Immobilier locatif : les Parisiens veulent investir Ă  Marseille

Publié le 30 avril 2021 à  8h33 - DerniÚre mise à  jour le 31 octobre 2022 à  17h56

Quand on parle de foot, la cohabitation entre Parisiens et Marseillais est quasi impossible ! En matiĂšre d’investissement immobilier, l’histoire est tout autre. Selon une Ă©tude de la sociĂ©tĂ© Pretto, fintech du crĂ©dit immobilier, et de Masteos, spĂ©cialiste de l’investissement locatif clĂ© en main, les investisseurs de la Capitale seraient trĂšs intĂ©ressĂ©s par les nombreux atouts de la citĂ© phocĂ©enne, mais Ă©galement de deux autres perles mĂ©diterrannĂ©ennes.

© Hagay Sobol
© Hagay Sobol

En analysant plus de 7 000 simulations d’investisseurs parisiens, depuis janvier 2019, les deux entitĂ©s sont en mesure de livrer un top 10 prĂ©cis des villes les plus prisĂ©es par les Franciliens. En un an, sous l’effet du premier confinement, leurs habitudes d’achat immobilier ont changĂ©. Dans un contexte de crise sanitaire, les habitants d’Ile-de-France ont des envies d’ailleurs ! «L’annĂ©e 2020 a donnĂ© des envies d’achat immobilier aux Parisiens, notamment les locataires. Mais leur projet s’est souvent heurtĂ© aux prix Ă©levĂ©s de la Capitale, phĂ©nomĂšne accentuĂ© par le durcissement des rĂšgles d’octroi de crĂ©dit qui a baissĂ© les capacitĂ©s d’emprunt», dĂ©clare Pierre Chapon, prĂ©sident de Pretto.

Direction la province pour les investisseurs locatifs parisiens

Marseille, deuxiÚme ville française prisée par les investisseurs parisiens
Marseille, deuxiÚme ville française prisée par les investisseurs parisiens

Du cĂŽtĂ© de Paris, quand on souhaite investir pour une rĂ©sidence principale, le prix du bien moyen est de 510 000 euros. Une coquette somme pour un grand nombre de locataires qui rĂȘvent encore d’ĂȘtre propriĂ©taire. Plus loin, certains veulent Ă©galement se lancer dans l’investissement locatif. Au niveau des jeunes actifs, ils sont nombreux Ă  ne pas se projeter en Ile-de-France et ont intĂ©grĂ© le fait que la rentabilitĂ© se fait sur le temps long. Finalement, parmi les investisseurs locatifs basĂ©s Ă  Paris, les locataires reprĂ©sentent plus de la moitiĂ© des projets.

Cette volontĂ© se traduit par plus de 61% des locataires parisiens qui rĂ©flĂ©chissent Ă  mettre leurs billes du cĂŽtĂ© de la province. Soit, une hausse de 6% sur la pĂ©riode d’avril 2020 Ă  mars 2021. «Investir en rĂ©gion est une bonne stratĂ©gie. L’enjeu est de trouver une ville qui maximise le potentiel financier, tout en minimisant le risque locatif. On remarque que les investisseurs ont tendance Ă  ne prendre en compte que l’un de ces deux critĂšres. Or, c’est l’optimisation du couple rendement/risque qui compte vraiment», analyse Thierry Vignal, PrĂ©sident et co-fondateur de Masteos.

Une idĂ©e complĂ©tĂ©e par Pierre Chapon : «Cette prĂ©fĂ©rence s’observait dĂ©jĂ  en 2019 avec plus d’un projet sur deux. Ce choix s’explique par des budgets plus accessibles et des rendements meilleurs. Le phĂ©nomĂšne s’accentue encore en 2020, ce qui s’explique par le fait que les rĂšgles de l’investissement locatif ont changĂ© depuis les recommandations du HCSF de dĂ©cembre 2019. Il faut mobiliser plus d’apport, respecter le taux d’endettement de 35 %. Il n’est plus possible d’investir comme avant ».

Des Parisiens qui se tournent vers les banques régionales

GrĂące aux donnĂ©es collectĂ©es depuis janvier 2019, on connaĂźt le profil type de l’investisseur parisien. ÂgĂ© en moyenne de 31 ans, il vit seul et possĂšde des revenus Ă©quivalents Ă  5 000 euros mensuels et un apport de 25 000 euros. « Les banques en Ile-de-France savent que l’achat de rĂ©sidence principale dans la rĂ©gion est difficile. Si elles acceptent de financer les projets locatifs des locataires de la capitale, il faut nĂ©anmoins prĂ©senter des garanties solides : payer son loyer sans faute depuis des annĂ©es et avoir un apport Ă  hauteur des frais. Il peut ĂȘtre parfois plus intĂ©ressant pour les Parisiens d’approcher les banques rĂ©gionales, qui connaissent mieux le tissu local, les quartiers et sauront situer les biens visĂ©s Ă  Lyon ou Nantes par exemple », le prĂ©sident de Pretto.

Marseille sur le podium, la Méditerranée bien représentée

Si Lille est en tĂȘte des villes qui attirent les Parisiens, la deuxiĂšme place du podium revient Ă  Marseille qui propose un intĂ©ressant rendement brut moyen de 5,66%. Pour de nombreux observateurs, la citĂ© PhocĂ©enne mĂ©riterait de figurer en premiĂšre place par son potentiel de plus-value Ă  moyen terme et un risque locatif/vacances ou impayĂ©s, en baisse constante au fil des annĂ©es. Autres perles mĂ©diterranĂ©ennes, Nice se classe Ă  la septiĂšme place, victime d’un marchĂ© cher, peu rentable et Ă  faible demande locative. Enfin, Montpellier est neuviĂšme et fait partie des meilleures villes oĂč investir dans le Sud. Place Ă©tudiante par excellence, les investisseurs peuvent y bĂ©nĂ©ficier d’une excellente tension locative.
Mathieu SELLER

Articles similaires

Aller au contenu principal