Version multilingue (FR/ES/EN). Rapport de l’OCDE sur l’intégration régionale de la Méditerranée (1/6) par José Fernandez Alcalde

L’OCDE  (Organisation de coopération et de développement économiques) a récemment publié le rapport Regional Integration in the Union for the Mediterranean 2025: Progress Report.

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Le document propose une explication contextuelle et sociologique approfondie sur la dynamique et les défis de la coopération dans la région euro-méditerranéenne. Le rapport est publié à un moment hautement symbolique : le 30e  anniversaire du Processus de Barcelone.

À la recherche de la stabilité et de la paix…

Ce contexte souligne la mission durable de l’Union pour la Méditerranée (UpM) : promouvoir la coopération et l’intégration comme moyen de construire un espace commun de paix, de stabilité, de prospérité et de sécurité.

Cependant, le rapport reconnaît que ce travail se déroule dans un environnement extrêmement complexe, marqué par de multiples chocs exogènes depuis l’édition de 2021, tels que :

  • Crise post-pandémie : L’UpM, comme le reste du monde, continue de faire face aux  répercussions de la pandémie mondiale.
  • Conflits et chocs économiques : La région a été balayée par des perturbations, incluant des guerres, des crises humanitaires et économiques, ainsi que des disruptions technologiques et environnementales.
  • Instabilité géopolitique : L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie et les conflits en cours au Moyen-Orient ont augmenté l’instabilité géopolitique, ce qui entrave les efforts visant à favoriser la croissance socio-économique et l’investissement.

Le rapport souligne que les régions les plus fragmentées économiquement se sont constamment avérées plus vulnérables à ces ondes de choc.

La dimension sociologique et la fragmentation régionale

Au niveau sociologique et structurel, le document diagnostique une région caractérisée par l’asymétrie et une intégration économique insuffisante. Elle est décrite comme l’une des régions les moins intégrées économiquement du monde.

Inégalité et disparité

L’intégration progresse, mais elle reste en deçà de son potentiel en raison des défis persistants à la circulation des biens, des services, des capitaux, des personnes et des idées.

Les principales différences structurelles comprennent :

  • L’écart Nord-Sud : Il existe des disparités marquées en matière de développement économique, financier, d’infrastructure et de capacités institutionnelles entre l’Union européenne (UE) et les pays de l’UpM n’appartenant pas à l’UE (principalement la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient – MENA, et les Balkans occidentaux).
  • Asymétrie dans la coopération : Les schémas actuels de mobilité des personnes et les partenariats de recherche et d’éducation sont largement asymétriques, dominés par les départs du Sud et façonnés par les programmes et initiatives de l’UE.

L’intégration des personnes (Mobilité humaine)

La mobilité des personnes est reconnue comme un moteur clé du développement social et économique. Les schémas de migration sont motivés par :

  • Pressions démographiques : Le Sud de la Méditerranée a une population en âge de travailler en croissance, tandis que l’UE est confrontée à une population vieillissante et à une main-d’œuvre en contraction.
  • Déséquilibres des compétences : Il existe des déséquilibres persistants entre les compétences de la population (en particulier les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur) et les besoins du marché du travail dans les pays d’origine.
  • Risque de fuite des cerveaux : L’augmentation de l’émigration, notamment des personnes hautement qualifiées des Balkans occidentaux et de la région MENA, suscite des inquiétudes quant à la perte de capital humain dans des secteurs clés.

Inclusion et genre

Le rapport aborde de manière constante la nécessité de garantir que l’intégration soit inclusive, soulignant les écarts de genre persistants. Ceux-ci sont observés dans :

  • Marchés du travail : La répartition inégale des bénéfices du commerce et de l’investissement (IED) se reflète dans des taux élevés de chômage féminin et une concentration des femmes dans des emplois peu qualifiés dans les secteurs orientés vers l’exportation, ce qui limite leur avancement professionnel.
  • Éducation et science : Des politiques sont nécessaires pour promouvoir les carrières féminines dans la recherche et le monde universitaire, car la participation des femmes a tendance à diminuer aux postes de haute hiérarchie.

L’évolution de l’intégration et le nouveau contexte mondial

Le rapport souligne que, bien que l’intégration économique classique (comme les accords commerciaux axés sur les biens) reste fondamentale, de nouvelles forces mondiales sont en train de remodeler la connectivité régionale :

  • L’axe Vert-Numérique : La transition verte et la numérisation offrent une opportunité convaincante pour une intégration plus profonde. Le commerce de services livrés numériquement est le segment de la croissance la plus rapide du commerce mondial dans la région.
  • Le rôle croissant du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) : Un développement important depuis 2021 est le rôle accru des pays du CCG dans la région euro-méditerranéenne. Ces pays sont devenus des contributeurs importants à l’investissement étranger direct (IED), stimulant des dynamiques économiques et financières qui dépassent les limites traditionnelles de l’UpM.

En résumé…

En résumé, le document est un rapport d’étape technique qui, en contextualisant les données et les tendances dans les cinq dimensions clés, fournit un cadre de dialogue sociologique abordant la réalité complexe de l’UpM : une région qui, malgré de profondes fragmentations socio-économiques, des crises persistantes et des tensions géopolitiques, continue de rechercher activement l’intégration comme stratégie fondamentale pour atteindre des objectifs de développement mutuel et de stabilité.

Les Articles qui suivront sur ce rapport vont couvrir les domaines suivants : Commerce – Finances – Infrastructures -Mouvement de population -Recherche et enseignement supérieur

l’Union pour la Méditerranée (UpM)

Les pays qui composent l’Union pour la Méditerranée (UpM) sont : l’Albanie, l’Algérie, la Bosnie-Herzégovine, l’Égypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Mauritanie, Monaco, le Monténégro, la Macédoine du Nord, l’Autorité Palestinienne, la Syrie, la Tunisie, la Türkiye et les 27 pays membres de l’Union Européenne. De plus, la Libye a le statut d’observateur.

A savoir

  • (AOD) Aide Officielle au Développement
  • (CCG) Conseil de Coopération du Golfe
  • (IED) Investissement Étranger Direct
  • (MENA) Moyen-Orient et Afrique du Nord

D’origine espagnole, José Fernandez Alcalde a débuté sa carrière en tant que fonctionnaire en Espagne avant de rejoindre les institutions européennes, où il a exercé pendant 22 ans dans le domaine du contrôle financier. Cette expérience internationale, enrichie par des missions dans plusieurs pays dont la Belgique, lui a permis de développer une expertise de haut niveau au sein des structures européennes. Parallèlement, il a travaillé comme consultant en droit commercial et fiscal auprès d’entreprises à Madrid pendant plus de cinq ans. Titulaire d’une licence en droit de l’Université de Madrid, il demeure une référence en gestion financière et conseil stratégique.

Versión en español

Informe de la OCDE sobre la integración regional del Mediterraneo (1 de 6)

La OCDE ha publicado recientemente el informe Regional Integration in the Union for the Mediterranean 2025: Progress Report .

El documento ofrece una explicación contextual y sociológica profunda sobre la dinámica y los desafíos de la cooperación en la región euro-mediterránea. El informe se publica en un momento altamente simbólico: el 30.º aniversario del Proceso de Barcelona.

En busca de la estabilidad y paz …

Este contexto subraya la misión duradera de la Unión por el Mediterráneo (UpM): promover la cooperación y la integración como un medio para construir un área común de paz, estabilidad, prosperidad y seguridad.

Sin embargo, el informe reconoce que esta labor se lleva a cabo en un entorno extremadamente complejo, marcado por múltiples choques exógenos desde la edición de 2021como son:

  • Crisis Post-Pandemia: La UpM, al igual que el resto del mundo, sigue navegando las repercusiones de la pandemia mundial.
  • Conflictos y Choques Económicos: La región ha sido barrida por perturbaciones, incluyendo guerras, crisis humanitarias y económicas, y disrupciones tecnológicas y ambientales.
  • Inestabilidad Geopolítica: La invasión a gran escala de Rusia a Ucrania y los conflictos en curso en Oriente Medio han aumentado la inestabilidad geopolítica, lo que dificulta los esfuerzos por fomentar el crecimiento socioeconómico y la inversión. El informe enfatiza que las regiones más fragmentadas económicamente han demostrado ser consistentemente más vulnerables a estas ondas de choque.

La Dimensión Sociológica y la Fragmentación Regional

A nivel sociológico y estructural, el documento diagnostica una región caracterizada por la asimetría y una integración económica insuficiente. Se describe como una de las regiones menos integradas económicamente del mundo.

Desigualdad y Disparidad

La integración avanza, pero se mantiene por debajo de su potencial debido a los persistentes desafíos al movimiento de bienes, servicios, capital, personas e ideas.

Las diferencias estructurales clave incluyen:

  • La Brecha Norte-Sur: Existen marcadas disparidades en el desarrollo económico, financiero, de infraestructura y de capacidades institucionales entre la Unión Europea (UE) y los países de la UpM no pertenecientes a la UE (principalmente la región de África del Norte y Oriente Medio – MENA, y los Balcanes Occidentales).
  • Asimetría en la Cooperación: Las pautas actuales de movilidad de personas y las asociaciones de investigación y educación son en gran medida asimétricas, dominadas por las salidas del Sur y moldeadas por los programas e iniciativas de la UE.

La Integración de las Personas (Movilidad Humana)

La movilidad de personas es reconocida como un motor clave para el desarrollo social y económico. Los patrones de migración están impulsados por:

  • Presiones Demográficas: El Sur del Mediterráneo tiene una población en edad de trabajar en crecimiento, mientras que la UE enfrenta una población envejecida y una fuerza laboral en contracción.
  • Desajustes de Habilidades: Existen desajustes persistentes entre las habilidades de la población (particularmente los jóvenes con educación superior) y las necesidades del mercado laboral en los países de origen.
  • Riesgo de Fuga de Cerebros: El aumento de la emigración, especialmente de personas altamente cualificadas de los Balcanes Occidentales y MENA, genera preocupación por la pérdida de capital humano en sectores clave.

Inclusión y Género

El informe aborda consistentemente la necesidad de garantizar que la integración sea inclusiva, destacando las persistentes brechas de género. Estas se observan en:

  • Mercados Laborales: La distribución desigual de los beneficios del comercio y la inversión (IED) se refleja en altas tasas de desempleo femenino y una concentración de mujeres en empleos de baja cualificación en sectores orientados a la exportación, lo que limita su avance profesional.
  • Educación y Ciencia: Se necesitan políticas para promover las carreras femeninas en investigación y el mundo académico, ya que la participación femenina tiende a disminuir en puestos de mayor jerarquía.

La Evolución de la Integración y el Nuevo Contexto Global

El informe subraya que, aunque la integración económica clásica (como los acuerdos comerciales centrados en bienes) sigue siendo fundamental, las nuevas fuerzas globales están remodelando la conectividad regional:

  • El Eje Verde-Digital: La transición verde y la digitalización ofrecen una oportunidad convincente para una integración más profunda.
  • El comercio de servicios entregados digitalmente es el segmento de más rápido crecimiento del comercio mundial en la región.
  • El Rol Creciente del Consejo de Cooperación del Golfo (CCG): Un desarrollo importante desde 2021 es el papel mejorado de los países del CCG en la región euro-mediterránea. Estos países se han convertido en importantes contribuyentes a la inversión extranjera directa (IED), impulsando dinámicas económicas y financieras que van más allá de los límites tradicionales de la UpM.

En resumen ….

En resumen, el documento es un informe de progreso técnico que, al contextualizar los datos y las tendencias en las cinco dimensiones clave, proporciona un marco de diálogo sociológico que aborda la compleja realidad de la UpM: una región que, a pesar de las profundas fragmentaciones socioeconómicas, las crisis persistentes y las tensiones geopolíticas, sigue buscando activamente la integración como estrategia fundamental para alcanzar objetivos de desarrollo mutuo y estabilidad.

Artículos que seguirán sobre este informe cubriendo las siguientes áreas: Comercio – Finanzas – Infraestructuras – Movimiento de población -Investigación y Educación superior.

Unión por el Mediterráneo (UpM)

Los países que conforman la Unión por el Mediterráneo (UpM) son: Albania, Argelia, Bosnia y Herzegovina, Egipto, Israel, Jordania, Líbano, Marruecos, Mauritania, Mónaco, Montenegro, Macedonia del Norte, Autoridad Palestina, Siria, Túnez, Türkiye y los 27 países miembros de la Unión Europea. Además, Libia tiene estatus de observador.

A saber

  • (AOD) Asistencia Oficial para el Desarrollo.
  • (CCG) Consejo de Cooperación del Golfo.
  • (IED) Inversión Extranjera Directa.
  • (MENA)Medio Este y África del Norte

De origen español, José Fernandez Alcalde comenzó su carrera como funcionario en España antes de unirse a las instituciones europeas, donde ejerció durante 22 años en el ámbito del control financiero. Esta experiencia internacional, enriquecida por misiones en varios países, incluida Bélgica, le ha permitido desarrollar una destacada experiencia en las estructuras europeas. Paralelamente, trabajó como consultor en derecho mercantil y fiscal para empresas en Madrid durante más de cinco años. Titulado en Derecho por la Universidad de Madrid, sigue siendo una referencia en gestión financiera y asesoramiento estratégico.

English version

OECD Report on Mediterranean Regional Integration (1 of 6)

The OECD has recently published the report “Regional Integration in the Union for the Mediterranean 2025: Progress Report”.

The document offers a deep contextual and sociological explanation of the dynamics and challenges of cooperation in the Euro-Mediterranean region. The report is published at a highly symbolic moment: the 30th anniversary of the Barcelona Process.

In search of stability and peace …

 This context underscores the lasting mission of the Union for the Mediterranean (UfM): to promote cooperation and integration as a means to build a common area of peace, stability, prosperity, and security.

However, the report acknowledges that this work is carried out in an extremely complex environment, marked by multiple exogenous shocks since the 2021 edition, such as:

  • Post-Pandemic Crisis: The UfM, like the rest of the world, continues to navigate the repercussions of the global pandemic.
  • Conflicts and Economic Shocks: The region has been swept by disturbances, including wars, humanitarian and economic crises, and technological and environmental disruptions.
  • Geopolitical Instability: Russia’s full-scale invasion of Ukraine and ongoing conflicts in the Middle East have increased geopolitical instability, hindering efforts to foster socio-economic growth and investment. The report emphasizes that the most economically fragmented regions have consistently proven to be more vulnerable to these shockwaves.

The Sociological Dimension and Regional Fragmentation

On a sociological and structural level, the document diagnoses a region characterized by asymmetry and insufficient economic integration. It is described as one of the least economically integrated regions in the world.

Inequality and Disparity

Integration is advancing, but it remains below its potential due to persistent challenges to the movement of goods, services, capital, people, and ideas. Key structural differences include:

  • The North-South Divide: There are marked disparities in economic, financial, infrastructure, and institutional capacity development between the European Union (EU) and the non-EU UfM countries (primarily the North Africa and Middle East – MENA region, and the Western Balkans).
  • Asymmetry in Cooperation: Current patterns of human mobility and research and education partnerships are largely asymmetrical, dominated by outflows from the South and shaped by EU programs and initiatives.

The Integration of People (Human Mobility)

The mobility of people is recognized as a key driver for social and economic development. Migration patterns are driven by:

  • Demographic Pressures: The Southern Mediterranean has a growing working-age population, while the EU faces an aging population and a contracting workforce.
  • Skills Mismatches: Persistent mismatches exist between the skills of the population (particularly young people with higher education) and the labor market needs in the countries of origin.
  • Brain Drain Risk: Increased emigration, especially of highly skilled individuals from the Western Balkans and MENA, raises concern about the loss of human capital in key sectors.

Inclusion and Gender

The report consistently addresses the need to ensure that integration is inclusive, highlighting persistent gender gaps. These are observed in:

  • Labor Markets: The unequal distribution of the benefits of trade and investment (FDI) is reflected in high rates of female unemployment and a concentration of women in low-skilled jobs in export-oriented sectors, limiting their professional advancement.
  • Education and Science: Policies are needed to promote female careers in research and academia, as female participation tends to decrease in higher-ranking positions.

The Evolution of Integration and the New Global Context

The report underlines that, although classic economic integration (such as trade agreements focused on goods) remains fundamental, new global forces are reshaping regional connectivity:

  • The Green-Digital Axis: The green transition and digitalization offer a compelling opportunity for deeper integration. Trade in digitally delivered services is the fastest-growing segment of world trade in the region.
  • The Growing Role of the Gulf Cooperation Council (GCC): A significant development since 2021 is the enhanced role of GCC countries in the Euro-Mediterranean region. These countries have become important contributors to foreign direct investment (FDI), driving economic and financial dynamics that go beyond the traditional boundaries of the UfM.

In summary …

In summary, the document is a technical progress report that, by contextualizing data and trends across the five key dimensions, provides a sociological framework for dialogue addressing the complex reality of the UfM: a region that, despite deep socio-economic fragmentations, persistent crises, and geopolitical tensions, continues to actively pursue integration as a fundamental strategy to achieve mutual development and stability goals.

Articles that will follow on this report covering the following areas: Trade – Finance – Infrastructure – Movement of people – Research and Higher Education

The Union for the Mediterranean (UfM)

The countries that make up the Union for the Mediterranean (UfM) are: Albania, Algeria, Bosnia and Herzegovina, Egypt, Israel, Jordan, Lebanon, Morocco, Mauritania, Monaco, Montenegro, North Macedonia, Palestine Authority, Syria, Tunisia, Türkiye, and the 27 member countries of the European Union. Additionally, Libya has observer status.

Namely

  • (ODA) Official Development Assistance
  • (GCC) Gulf Cooperation Council
  • (FDI) Foreign Direct Investment
  • (MENA) Middle East and North Africa

Originally from Spain, José Fernandez Alcalde began his career as a civil servant in Spain before joining the European institutions, where he worked for 22 years in the field of financial control. This international experience, enriched by assignments in several countries including Belgium, allowed him to develop high-level expertise within European structures. At the same time, he worked as a consultant in commercial and tax law for companies in Madrid for more than five years. Holding a law degree from the University of Madrid, he remains a reference in financial management and strategic consulting.

 

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