55e Semaine Nautique Internationale de Marseille jusqu’au 1er novembre 2021: Pluie intense et vent fort dictent leur loi

Publié le 31 octobre 2021 à  10h50 - DerniÚre mise à  jour le 2 novembre 2022 à  9h13

Changement de dĂ©cor pour la 55e Semaine Nautique Internationale de Marseille ce samedi 30 octobre. AprĂšs une premiĂšre journĂ©e parfaite et une grande course s’achevant de nuit qui a fait l’unanimitĂ©, un Ă©pisode mĂ©diterranĂ©en de fortes prĂ©cipitations et de vents violents plus une alerte orange, ont conduit le comitĂ© de course Ă  sagement annuler les courses de la journĂ©e.

©Piérick Jeannoutot
©Piérick Jeannoutot

Celles et ceux qui n’ont pas encore pris le temps de bien rincer bottes et cirĂ©s, aprĂšs une demi-saison trĂšs dense et le retour des Ă©preuves reportĂ©es du printemps, peuvent remercier les Dieux de la mĂ©tĂ©o. Outre un fort vent d’Est, une pluie diluvienne s’en charge ! Lors du traditionnel briefing de 9h30, Corinne Aubert et Philippe Faure Ă  la tĂȘte des deux comitĂ©s de course en rade Sud et Nord, annoncent aux Ă©quipages dĂ©gustant cafĂ© et viennoiseries qu’un dĂ©part pourrait ĂȘtre envisagĂ© en dĂ©but d’aprĂšs-midi, espĂ©rant une fenĂȘtre plus maniable malgrĂ© un avis de vent frais (force 7) en cours sur la zone Provence


Mais Ă  13 heures sous une pluie battante et des rafales de vent tournoyantes, le report du matin se mue en annulation. «Nous avons regardĂ© les derniers fichiers mĂ©tĂ©o, explique Corinne Aubert, si une accalmie se profile en tout dĂ©but d’aprĂšs-midi, le vent devrait Ă  nouveau souffler Ă  prĂšs de 35 nƓuds en milieu d’aprĂšs-midi, et lever une mer cabossĂ©e.» Philippe Faure, en charge des grands IRC, Duos et Solos, prend la parole Ă  son tour : «Je pose la question : Est-ce que cela vaut le coup de courir pour aller faire une course pourrie ? Pour une fois, on va suivre le rond Sud et Ă©galement reporter les rĂ©gates Ă  demain dimanche
 » Les marins engoncĂ©s dans leurs cirĂ©s ruisselants, Ă©taient manifestement d’accord avec ces arguments. Les rĂ©gatiers peuvent regagner leurs pĂ©nates avant de rejoindre Ă  nouveau la SNM pour la soirĂ©e antillaise offerte aux Ă©quipages. Encore heureux qu’il ait fait beau vendredi lors de la grande course de nuit d’une part et trois manches disputĂ©es en monotypes.

RĂ©actions

© Piérick Jeannoutot
© Piérick Jeannoutot

GĂ©rard Logel, vainqueur de la grande course toutes classes en IRC, a la sourire mais le succĂšs discret en dĂ©barquant de son IRC 52 Arobas, l’ancien bateau de Felipe VI le roi d’Espagne, avec lequel il a notamment gagnĂ© deux fois la Middle Sea Race en 2013 et 2015. «Le parcours nous a emmenĂ© virer l’üle Verte prĂšs de La Ciotat. Tout s’est bien passĂ©, et c’est normal que l’on gagne en temps rĂ©el, Ă©tant le plus grand bateau de la flotte. J’ai choisi Arobas aussi pour le barrer ! DĂšs le dĂ©part, entre 35 et 40 degrĂ©s du vent, nous marchions autour de 9,5 nƓuds malgrĂ© les vagues, car ça tapait beaucoup. Puis on est redescendus sous spi entre 15 et 18 nƓuds, toujours au planing
 avec quelques enfournements. Nous avons eu jusqu’à 26 nƓuds de vent de secteur Sud-Est Ă  l’arrivĂ©e au Frioul. C’est un bateau extrĂȘmement sportif et parfois brutal, le carbone renvoyant tous les chocs dans la mer. Mais c’est un bateau exceptionnel qui Ă  la barre (franche) est d’une finesse absolue. C’est la voile que j’ai toujours pratiquĂ© – 505, Finn, Laser
 – oĂč l’on ressent la moindre variation de vent ou d’assiette
 »

Eric Merlier, vainqueur de la grande course en solo: « Je navigue sur TĂ©lĂ©maque 3, un JPK 1030 que j’ai acquis il y a un ans Ă  Lorient et que j’ai ramenĂ© en MĂ©diterranĂ©e Ă  mon port d’attache aux Embiez. Ce que j’aime dans le solo, c’est qu’on peut s’en prendre qu’à soi-mĂȘme, et que l’on connaĂźt toujours le coupable
 Ce n’est jamais la faute d’un autre ! J’ai une prĂ©fĂ©rence pour les courses au large, et hier (vendredi) je me suis vraiment rĂ©galĂ©. C’était une course magnifique. Nous sommes partis en rade Nord, direction Le Frioul avec les Duos. Puis jusqu’à Riou, la mer Ă©tait creuse avec un vent rafaleux typiquement mĂ©diterranĂ©en autour de 25 nƓuds. J’ai eu le plaisir d’ĂȘtre accompagnĂ© par les dauphins. Puis dans la descente sous spi, le vent est montĂ© Ă  prĂšs de 30 nƓuds et Ă  la sortie de l’üle Maire, j’ai fait plusieurs gros vracs. C’est le moment oĂč il faut gĂ©rer, et remballer sans tout casser. On sait que l’on va s’en sortir, mais on ne dit jamais grĂące Ă  quelles astuces, car cela reste secret ! Et puis aprĂšs la satisfaction d’avoir gagnĂ©, ce qui est magique Ă  Marseille, c’est la rentrĂ©e dans le vieux port avec le Mucem et le Pharo illuminĂ©s. On se dit que l’on a une chance inouĂŻe de vivre ces moments lors de la Snim. Cela reste une course mythique. Tous les meilleurs sont lĂ . C’est l’évĂšnement quoi. Et puis, il y a la convivialitĂ© autour de la biĂšre. La pression on l’a en mer mais aussi Ă  terre sous la tente de la SociĂ©tĂ© Nautique »

Marine Pailloux, Ă  la barre du Grand Surprise Techsud, porte un nom plus que jamais associĂ© Ă  l’épreuve. «Dans la vie, je suis enseignante en sciences physique dans un lycĂ©e Ă  Marseille, mĂšre d’une petite fille de trois ans, et lĂ  je suis Ă  la barre d’un monotype Grand Surprise puisque ce sont les vacances scolaires
 D’habitude, je rĂ©gate toute l’annĂ©e avec un Ă©quipage entiĂšrement fĂ©minin, mais lĂ  pour cette Snim, nous naviguons en famille. A bord, il y a mon pĂšre, mon oncle, ma belle-mĂšre et mon ami d’enfance. Cela se passe bien, mĂȘme si avec mon pĂšre (il a gagnĂ© nombre de Snim et aussi le 1er Tour de France Ă  la voile en 1978) nous ne sommes pas toujours d’accord. Il est aussi lĂ  pour m’aider Ă  progresser, s’occupe de la tactique, et est un peu le « boat captain » coordonnant les manƓuvres. J’adore la Snim. C’est vraiment la rĂ©gate Ă  ne pas rater. Je crois que j’ai disputĂ© ma premiĂšre en Farr 30, justement avec mon pĂšre quand j’avais seize ans. Ce que j’aime particuliĂšrement c’est ce format sur quatre jours. C’est trĂšs agrĂ©able de rĂ©gater ainsi, car la premiĂšre journĂ©e permet de bien se mettre en place. Et puis, on est toujours trĂšs bien reçus ici. L’ambiance est Ă  la fois conviviale et festive Ă  terre, et l’organisation sur l’eau, ça dĂ©pote. Hier vendredi, sachant que les prĂ©visions mĂ©tĂ©o Ă  venir n’étaient pas trĂšs optimistes, le comitĂ© de course a enchaĂźnĂ© trois manches parfaites. Et quand on vient faire la Snim, c’est aussi pour ça ! LĂ , je retrouve mon bon plan d’eau marseillais par vent d’Est au mois de novembre, et donc de la brise rafaleuse trĂšs variable en force et en direction. Et on l’aime notre rade Sud (lĂ  oĂč se dĂ©rouleront les Ă©preuves de voile lors des Jeux olympiques de Paris 2024) dans ce genre de conditions un peu particuliĂšres.»

Pierre Perdoux et Pierre Grospogeat, vainqueurs de la grande course en duo sont intouchables en double. Cette saison, ils ont remportĂ© toutes les courses que ce soit en IRC ou Osiris : «Nous avons tous les deux le mĂȘme prĂ©nom, le mĂȘme Ăąge – 54 ans -, Ă  quinze jours prĂšs, sommes tous les deux ingĂ©nieurs respectivement Ă  Annecy et Toulouse, et rĂ©gatons ensemble depuis l’enfance en Optimist, 420, 470
 et depuis dĂ©jĂ  pas mal de temps en habitable sur Ilogan, un JPK 1010. La Snim est une belle Ă©preuve car elle super bien organisĂ©e par des gens qui connaissent, et aussi car il y a cette grande course de nuit. RĂ©gater dans les Ăźles autour de Marseille, c’est quand mĂȘme extraordinaire ! Quand on passe exactement Ă  l’endroit oĂč l’on a retrouvĂ© l’épave de l’avion d’Antoine de Saint-ExupĂ©ry qui a Ă©tĂ© abattu en 1944, c’est aussi quelque chose d’émouvant. On n’a pas de cartographie Ă©lectronique Ă  bord, car un pendant que tu es sur les routages, tu n’es pas sur les rĂ©glages et tu ne regardes pas les concurrents, et deux, on connaĂźt honnĂȘtement bien le coin. Cela fait plus de dix ans que l’on navigue Ă  Marseille. La fin Ă©tait musclĂ©e au crĂ©puscule. Dans la passe Ă  proximitĂ© de Riou, il y a une accĂ©lĂ©ration du vent sous l’effet venturi, et lĂ  comme nous Ă©tions plein vent arriĂšre sous grand spi, en roulant vraiment bord sur bord avec des cailloux Ă  droite et Ă  gauche, on a un peu jouĂ© avec le feu pour couper au plus court. Nous n’avons pas Ă©tĂ© loin de partir Ă  l’abattĂ©e (le bateau se couche Ă  contre), ce qui aurait Ă©tĂ© scabreux
 »

dimanche, reprise des courses Ă  11 heures

Classement général provisoire au 30 octobre
IRC 0 Ă  1 : 1er : Arobas/IRC 52 (GĂ©rard Logel), 2Ăšme : Jaconda 3/Matt 11,80 (Marc Rouanne), 3Ăšme : Tonnerre de Glenn/Ker 46 (Dominique Tian)

IRC 2 :1er : Sloughi/First 40 (Paul Rivas), 2Úme : Vito 2/A 40 RC (Gian Marco Malingri), 3e : Adrénaline/Sydney 46 (Michel Gendron)

IRC 3 :1er : Les Minots de la Nautique/A 35 (Victor Bordes-Laridan), 2ùme : Absolutely II/Farr 36 (Yves Ginoux), 3ùme : Checkmate/Matt 1070 (Jean-Yves Le Gall)

IRC 4 :1er : Rostanbar 2/JPK 10.10 (Philippe Mazoyer), 2e: Virus III/Sun Fast 3200 (Jean-Michel Lordet), 3ùme : Racing Bee/JPK 10.10 (Jean-Luc Hamon)

Solos : 1er : Télémaque 3/JPK 10.30 (Eric Merlier), 2Úme : Waili/JPK 10.30 (Richard Delpeut), 3Úme : Jiraglia/J 92 (Frédéric Stoclet)

Duos : 1er : Ilogan/JPK 10.10 (Pierre Perdoux et Pierre Grospogeat), 2Úme : Télémaque 2/JPK 10.10 (Sébastien Henri et Maxime Sorel), 3Úme : Nabla/Figaro 2 (Julien Borrel et Pascal Caussil)

Grand Surprise :
1er : Confluence-Arlequin (Thomas Fettig), 2ùme : Techsud-Tigresse (Marc Avazeri), 3e: Team Winds-Vieux farceur (Loïc Fournier-Foch)


Le Programme

Dimanche 31 octobre
11h 1Úre course de la journée
Lundi 1er novembre
-11h 1Úre course de la journée
-19h Proclamation des résultats

[(

La Semaine Nautique Internationale de la Méditerranée 2021 -55e édition organisée par la Société Nautique de Marseille

-Du vendredi 29 octobre au lundi 1er novembre (habituellement organisée le week-end de Pùques).
-Ouverte aux IRC 0, 1, 2, 3 et 4 (solos, duos et Ă©quipages) et Monotypes.
-Inscrite au Championnat Equipage, Solo et Duo MĂ©diterranĂ©e IRC – UNCL.
-80 bateaux.
-RĂ©gates en rade de Marseille pour les Ă©quipages.
-Grande course pour les 0,1,2,3, solos et duos.
-Marraine : Lili Sebesi, (SociĂ©tĂ© Nautique de Marseille), Équipe de France de Voile, Barreuse de 49erFX, 9Ăšme aux Jeux Olympique de Tokyo.)]

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