Publié le 14 décembre 2017 à 12h26 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h50
Artiste accompagné par les Théâtres sur Richard II
Rappelons d’ailleurs que l’artiste n’est pas un inconnu des Marseillais amoureux du Théâtre. Du jeudi 4 au samedi 6 février 2016 Guillaume Séverac-Schmitz a donné au Gymnase sa conception personnelle du Richard II de Shakespeare avec Thibaud Perrenoud dans le rôle titre. Spectacle puissant où il changea l’identité de l’assassin choisi par Shakespeare devenu par ses soins le duc d’Aumerle. Un personnage de duc retravaillé donc joué par Baptiste Dezerces, comédien exceptionnel qui vient de s’illustrer dans «L’adieu à la scène» donné dans le Off d’Avignon cet été 2017 en jouant La Fontaine essayant de convaincre Racine (Baptiste Caillaud, formidable lui aussi) de ne pas abandonner le théâtre. Baptiste Dezerces dirigé avec précision et fougue dans « Richard II » où Guillaume Sévérac-Schmitz le mit en lumière lors d’un monologue final habité et lyrique, que l’on vient de voir à Marseille dans une adaptation du «Limier» de Shaeffer et que l’on retrouvera en janvier prochain au Jeu de Paume d’Aix dans «Bluebird» aux côtés de Philippe Torreton qui interpréta d’ailleurs lui aussi «Le limier» (c’était au Gymnase face à Jacques Weber). A l’époque Guillaume Séverac-Schmitz en tant qu’artiste accompagné par Les Théâtres dirigés par Dominique Bluzet rappelait qu’être en compagnonnage «c’est tout d’abord participer à une aventure collective passionnante !». Rappelons ce qu’il disait de cette expérience : «Avec les Théâtres le compagnonnage prend des allures toutes particulières du fait qu’ils rassemblent plusieurs lieux de diffusion et que nous sommes huit jeunes metteurs en scène à y participer.» Et d’ajouter parlant de ce projet social et urbain : «En mettant en place ce compagnonnage, la direction des Théâtres montre la confiance qu’elle a dans la jeunesse, dans sa capacité à rassembler, à créer, à risquer, à inventer un théâtre multiforme, qui s’adresse à tous, sans distinction de classe et d’origine. Un théâtre populaire et citoyen auquel je suis fier de participer», avait-il conclu.
Jeu d’ombres et de lumières
Deux ans après renvoyons-lui le compliment : «Un obus dans le cœur» créé en 2014 et joué cet hiver aux Bernardines est du grand théâtre populaire et vivifiant pour l’esprit qu’applaudirait des deux mains Jean Vilar en personne, l’inventeur des ATP. Autant pour le fond que pour la forme parfaite de cette pièce interprétée d’une diction parfaite et qui bénéficie d’un jeu de lumières chamarré (travail sur les ombres) dont on sort le cœur bouleversé et l’esprit en fête !
Jean-Rémi BARLAND
«Un obus dans le cœur» de Wajdi Mouawad, mis en scène et interprété par Guillaume Séverac-Schmitz. Aux Bernardines au 17, boulevard Garibaldi – 13001 Marseille –
Tél : 04 91 24 30 40 – jusqu’au 16 décembre à 20h30. Plus d’info et réservation sur lestheatres.net