Paris- Théâtre Antoine. Vassili Schneider tellurique dans la pièce « La prochaine fois tu mordras la poussière»  tirée du roman de Panayotis Pascot

« La prochaine fois que tu mordras la poussière » est une performance d’acteur. Une salle debout pour une standing ovation. Pour Vassili Schneider, auréolé du récent Molière de la révélation théâtrale le succès totalement mérité est total. Pendant une heure trente, il se déploie, se démène se démultiplie dans ce qui est une adaptation intelligente pour les planches du remarquablement poignant best-seller de Panayotis Pascot « La prochaine fois que tu mordras la poussière ».

Destimed Vassili Schneider 2 Photo Christophe Raynaud de Lage
Vassili Schneider © Christophe Raynaud de Lage

Une version signée Paul Pascot qui n’est autre que le frère de l’auteur, et qui, artiste singulier a secoué les lignes dans son interprétation au Bois de l’Aune d’Aix (structure à laquelle il est associé) de la pièce « L’Amérique » de Sege Kribus. Dans ce roman en forme de confession Panayotis Pascot livre des pans entier de sa personnalité, de ses peurs, de ses joies, de ses chagrins, de ses rêves fous,  revenant sur ce que les psychologues appellent «une dépression mélancolique » un mal dont il fut atteint. Il évoque aussi son homosexualité d’abord honteuse et assumée plutôt sur le tard mais surtout il brosse un portrait plein d’amour de son père avec qui les relations furent compliquées.

Les relations avec le père

C’est cet aspect du livre que Paul Pascot a choisi de mettre en avant. Le récit des rapports de Panayotis avec les garçons étant en filigrane, on pourrait résumer le spectacle avec ce titre « au nom du père et du fils ». C’est dans l’intimité familiale que nous nous trouvons projetés, entre souvenirs d’enfance et expressions de soi. C’est assez spectaculaire dans la présentation, l’idée somme toute excellente de la mise en scène vient de la présence du comédien Yann Pradal, qui installé au premier balcon, intervient en donnant la réplique à Vassili Schneider sur des phrases très courtes. Dans un rôle difficile car épisodique il est le père de Panayotis, et sa voix porte parce que le comédien possède une vraie présence, une aura et un charisme évidents. Il descendra de temps en temps dans le public traversant la salle et c’est assez magique. Quant à Vassili Schneider que Paul Pascot a choisi de faire jouer façon mitrailleuse, avec un débit ininterrompu, faisant plutôt fi des silences et des pauses, il est inégalable. Il rugit, il incarne comme c’est écrit dans le texte que « les pensées vont trop vite », et nous voilà scotchés, émus aussi et dithyrambiques quant à sa performance. Montrant par là-même que son César est tout à fait mérité. Ajoutons que le texte de la pièce édité chez Stock est enrichi de magnifiques dessins et croquis réalisés par Vassili lui-même. Comme quoi cet homme a tous les talents. Ce qui est un peu la marque familiale d’ailleurs !

Jean-Rémi BARLAND

« La prochaine fois que tu mordras la poussière » – Théâtre Antoine – 14, boulevard de Strasbourg – 75010 Paris jusqu’au dimanche 8 juin à 20h30. Plus d’info et réservations : theatre-antoine.com

Destimed Vassili Shneider POUSSIERE AFFICHE

 

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