Benoît Payan s’est invité à la conférence de presse de présentation du conseil municipal -qui se tiendra ce jeudi 18 décembre. Une visite impromptue. D’ordinaire seuls quelques adjoints évoquent le contenu de la prochaine session. Le maire a dressé son bilan, sorte de plaidoyer pro domo, tout en tirant à boulets rouges sur la gestion précédente.

«Un demi-poste » au logement »
«Les trois premières années ont été compliquées, confie Benoît Payan. Quand on arrive dans un endroit, qui pendant des décennies, à eu une gestion particulière, où les gens et les services ne se parlaient pas, les choses étaient, et c’est un euphémisme que je vais employer, particulièrement désorganisées. » Il enfonce le clou: « On avait un service du logement, et on sait à quel point la crise du logement est aiguë. Quand on est arrivés, et on a du mal à y croire, on avait un demi ETP (Equivalent temps plein) dans la deuxième ville de France alors que nous avions connu un drame deux ans auparavant. La personne qui s’occupait de vérifier la stabilité des immeubles dans ce secteur était un ancien gardien de cimetière qui n’avait pas nécessairement les compétences. »
« Nos prédécesseurs ont failli »
Pour Benoît Payan la situation de Marseille n’est pas due à une malédiction ou un triste destin mais c’est parce que «les divers responsables des institutions n’ont pas été à la hauteur des situations. » Il assène: « Quand on rate des centaines de millions d’euros pour la rénovation urbaine. Quand je vois toutes les villes qui ont changé voilà 20, 15 ou 10 ans, je me dis que de temps perdu dans cette ville. Comment on a pu accepter par résignation, par aquoibonisme ce manque de rigueur et accepter cette indignité. »
« On est bien notés »
La gauche est souvent taxée de mauvaise gestion alors Benoît Payan entend démontrer le contraire. « On a montré, au cours de ce mandat qu’on pouvait non seulement avoir une gestion saine mais aussi une gestion rigoureuse des comptes de la ville. J’y tiens parce que c’est l’argent des Marseillaises et des Marseillais. On est certainement l’une des seules, si ce n’est la seule grande ville à avoir réduit son déficit et en même temps à avoir amélioré ses notes bancaires. » Et le maire de Marseille estime qu’il n’a pas de leçons à recevoir en matière de gestion. « On aurait pu cramer la caisse, faire dégénérer les déficits et faire peser sur les générations qui viennent une situation irrattrapable, quand je vois dans quelles conditions se trouvent les collectivités qui nous entourent. »
« On a fait des choses »
Benoît payan rappelle: « On nous avait dit que ce ne serait pas possible d’investir massivement dans des politiques environnementales, que ce ne serait pas possible d’investir dans des politiques sociales, que non on ne pourrait pas changer notre rapport à école. Que non on ne pourrait pas faire partir gratuitement des enfants en colonies de vacances, que non on ne pourrait pas nourrir gratuitement 10 000 enfants à la cantine. Je continue de considérer que le service public c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. Et, que d’offrir des perspectives à ceux qui n’en ont pas c’est enrichir tout le monde. » Un programme de campagne en quelque sorte.
Reportage Joël BARCY



