Tribune du député Mohamed Laqhila – « Deux rives, deux peuples, une ambition commune ».

Publié le 23 juin 2019 à  21h11 - Dernière mise à  jour le 4 novembre 2022 à  12h47

En plein « Sommet des Deux Rives » à Marseille, Mohamed Laqhila député des Bouches-du-Rhône salue une initiative novatrice et ambitieuse, mais appelle à un véritable portage politique des projets envisagés.

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Plus de dix années après le lancement de l’Union Pour la Méditerranée, force est de constater que ce qui était au départ un projet ambitieux, est aujourd’hui au point mort. Peut-être avions-nous vu trop grand, trop vite, en voulant associer 43 États voire plus à cette union. Si j’osais la comparaison, l’Union européenne elle-même n’a pas toujours été aussi vaste qu’aujourd’hui. Lorsque le processus de coopération économique entre pays européens a débuté en 1951, seuls l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas y participaient.

A ce titre, la volonté du Président de la République, Emmanuel Macron, de circonscrire cette première étape coopérative à seulement 10 pays en y associant l’Union européenne est selon moi une bonne chose. S’il est en effet regrettable que ce sommet des deux rives, qui aurait normalement dû être l’aboutissement de coopérations entreprises depuis des années, n’est en fait qu’un nouveau départ, réjouissons-nous toutefois qu’existe une véritable volonté politique de relancer la machine.

Je salue également la volonté du Président de vouloir faire émerger un modèle nouveau de coopérations économique, culturelle et environnementale. Associer les sociétés civiles était une nécessité. Cela permet d’abord de faire émerger une réalité trop souvent oubliée par nombre de nos concitoyens: au Sud comme au Nord, nous avons bien plus de choses en partage que de points divergents. Et par cette initiative, ce sont des ponts que l’on bâtit, des peuples que l’on rapproche, dans l’intérêt de notre bassin méditerranéen mais également de deux continents ! C’est du gagnant-gagnant.

Mais il ne faut pas se leurrer pour autant : multiplier les projets, les réunions, les rencontres sans véritable portage politique serait un coup d’épée dans l’eau. Je ne peux à ce titre que regretter que ce qui devait être au départ un sommet en présence de tous les chefs d’États concernés, ne se transforme en sorte de festival des deux rives. Cela met en exergue une réalité trop courante : une volonté seule ne peut aboutir, pour cela il faut des actes concrets. Le projet est ambitieux, soyons à la hauteur de cette ambition, pourquoi ne pas imaginer un véritable G10 Méditerranéen en y associant également toutes les institutions locales et acteurs économiques des territoires concernés. Pas seulement les grandes organisations économiques internationales, mais toutes nos entreprises. Elles doivent prendre toute leur place dans ce type de projet. D’abord parce qu’elles y ont un intérêt direct. Les retombées pour notre Métropole, notre Région et nos entreprises en général seront importantes. Aussi parce que cela se fait et fonctionne très bien à petite échelle. Des exemples concrets existent puisque j’ai eu l’occasion de me rendre au Maroc, il y a quelques semaines, avec une délégation conduite par la Métropole Aix-Marseille Provence où nous avons rencontré le dirigeant d’une entreprise marocaine spécialisée dans le secteur du digital qui a choisi la ville d’Aix-en-Provence dans ma circonscription pour y implanter sa filiale française. La réussite de ce projet ne dépend plus seulement d’une volonté politique -le Président de la République par son investissement personnel montre une fois de plus qu’elle existe- mais d’actions concrètes. Les élus que nous sommes devons accompagner le Président et faire aboutir cette dynamique en assurant un véritable portage sur nos territoires. Je m’y engage et invite toutes les bonnes volontés à se joindre à moi.

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