Tourisme en Paca : Le CRT dévoile sa stratégie 2015

Publié le 2 novembre 2014 à  23h00 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Le Comité régional de tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur vient de dévoiler son plan d’actions pour l’année 2015. Une stratégie dont l’objectif est le développement du tourisme sachant que d’un point de vue économique, il est créateur d’emplois et d’activités nouvelles. Une thématique qui sera notamment développée du 5 au 8 novembre à la Villa Méditerranée à Marseille lors de la Semaine Économique de la Méditerranée.

Bruno James, directeur du Comité régional de tourisme (Photo Philippe Maillé)
Bruno James, directeur du Comité régional de tourisme (Photo Philippe Maillé)

Un petit ouvrage à la main, Bruno James, directeur du CRT d’expliquer qu’il s’agit là «d’une petite bible, d’un exemple très pragmatique et concret de nos actions». Et la traduction de ce petit livre, «une programmation à l’année d’ateliers, workshop, marchés, destinations, etc. permettant à chaque professionnel de s’organiser, de prévoir à l’avance son inscription de choisir les marchés qui l’intéresse.»
Le CRT travaille, depuis 2012, sur 4 axes stratégiques principaux.
Le premier concerne les pays émergents: Brésil, Russie, Inde, Chine (BRIC) auxquels vient d’être ajoutée l’Afrique du Sud. «Les pays émergents sont très importants, c’est une base de développement nouveau. C’est un monde qui a une croissance qui n’a rien à voir avec les croissances difficiles que l’on peut connaître en Europe. Il y a beaucoup de monde, des classes moyennes qui ne sont jamais sorties et qui ont une envie de voyage, de découverte très importante. Un potentiel économique de développement pour nous», indique Bruno James. Soulignant notamment l’importance de la clientèle chinoise avec 43% de nuitées supplémentaires par rapport à 2011 2012. «Une clientèle importante parce qu’elle dépense plus», avance-t-il.
L’on retrouve également les pays lointains «des marchés matures» avec à sa tête les États-Unis, le Canada avec +9%, le Japon. « Ces pays-là ne représentent pas la fréquentation touristique la plus forte de notre région mais leur part de dépenses est de plus en plus importante» .

«Sur les pays lointains on va vendre des best of Paca»

Le 2e axe présenté s’attèle à la France et l’Europe «les pays de proximité». «Sur les pays lointains on va vendre des best of Paca avec des images connues, le Château d’If, la lavande, notre gastronomie, notre patrimoine, la variété des paysages… Avec une clientèle de proximité, on propose des choses plus précises que ce soit pour la Belgique, l’Allemagne, l’Angleterre, beaucoup connaissent très bien notre destination, alors on travaille par filière : vélo, œnotourisme, écotourisme, station-village, golf, etc.»

Un plan du « Tous pour un et un pour tous », avec les institutionnels et les professionnels

Et d’aborder les deux autres axes. «Il ne s’agit pas de promotion directe mais plutôt de principes. Il n’y a pas de tourisme sans offres touristiques. On estime que l’offre, il faut la faire avec ceux qui en produisent. Un plan du « Tous pour un et un pour tous », avec les institutionnels et les professionnels. Car, plus on est nombreux pour présenter une offre sur un marché, plus on est reconnu. Cela évite de disperser les choses», avance Bruno James.
Et de revenir sur le rôle du CRT pour ce 3e axe qui est au service des acteurs du tourisme. «On est le centre d’observation régionale, le lieu reconnu au service des privés. On organise tout au long de l’année des rendez-vous sur des thématiques : la place d’Internet, la mobilité, la qualité de l’accueil, connaître le marché scandinave, etc. On essaie d’avoir aussi un apport d’informations, de susciter une interrogation pour que des professionnels puissent s’inscrire dans une réflexion qu’ils n’auraient pas obligatoirement parce qu’ils doivent assurer le quotidien. Nous, nous avons une position qui nous permet à la fois de réfléchir à ce qui va se passer dans les années qui viennent et d’orienter sur des tendances.» Outre les rendez-vous, le CRT a mis en place, cette année, des ateliers spécifiques, qui regroupent une quinzaine de personnes, sur: comment créer un site Internet , comment travailler en mobilité, etc. «Une phase très pratique qui n’est pas uniquement dans l’aspect réflexion mais dans l’action. Comment on met en œuvre», souligne le directeur du CRT

«Comment avancer de pair avec les professionnel et les institutionnels?»

Et enfin le 4e axe, qui, selon Bruno James «est le moins réussi» est de savoir comment avancer de pair avec les professionnel et les institutionnels? «Nous nous sommes engagés avec les départements, la Région, les grands offices à essayer de réfléchir à la mise en place d’une seule et même structure au service des professionnels.» Une partie «très compliquée à mettre en œuvre» en raison notamment de la réforme territoriale, le manque d’argent public, la création des métropoles. Et d’insister sur le contexte qui justifie cet axe : «Chacun pourra noter qu’il n’y a pas de destinations touristiques départementales. On ne va part en vacances dans les Bouches-du-Rhône, d’ailleurs les Bouches-du-Rhône s’appelle Provence; le Vaucluse utilise également Provence. Il faut que l’on se ressaisisse de cela pour s’éloigner de l’aspect purement administratif des choses; profiter des réformes en cours pour, peut-être, faire entendre une voix nouvelle pour notre Région qui porte 3 destinations essentielles: La Provence, la Côte d’Azur et les Alpes du Sud.»
Et d’annoncer qu’à la fin de l’année une réunion est prévue. « Elle va rassembler tous les élus tourisme: présidents des départements, de la région, les directeurs, avec un objectif se donner une méthodologie commune afin que dans les 6 premiers mois de 2015 on soit capable d’avoir une vraie proposition régionale en ce sens. On ne peut pas rester l’arme au pied. On attend une structure unique ou fortement mutualisée, car on a besoin de rassembler l’ensemble des forces qu’elle soit humaine, financière de manière à être plus efficace au service des destinations et des professionnels.»

«La Corée du Sud qui n’est pas un pays émergent mais lointain, qui est presque plus important que le Japon »

Et dans son rôle de prévenir des tendances, celle de 2015 est déjà dans les tuyaux.
«Le paquet on le met sur la Chine et le Brésil pour les pays émergents. On a une interrogation sur la Russie. On a perdu 9% de clientèle russe cette année en raison des événements géopolitiques avec l’Ukraine; le questionnement d’Air France sur la ligne Marseille-Moscou. Ce sont aussi les conditions qui sont autour qui nous ouvrent des perspectives ou pas. Aujourd’hui donc, il faut poursuivre fortement en direction de la Chine mais aussi de la Corée du Sud qui n’est pas un pays émergent mais lointain, qui est presque plus important que le Japon. Ils ont 15 jours de congé et, pour eux, la Provence c’est très important.»
De nouveaux pays nouveaux ressortent «que l’on veut explorer pour des raisons différentes». D’abord l’Afrique du Sud «qui est une mission exploratoire parce qu’on ne connait pas assez le marché pour y conduire des professionnels. On l’effectuera uniquement avec les institutionnels. On va présenter un espace de rêve, de découverte et pas encore direct business.» Et Bruno James de s’arrêter sur l’Afrique en général. «Le seul continent aujourd’hui qui sera émergeant. On sent qu’il est en construction et il est francophone. C’est un espace auquel on ne peut pas penser aujourd’hui en terme de commerces directs mais sur lequel il faut s’implanter. C’est un avantage pour demain». Autres clientèles en perspectives: «On doit aller vers les Émirats et les pays du Moyen-orient. Là aussi avec des degrés différents sachant que nous avons une difficulté: notre capacité à les recevoir. Il faut bien réfléchir, c’est une clientèle qui est très présente sur la Côte d’Azur, à Paris et la Russie fait toute une campagne de promotion uniquement pour ces pays là.». La Turquie est également dans les tendances. «Nous organisons, une opération à Istanbul. D’abord, il y a des lignes aériennes directes tous les jours. Un effort fait par Turkish Airlines. Là aussi, on assiste à une émergence de la classe moyenne». Et enfin, l’Inde. «C’est un marché où on n’a pas encore été car il demande énormément d’adaptations. Mais il y a une attente et une demande de l’Inde».
De belles perspectives pour la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Patricia MAILLE-CAIRE

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