Présidentielle 2022. Marseille: un meeting qui marche bien pour le candidat Macron

Publié le 13 mars 2022 à  9h28 - DerniÚre mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h28

Rien n’Ă©tait Ă©vident, le lieu et l’horaire du meeting a changĂ© trois fois en 48 heures, les intervenants nombreux mais au final, la manifestation marseillaise de soutien Ă  Emmanuel Macron a Ă©tĂ© un succĂšs. Un public nombreux, la diffusion d’une vidĂ©o du candidat prĂ©sident, des interventions notamment des ministres Gabriel Attal et GĂ©rald Darmanin sans oublier le prĂ©sident de la rĂ©gion Sud, Renaud Muselier, Hubert Falco, le maire de Toulon et prĂ©sident de la mĂ©tropole Toulon Provence MĂ©diterranĂ©e et Martine Vassal, prĂ©sidente du dĂ©partement des Bouches-du-RhĂŽne et de la mĂ©tropole Aix-Marseille-Provence ont portĂ© cette rencontre un peu hors norme.

Sur la scÚne du Dock des Suds, les soutiens au candidat Macron ©ML
Sur la scÚne du Dock des Suds, les soutiens au candidat Macron ©ML

EmpĂȘchĂ© par «le contexte international, la guerre en Ukraine» de participer Ă  une rĂ©union publique Ă  Marseille, le prĂ©sident Emmanuel Macron, candidat (LREM) Ă  sa rĂ©Ă©lection, s’adresse Ă  ses sympathisants locaux via une vidĂ©o diffusĂ©e sur YouTube par son Ă©quipe de campagne. Au cours des premiĂšres minutes de cette prise de parole, l’actuel prĂ©sident de la RĂ©publique, qui dans un dernier sondage a Ă©tĂ© crĂ©ditĂ© de plus de 30% d’intentions de vote au premier tour du scrutin, a distillĂ© quelques points de son projet, qu’il aura «l’occasion de prĂ©senter» la semaine prochaine, sans que la forme ne soit dĂ©taillĂ©e.

L’ñge de la retraite doit accompagner cette augmentation due Ă  l’espĂ©rance de vie

Le candidat Macron affiche sa volontĂ© «de porter progressivement l’Ăąge de la retraite Ă  65 ans». Il prĂ©cise: «la concertation prendra en compte les carriĂšres longues et pĂ©nibles et nous allons augmenter le minimum retraite Ă  1 100 euros par mois». Pour lui: «Ceux qui ne proposent pas de rĂ©forme de la retraite mettent en danger le pouvoir d’achat de nos retraitĂ©s d’aujourd’hui». Il ajoute que la rĂ©forme «devra prendre en compte les carriĂšres hachĂ©es» et souhaite un consensus. Emmanuel Macron prĂ©cise encore: «À mesure que nous vivons plus longtemps, nous ne pouvons pas continuer Ă  partir au mĂȘme Ăąge Ă  la retraite. L’ñge de la retraite doit accompagner cette augmentation due Ă  l’espĂ©rance de vie. Pour justement pouvoir le financer. Quand je regarde nos voisins, ils ont beaucoup plus augmentĂ© l’ñge de dĂ©part Ă  la retraite, il est dĂ©jĂ  Ă  65 ans en Allemagne». Il rappelle vouloir que le travail paie mieux et, pour cela, affiche son ambition de supprimer la redevance universelle, de tripler la prime de fin d’annĂ©e afin qu’elle puisse aller jusqu’Ă  3 000 euros sans charges et sans impĂŽt. Il en vient Ă  l’Ă©cologie dans laquelle il voit un moyen de lutter non seulement contre le rĂ©chauffement climatique mais aussi de gagner plus: «Avec la production d’Ă©nergie propre, la rĂ©novation thermique des logements… l’Ă©cologie permettra de moins consommer, de dĂ©penser moins, de moins Ă©mettre, et, en mĂȘme temps, de crĂ©er des filiĂšres et des emplois», assure-t-il.

Un grand débat permanent avec les Français

Au-delĂ  de ces Ă©lĂ©ments de programme Emmanuel Macron affirme qu’en cas de rĂ©Ă©lection il mĂšnerait «un grand dĂ©bat permanent» avec les Français autour de plusieurs chantiers, comme «l’Ă©cole, la santĂ©, la rĂ©forme institutionnelle», car «les Français veulent agir pour changer le pays». Il indique Ă  ce propos que, lors du quinquennat qui s’achĂšve, «Nous avons mis en Ɠuvre des rĂ©formes parfois Ă  la cavalcade, Ă  la hussarde. Et nos compatriotes, mĂȘme quand ils croyaient, voulaient en ĂȘtre aussi les acteurs, voulaient porter ces rĂ©formes».

Un projet structuré autour de 4 pactes

Le prĂ©sident candidat a enfin dĂ©voilĂ© que son projet serait «structuré» autour de quatre pactes. Le «pacte europĂ©en, pour notre protection, notre souveraineté»; «un pacte entre les gĂ©nĂ©rations, de la toute petite enfance jusqu’au grand Ăąge»; «un pacte productif»; et «un pacte rĂ©publicain car l’unitĂ© de la nation passe par la dĂ©fense de la laĂŻcitĂ©, par une sĂ©curitĂ© et une justice plus fortes, le respect de nos frontiĂšres et un projet d’intĂ©gration rĂ©publicaine».

Débattre avec bienveillance, humilité, conviction

C’est Sabrina Agresti-Roubache, prĂ©sidente du comitĂ© de soutien Marseille mĂ©tropole pour la rĂ©Ă©lection d’Emmanuel Macron qui ouvre le dĂ©bat, en invitant tous les soutiens du PrĂ©sident Ă  aller Ă  la rencontre de la population, de dĂ©battre «avec bienveillance, humilitĂ©, conviction». Et les intervenants qui se succĂšderont affichent la diversitĂ© du rassemblement.

Bertrand Mas-Fraissinet coordonnateur de campagne dans les Bouches-du-RhĂŽne, rend hommage «à tous ceux qui ont portĂ© les combats de la majoritĂ© prĂ©sidentielle pendant cinq ans». Pour Martine Vassal: «Rien n’aura Ă©tĂ© Ă©pargnĂ© au PrĂ©sident Macron: mouvements sociaux, pandĂ©mie et maintenant une guerre aux portes de l’Europe» avant de considĂ©rer: «Alors que ce n’Ă©tait pas gagnĂ© au dĂ©part il a su Ă©couter les Ă©lus locaux et, en plus il a su se pencher sur Marseille comme aucun prĂ©sident avant lui.»

Hubert Falco lance: «Je viens d’un pays de rugby, un sport oĂč il faut ĂȘtre soudĂ© pour gagner, nous le serons pour faire gagner le meilleur, celui avec qui nous allons prĂ©parer l’avenir.»

En Ukraine, se joue notre paix, notre liberté, notre démocratie

Renaud Muselier insiste pour sa part sur le fait que «nous sommes dans une pĂ©riode particuliĂšre, c’est la guerre. Certains osent dire qu’Emmanuel Macron ne veut pas dĂ©battre mais, cet aprĂšs-midi, il Ă©tait en communication avec Poutine et le chancelier allemand pour tenter de sauver la paix». Le prĂ©sident de rĂ©gion rappelle ĂȘtre fils de dĂ©portĂ©s: «Nos parents ont gagnĂ© en versant leur sang, on a pu l’oublier mais, aujourd’hui, en Ukraine, des hommes restent pour combattre quand femme et enfants partent, nous devons accueillir ces familles. Car, en Ukraine, se joue notre paix, notre libertĂ©, notre dĂ©mocratie; Emmanuel Macron place la France au cƓur de la crise gĂ©opolitique la plus grave de l’Europe depuis la Seconde guerre mondiale. Soyons dignes et Ă  la hauteur de cette campagne, Ă  ses cĂŽtĂ©s».

Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Modem, Jean-NoĂ«l Barrot, considĂšre que le quinquennat qui prend fin «a Ă©tĂ© celui de rĂ©sultats pour les Français» avant de dĂ©noncer «les candidats de la peur, de la haine de l’Autre». «Nous, poursuit-il, nous croyons Ă  un projet optimiste, Ă  une Europe qui rĂ©siste Ă  la guerre, qui se dote d’un budget commun pendant la crise de la Covid. Nous croyons Ă  un projet qui veut aller plus loin pour le climat, pour une France plus juste».

«Nous n’avons jamais eu un taux de chĂŽmage aussi bas depuis quinze ans…»

Gabriel Attal revient sur le conflit en Ukraine: «La Russie tire Ă  balles rĂ©elles sur la dĂ©mocratie alors, votez, quel que soit votre candidat. Nous avons la chance de vivre en dĂ©mocratie, nous devons exercer ce droit». Puis, souligne des axes de campagne, tels l’indĂ©pendance Ă©nergĂ©tique: «Nous sommes pour le renouvelable et le nuclĂ©aire». Ou encore la question du travail: «Nous n’avons jamais eu un taux de chĂŽmage aussi bas depuis quinze ans et quarante ans en ce qui concerne le chĂŽmage des jeunes». Il poursuit: «Nous avons dissous des associations qui distillaient la haine, qu’elles soient de l’extrĂȘme droite ou islamistes».

Sur le plan Ă©conomique il met en exergue: «Quand nous sommes arrivĂ©s en 2017 la France Ă©tait classĂ©e par l’Europe comme un pays Ă  dĂ©ficit excessif, nous avons sorti le pays de ce processus. Et, lorsque la crise Covid est arrivĂ©e nous avons fait le choix du quoi qu’il en coĂ»te c’Ă©tait tout autant un choix Ă©conomique que de cohĂ©sion sociale». Il conclut son intervention en rappelant : «Nous sommes le camp du progrĂšs par rapport aux partisans du repli».

Les Républicains hésitent «entre Marine Zemmour et Eric Le Pen»

GĂ©rald Darmanin se veut bienveillant mais endosse, non sans plaisir, le rĂŽle du mĂ©chant: «Il paraĂźt que MĂ©lenchon est Ă©lu de Marseille mais je suis venu dans cette Ville plus souvent que lui lors de ces cinq derniĂšres annĂ©es». Il en vient aux Verts et au PS: «Ils plaident pour la dĂ©croissance, eh bien ils l’ont rĂ©ussie sur le plan Ă©lectoral». Concernant Les RĂ©publicains il se souvient: «J’ai adhĂ©rĂ© Ă  un parti qui Ă©tait alors gaulliste, notre ennemi Ă©tait l’ennemi du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, l’extrĂȘme droite. Aujourd’hui ce parti hĂ©site entre Marine Zemmour et Eric Le Pen». Il poursuit en racontant une rencontre: «VoilĂ  deux ans, dans les 13/14, j’ai rencontrĂ© Myriam, une mĂšre d’une quarantaine d’annĂ©es qui Ă©levait seule ses deux enfants. Elle Ă©tait en colĂšre, m’a confiĂ© ses problĂšmes: son mari qui ne payait pas la pension alimentaire, le point de deal Ă  cĂŽtĂ© de l’Ă©cole, les petits boulots, les fins de mois difficiles. Nous sommes intervenus. Depuis trois semaines le point de deal a disparu. Elle ne paie plus de taxe d’habitation. Ses enfants vont dans des classes dĂ©doublĂ©es et, aujourd’hui, c’est l’État qui paie sa pension et le prĂ©lĂšve sur le salaire de son mari».
Michel CAIRE

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Hubert Falco: «Je n’ai trahi personne et surtout pas mes idĂ©es»

©Destimed
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En marge du meeting Hubert Falco le maire de Toulon, prĂ©sident de la mĂ©tropole Toulon Provence MĂ©diterranĂ©e, devait revenir sur son dĂ©part de LR: «Nous sommes aujourd’hui rassemblĂ©s pour faire Ă©lire le meilleur». Car, poursuit-il: «Il y a un problĂšme essentiel, c’est l’extrĂȘme droite. Cela fait des annĂ©es que je me bats contre elle et, lorsque je vois certains de mes anciens amis venir dire qu’ils voteront Zemmour en cas de duel avec Emmanuel Macron, je suis heureux d’avoir quittĂ© Les RĂ©publicains. Je n’ai trahi personne et surtout pas mes idĂ©es ce sont les autres qui trahissent nos idĂ©es».)]

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