Publié le 15 avril 2014 à 18h28 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h48
Le Groupe d’Aix, auquel Ron a consacré une grande partie de ses efforts, est animé par une triple conviction. En premier, le rejet du théorème de l’impossibilité. Pour beaucoup, aussi bien en Israël qu’en Palestine, la solution du conflit est impossible, et qu’il faudra se contenter, au mieux et au moins pour les prochaines générations, du management du conflit plutôt que sa résolution. Le Groupe pense, au contraire, qu’une solution raisonnable est possible, que les deux peuples méritent mieux que le sort qui est le leur actuellement. En second, Ron, avec tous ses amis du Groupe, était persuadé que les choix économiques effectués en 1994, dans le cadre du Protocole de Paris, n’étaient pas les bons et qu’il convenait de les redéfinir. C’est ce que le Groupe s’est attaché à faire, ces derniers mois.
Enfin, l’approche gradualiste adopté à Oslo en 1993, consistant à faire l’impasse sur les questions les plus sensibles du conflit (réfugiés, Jérusalem, frontières), en les reportant à l’issue de la période intérimaire de cinq ans, n’était pas la bonne. Pour ceux qui, avec Ron, souhaitaient aboutir à un compromis, il fallait au contraire, définir, dès le départ, la structure et le contenu d’un accord permanent.
En conclusion, laissons la parole à Ron Pundak et voici ce qu’il écrivait en janvier dernier, dans le cadre des travaux du Groupe d’Aix.
«Le concept “diviser et partager la terre pour la paix” peut être d’un bénéfice mutuel à la fois dans le long terme mais aussi pour aplanir certains des obstacles lors des négociations pour un accord entre deux États, par exemple concernant les questions des réfugiés et des implantations. Toutes les parties prenantes doivent admettre que la Palestine historique appartienne aux deux communautés. Pour cela, les Israéliens et les Palestiniens doivent accepter leur interdépendance, se reconnaître mutuellement, sur la base de leurs intérêts respectifs, en dépit de leurs différences religieuses, nationales, économiques et culturelles.»