Symbolique, historique, une somme de superlatifs a salué le retour de la couronne de la Bonne Mère. Elle a été hélitreuillée par un Super Puma. Doté d’une élingue de 80 mètres, il a hissé la coiffe de la Vierge, entièrement restaurée.
Moment suspendu
La météo est favorable mais l’exercice en pleine ville un peu complexe. Pas question de se poser, il faut embarquer la caisse avec le précieux colis et la déposer sur le faîte de la basilique. Il y a un siècle et demi, pas d’hélicoptère pour la pose mais les archives relatent un accident. « On a des traces de cette première pose de la couronne, il y a 155 ans, relate Arthur Rafine, l’un des architectes de la restauration. Et, on note un premier miracle. Un jeune apprenti est tombé et a été rattrapé par le bras de l’enfant Jésus de la statue.»
Faire attention
Arrivée à bon port au sommet de la basilique, il faut déplacer la couronne avec précaution. Sa peau dorée est très fragile. « La dorure on peut la blesser avec un ongle, confie l’architecte, il faut une manipulation extrêmement fine. C’est pour cela que l’équipe des doreuses est présente pour intervenir en cas de nécessité. » L’installation d’un paratonnerre et les signalisations pour l’aviation imposeront aussi des précautions.
Inédit
Jamais la couronne de la Vierge n’avait quitté la colline. Meurtrie en de multiples endroits, elle a pour la première fois dû quitter son piédestal pour être entièrement restaurée près d’Aix-en-Provence. Puis elle a été recouverte d’or en public au sein même de la Basilique. Une manière de récompenser tous ceux qui ont acheté une feuille d’or pour recouvrir l’ensemble de la statue.
Nostalgie
Depuis février dernier une vingtaine d’artisans se relaie pour restaurer l’ensemble du piédestal. La pierre ancestrale de Calissanne, pour changer les parties les plus abimées, a été retrouvée mais, dans la majorité des cas les équipes ont eu recours à la bio-consolidation, un procédé qui permet de reconstituer pierres et joints.
Le chantier s’achève et un brin de tristesse s’empare des ouvriers et chef de chantier. « C’est quelque chose qui marque une vie. Je ne reverrai jamais cela de mon vivant, confie Lionel Fadat, conducteur de travaux de l’entreprise Girard. J’ai un fond de tristesse car on arrive à la fin du chantier et on sentait qu’il y avait une cohésion de groupe. Tous les acteurs avaient envie de bien faire, de bien restaurer la Basilique. »
Gare au mistral
La Bonne Mère, entièrement redorée, pourra être libérée de ses échafaudages. Mistral s’abstenir durant la période. « Notre seul petit stress c’est la météo, dévoile Xavier David, architecte. Pour monter cet échafaudage on avait prévu 7 semaines, il en a fallu 9. Là, on compte le démonter en 3 semaines sinon cela nous mettra en tension pour l’inauguration.» Mais pas de souci la Bonne Mère veille.
Dévoilement
Notre-Dame de la Garde « sera rendue à ses enfants et aux Marseillais le 7 décembre », indique le père Olivier Spinosa, le recteur de la Basilique. Elle sera dévoilée un dimanche afin que les visiteurs et croyants puissent être massivement présents. Ils pourront admirer sa tunique dorée reflétant la lumière et le soleil. Au total trois jours de festivités sont prévus du 6 au 8 décembre.
Reportage Joël BARCY
