Le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco, réuni à Paris, a décidé de retirer trois biens situés à Madagascar, en Égypte et en Libye de la Liste du patrimoine mondial en péril.
Ces retraits sont le fruit de larges efforts des États parties, avec le soutien de l’Unesco, pour réduire considérablement les menaces pesant sur ces sites, a précisé l’agence onusienne dans un communiqué de presse. « Quand des sites quittent la Liste du patrimoine mondial en péril, c’est une grande victoire pour tous. Pour les pays et les communautés directement concernés, pour l’Unesco et plus largement pour le patrimoine commun de l’humanité », a déclaré la Directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay. « Nous portons un effort particulier pour l’Afrique, tant pour former des experts et porter de nouvelles inscriptions que pour soutenir des stratégies menant à sortir du danger certains sites. Ces efforts paient aujourd’hui », a-t-elle ajouté.
Ces dernières années, l’Unesco a déployé des efforts considérables et ciblés pour soutenir ses États membres africains. Depuis 2021, trois sites situés en République démocratique du Congo, en Ouganda et au Sénégal ont également été retirés de la Liste du patrimoine mondial en péril.
🔴Le Comité du #PatrimoineMondial de l'UNESCO a décidé de retirer trois biens situés à #Madagascar🇲🇬, en #Égypte 🇪🇬 et en #Libye 🇱🇾 de la Liste du patrimoine mondial en péril.
Lisez notre communiqué de presse : https://t.co/n7fE5MnR4i pic.twitter.com/YBxrDfKWoi
— UNESCO en français (@UNESCO_fr) July 9, 2025
Les « Forêts humides de l’Atsinanana » (Madagascar)
Les forêts humides de l’Atsinanana ont été inscrites sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2007 pour leur importante biodiversité. Les forêts tropicales et les espèces qu’elles abritent ont été confrontées à une série de menaces ces dernières années, notamment l’exploitation forestière illégale, le trafic de bois précieux et la déforestation, qui ont eu des répercussions négatives sur l’état d’espèces majeures telles que les lémuriens, ce qui a conduit à l’inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 2010. À la suite de cette décision, Madagascar a élaboré et mis en œuvre un plan d’action ambitieux avec le soutien de l’Unesco et de la communauté internationale. Grâce à des plans de gestion rigoureux, au contrôle de l’abattage de l’ébène et du bois de rose, à la surveillance par satellite et aux patrouilles locales, l’état général du site s’est amélioré. En conséquence, 63 % des zones de couverture forestière perdues ont été restaurées, l’exploitation forestière illégale et le trafic de bois précieux ont été réduits, et les signes de braconnage des lémuriens ont atteint leur niveau le plus bas depuis 10 ans.
Abou Mena (Égypte)
En 2021, un projet d’alimentation en énergie solaire du système de drainage a permis de réduire de manière significative le niveau des eaux souterraines et de stabiliser les structures fragilisées. Le plan de conservation, développé en 2024 avec le soutien du Fonds du patrimoine mondial de l’Unesco, a permis d’établir des stratégies adaptées et d’impliquer davantage les communautés locales.
Ancienne ville de Ghadamès (Libye)
Sous la direction des autorités locales et de plusieurs partenaires, d’importants travaux de restauration ont été réalisés sur le site, notamment la réparation de bâtiments historiques, de canalisations et d’infrastructures traditionnelles. Ces activités ont été accompagnées d’efforts visant à renforcer les compétences et la gouvernance locales grâce à diverses formations, ainsi qu’à l’élaboration d’un plan de gestion et de prévention des risques.
Source Unesco