Publié le 15 janvier 2020 à 22h24 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h45
Une actrice fascinante
Au centre du dispositif, Chanelle Bernard, une comédienne que Guillaume Caramelle avait déjà fait tourner dans «Les égoïstes anonymes» un court-métrage tourné l’an dernier. Une actrice dont la spontanéité très pulsionnelle fascine. «Je lui avais donné toutes les questions que lui pose le réalisateur qui va peut-être l’engager et que l’on entend mais que l’on ne voit jamais. On avait inventé un passé au personnage d’Anaïs, mais la comédienne n’avait aucun texte de réponses. C’est elle qui les a choisies dans le cadre de la psychologie de son personnage et surtout de son parcours personnel. Le comédien incarnant celui qui filme et dont on ne sait rien avait à sa disposition des questions supplémentaires au cas où… ». Visage rayonnant qui contraste avec le côté noir de ce que dit Anaïs. On est assez troublés par la prestation de Chanelle Bernard. Simplicité du dispositif, refus de l’esthétisation de la situation, le spectateur voit ce que le réalisateur-casteur voit. C’est donc une fiction qui effectue un trajet constant entre le réel et le virtuel qui s’entrechoquent constamment en se percutant avec violence. «Je ne prétends pas apporter ici de solutions», confie Guillaume Caramelle, mais heurter la sensibilité du spectateur, le bousculer, le mettre mal à l’aise, notamment avec la fin». Et comme il n’y a aucune musique -«son emploi aurait sur-dramatisé le propos», explique le réalisateur- on est happés par les regards, l’intonation des voix, et l’inventivité formelle de la dernière partie. Un court-métrage en forme de coup-de-poing à découvrir sur le site Nikon où l’on peut donner son avis et sélectionner en vue du prix du public.
Jean-Rémi BARLAND
Le court-métrage « Backroom casting » est à découvrir ICI