TER Paca : Guillaume Pepy signe un protocole d’accord avec la RĂ©gion

Publié le 1 février 2016 à  15h43 - DerniÚre mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Un protocole d'accord a été signé entre le président de la Région Paca, Christian Estrosi et Guillaume Pépy, Président de la SNCF (Photo Robert Poulain)
Un protocole d’accord a Ă©tĂ© signĂ© entre le prĂ©sident de la RĂ©gion Paca, Christian Estrosi et Guillaume PĂ©py, PrĂ©sident de la SNCF (Photo Robert Poulain)

«Une fois Ă©lu, Christian Estrosi a tenu Ă  me rencontrer, je dois avouer que je n’ai pas passĂ© un trĂšs bon moment, lorsqu’il m’a expliquĂ©, avec courtoisie mais aussi fermetĂ©, son niveau d’exigence»,explique Guillaume Pepy, le prĂ©sident de la SNCF. Ce dernier Ă©tait invitĂ© Ă  participer Ă  la plĂ©niĂšre de la rĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte d’Azur lors de laquelle un protocole d’accord a Ă©tĂ© signĂ© entre la collectivitĂ© et la sociĂ©tĂ© nationale. «AprĂšs, poursuit-il, soit nous allions au tribunal et le conflit Ă©tait parti pour plusieurs annĂ©es, soit nous cherchions ensemble des solutions, c’est ce que nous avons dĂ©cidĂ© de faire». Avant d’avouer : «Oui, la situation n’est pas n’est pas satisfaisante».
La question est d’autant plus importante que, avec prĂšs de 590 services de TER quotidien, plus de 100 000 voyageurs sont transportĂ©s tous les jours en Paca. Le nouveau prĂ©sident de RĂ©gion a, dĂšs son Ă©lection, souhaitait que la situation Ă©volue, comme avant lui l’ancienne majoritĂ©. Il semble avoir «eu une meilleure Ă©coute». L’actuel contrat d’exploitation des services ferroviaires rĂ©gionaux conclu entre la RĂ©gion et la SNCF arrivant Ă  terme fin 2016, la rĂ©gion a souhaitĂ© conclure un protocole d’accord avec la SNCF visant Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© TER et Ă  renforcer les mesures de sĂ»retĂ© et de lutte anti-fraude. Ce protocole se dĂ©cline en trois volets : l’amĂ©lioration de la qualitĂ© de service avec la crĂ©ation d’un dispositif d’indemnisation des abonnĂ©s du TER et la mise en Ɠuvre d’une application internet pour favoriser les Ă©changes avec les usagers.

«L’annĂ©e 2015 a Ă©tĂ© mauvaise»

Le renforcement de la sĂ»retĂ© avec notamment l’extension de la vidĂ©o-protection, la crĂ©ation de deux Ă©quipes mobile de sĂ»retĂ© et de lutte anti-fraude et la recherche de solutions innovantes de portiques et de contrĂŽles d’accĂšs pour renforcer la sĂ©curitĂ© d’accĂšs aux quais. L’amĂ©lioration de l’infrastructure notamment par l’avancement Ă  2017 des travaux d’allongement des quais de la gare de Nice-Riquier initialement prĂ©vus en 2019 et la rĂ©alisation d’une Ă©tude sur l’implantation d’un futur centre rĂ©gional de maintenance TER sur le secteur de la CĂŽte d’Azur.
Le prĂ©sident de la SNCF explique : «L’annĂ©e 2015 a Ă©tĂ© mauvaise. Une des raisons rĂ©side dans le fait que nous avons accru notre offre pendant l’Ă©tĂ©. Nous devions pour cela recevoir des rames neuves que nous n’avons pas eu. Et, ensuite, la rĂ©gion a connu les inondations tragiques que l’on sait. Puis, nous avons eu Ă  connaĂźtre des grĂšves pour les FĂȘtes de fin d’annĂ©e, un mouvement incompris par les usagers et qui m’a choquĂ©, comme je l’ai dit Ă  l’organisation syndicale responsable de cette action». « Il faut savoir, poursuit-il, que nous avons ici un rĂ©seau hors d’Ăąge, c’est Ă  dire ĂągĂ© de 30, 40 ou 50 ans. Tout cela parce que entre les annĂ©es 70 et 90 toute l’énergie a Ă©tĂ© mise au service du TGV. Ensuite, nous avons en Paca 2 fois plus d’incidents dus au vieillissement du rĂ©seau que dans les autres rĂ©gions». Il avance que sous la mandature prĂ©cĂ©dente 37% de trains supplĂ©mentaires ont Ă©tĂ© mis en place, pour une augmentation de 40% du nombre de voyageurs. «Aujourd’hui, avance-t-il, les voies sont saturĂ©es et l’on ne pourra pas mettre de trains supplĂ©mentaires en circulation. Si on veut augmenter le trafic il faudra dĂ©velopper les infrastructures».

«On sait qu’il y aura une ouverture Ă  la concurrence, qu’il nous faut nous y prĂ©parer»

Explication, ne vaut pas justification, Guillaume Pepy, encore une fois ne nie pas qu’il faut que la SNCF rehausse le niveau. Il le dit d’autant plus qu’il avoue : «On sait qu’il y aura une ouverture Ă  la concurrence, qu’il nous faut nous y prĂ©parer. Et je suis lĂ  pour dire que nous entendons amĂ©liorer le rapport qualitĂ©-prix. Dans ce sens, le combat contre la fraude et pour la sĂ©curitĂ© est un combat fondateur. Car, lorsqu’un voyageur sur cinq n’est pas un client puisqu’il n’a pas payĂ©, les autres voyageurs ne peuvent pas ĂȘtre sereins et les cheminots se retrouvent confrontĂ©s Ă  un combat qu’ils ne peuvent gagner». Et, d’exprimer son accord avec le principe de rembourser les voyageurs en cas de retard : «Jusqu’Ă  prĂ©sent les pĂ©nalitĂ©s Ă©taient reversĂ©es Ă  la RĂ©gion, elles iront dorĂ©navant aux usagers. Des usagers qui pourront, grĂące Ă  une application, s’exprimer avec l’autoritĂ© organisatrice ; une premiĂšre en France. Ce qui est intĂ©ressant dans ce dispositif c’est qu’il permettra, certes, de critiquer, mais aussi de faire des propositions et, peut-ĂȘtre mĂȘme, parfois, de nous faire des compliments». «Lorsqu’il y aura l’ouverture Ă  la concurrence, je souhaite de toutes mes forces que nous dĂ©fendions cette entreprise française», avance le prĂ©sident de la rĂ©gion, Christian Estrosi qui en vient aux retards: «Actuellement la RĂ©gion rĂ©cupĂšre, suivant les annĂ©es, entre 2 et 5 M€, ils bĂ©nĂ©ficieront dorĂ©navant aux usagers». Guillaume Pepy conclut en annonçant que 26 rames neuves, Ă  deux Ă©tages, vont ĂȘtre livrĂ©es sous peu « et nous allons remettre une Ă©tude sur la construction d’un nouvel atelier, nous proposons trois sites pour son installation : les Arcs, Nice et Cannes».
Michel CAIRE

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