Publié le 18 décembre 2018 à 17h08 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 20h42
Une soirée des Réussites pour mettre en exergue les parcours inspirants parmi les adhérents ayant retrouvé un emploi durable : voilà le principe de cet événement, organisé par le Plan local pour l’insertion et l’emploi (Plie), le 11 décembre dernier aux Archives Départementales. Et qui vient couronner de bons résultats annuels, puisque l’on comptabilise presque 500 retours en emploi durable en 2018.
Entre 475 et 485 retours en emploi durable en 2018
Ainsi l’expertise de l’équipe marseillaise lui permet, en 2018, de comptabiliser entre 475 et 485 retours en emploi durable. Parmi les 2 200 personnes accompagnées chaque année, on observe également près de 50 % de sorties positives sur 2013-2017, contre 43% pour les 150 Plie au niveau national. De bons résultats phocéens qui peuvent également s’expliquer par d’autres expertises mises en place au niveau local. «A Marseille, nous avons une double spécificité. Il y a d’abord la notion de travail sur le transfert de compétences. Nous développons ça depuis que le Plie existe ici. Nous déployons en effet la méthodologie ETC, ou employabilité transfert de compétences. Ainsi, toute offre doit être exprimée en transfert de compétence». Un positionnement en rupture pour nombre d’employeurs, privilégiant plutôt aujourd’hui la notion de savoir-être. «Mais ce n’est pas la bonne option : les savoir-être requis sont forcément différents d’une réalité professionnelle à une autre et au final, personne ne s’y reconnaît». Ainsi au Plie, on met en exergue non seulement les compétences techniques, mais aussi sociales, relationnelles, comportementales… et éventuellement professionnelles. «Après, il faut voir comment on les définit et comment on les exprime, ces compétences-là. Comment les met-on en avant ? Comment fait-on du matching ? Comment ces compétences peuvent-elles être transférées vers d’autres métiers ? Nous travaillons autour de cela, nous avons un devoir de proposition, nous élargissons le champ des possibles». Pour ce faire, le Plie œuvre sur une dizaine de filières et une soixantaine de métiers cibles, en corrélation avec les études BMO du Pôle Emploi.
Un réseau de plus de 300 entrepreneurs
Enfin, l’autre spécificité du Plie de Marseille, c’est la proximité avec les entreprises. «Nous avons pris la décision il y a 20 ans de travailler en collaboration avec ces dernières». Aujourd’hui rares sont les acteurs de l’insertion qui ne le font pas, mais à Marseille les rouages sont bien huilés. Le réseau a eu le temps de se constituer : près de 300 entreprises le composent, certaines s’impliquant notamment dans le conseil d’administration. Ou réalisant des actions bénévoles à destination des adhérents comme des simulations d’entretiens d’embauche, du parrainage, des stages en immersion… «Cela modifie les représentations mentales de ces personnes en échec, elles voient qu’il existe aussi des entrepreneurs bienveillants. De l’autre, c’est autant un accompagnement des entreprises, qui changent de regard sur ce public. Elles touchent du doigt le fait qu’un demandeur d’emploi, c’est aussi une personne motivée pour retrouver du travail». Mais les actions du Plie se heurtent aussi à celles relatives aux seniors, d’autant qu’ils représentent une part de 46% des adhérents, part en forte progression. «Le senior demandeur d’emploi très longue durée, c’est vraiment notre public cible», avance Jean-Christophe Barusseau. Pas assez malléables, pas assez geeks, plus souvent malades… telles sont les clichés qui collent à la peau des seniors. Et il n’est pas forcément simple d’en venir à bout…
Carole PAYRAU