Pas de nom de code, d’opération « place nette » ou « XXL » comme par le passé mais c’est certainement l’opération de police la plus massive opérée sur la ville. Aux 200 policiers habituels se sont adjointes 1 300 forces de sécurité venues de toute la France. A moins d’une semaine de la visite du président de la République c’est une manière de rassurer et de montrer que le plan “Marseille en Grand” sert à quelque chose.
Opération ciblée
La direction interdépartementale de la police nationale avait repéré auparavant la quinzaine de lieux à investir. Des drones ont vérifié en amont que les points de deal étaient encore en place pour investir les lieux. « Nous avons 1 500 fonctionnaires de la police nationale, gendarmes mobiles et fonctionnaires spécialisés de la police dans les filières d’investigation mobilisés, se félicite Jacques Witkowski, le nouveau préfet de région. Nous avons 13 unités de forces mobiles en plus pour cette opération. On concentre notamment nos forces sur le 3e arrondissements qui a été le théâtre ces derniers mois d’actions criminelles. »
Des saisies
Si l’alerte a pu être donnée quand des drones ont survolé les cités, des dealers ont pu être interpellés et de la drogue et du numéraire saisis. Sarah Tournemire, commissaire divisionnaire, chef de la division Nord revient avec un grand sac contenant drogue et numéraire. « On a trouvé ce sac sur le toit où le dealer l’avait caché. On a des pochons de cocaïne à environ 50 € le gramme, de la résine de cannabis avec deux qualités différentes et une liasse de billets. »
Pilonnage
Toute la journée et la nuit les pilonnages se sont multipliés dans tous les points de la Ville. Contrôles de véhicules, fouille, fermeture immédiate de commerces qui ne respectent pas la législation. Cette opération d’envergure est dans la continuité des actions quotidiennes de lutte contre le trafic de drogue, estime la préfète de police, Corinne Simon: « Nous avons pu prendre plus de 640 kg de cocaïne, c’est 150 % de plus que l’an passé donc cela montre bien que le pilonnage des points de deal fonctionne. Nous avons divisé le nombre de points de deal par deux en 3 ans. C’est la seule façon de pouvoir rétablir la sécurité et la tranquillité publique. »
Les habitants, pour leur part, ne savent pas trop quoi penser de ces actions. « Ça rassure mais pour combien de temps. Est-ce que ce n’est pas que de la com’, nous dit l’un d’entre eux. La violence elle, y est de plus en plus. Les jeunes sont bien plus violents aujourd’hui qu’ils ne l’étaient à mon époque. On était des enfants de cœur à côté d’eux. »
Reportage Joël BARCY
