Tribune de Christian Jean : Hommage à Michel Caire

Nous ne nous sommes rencontrés qu’à deux reprises et nous n’avons échangé que trois fois au téléphone, la dernière la veille de son départ. Après notre dernier échange j’étais enthousiaste et excité par notre projet de collaboration, son épouse m’a confirmé que lui aussi, j’en étais flatté.

Michel avait une aura extraordinaire et un énorme cœur, il aimait l’Homme pour ce qu’il était et rêvait d’un monde plus fraternel et d’une Méditerranée rassembleuse et apaisée. Comme lui, j’enrage devant la bêtise, la haine et la trahison, comme lui malgré des déceptions plus nombreuses que des victoires, je reprends le bâton de pèlerin de la paix et je recommence sans cesse, persuadé de ne jamais voir peut-être un jour le résultat, mais fier d’y avoir contribuer modestement.

Nous faisons les choses parce que nous devons les faire, nous n’attendons rien en retour, si ce n’est de ne pas nous décevoir nous-même par notre passivité.

Quand on ne demande rien, on demeure libre.

La mort de cet homme que je ne connaissais pas assez m’a foudroyé comme si nous étions liés depuis longtemps, peut-être que nous étions amis dans une autre vie, à moins que ce lien ne soit celui de l’Énergie qui nous unit : rassembler ce qui est épars, être le centre de l’union. Les hommages sont unanimes et de tous bords, preuve que cet homme avait réussi sa vie et sa mission. Je l’en félicite. Nous disposons tous d’une mission, un minuscule grain de sable que nous ajoutons à l’édifice qui nous protège face aux forces du mal.

Son épouse m’a demandé pourquoi Michel est parti si tôt, pourquoi les bons partent-ils toujours en premier… Cette phrase m’a fortement interpellé, je pense que les bons et les loyaux s’investissent beaucoup plus que les autres, épuisent leur énergie et se consument dans l’action, mais l’inaction les auraient rongés et peut être épuisé plus tôt. La relativité du temps fait que cette épouse appréciait la traversée de son chemin de vie en compagnie d’un homme comme Michel, et dans ce cas, le temps passait vite, très vite !

En tant que musulman, je ne peux m’opposer à la volonté de Dieu de rappeler Michel auprès de lui pour qu’il continue de répandre sa lumière, probablement au service d’une cause plus grandiose. Si les meilleurs partent rapidement c’est que là-haut le combat est rude et que les forces du bien ont besoin de soldats, pour protéger l’humain du mal.

Michel ayant accompli sa mission, est parti avec sa lumière combattre parmi les anges.

Michel, éclaire nous de ta lumière.

Ne pleurons pas ton départ, mais célébrons ta lumière et ta fraternité

Christian Jean est Président de  l’Ordre National des Aumôniers Musulmans Scolaires (ONAMS)

 

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