Publié le 31 août 2021 à 11h59 - Dernière mise à jour le 9 juin 2023 à 21h59
Bernard Beigner, Recteur de la région académique Provence-Alpes-Côte d’Azur, Recteur de l’académie d’Aix-Marseille, Chancelier des universités, en présence de Dasen* (Inspecteurs d’académie -directeurs académiques des services de l’Éducation nationale) du territoire, vient de présenter la rentrée scolaire dans les 1er et second degré. Une rentrée 100% en présentiel mais avec un protocole sanitaire, qu’il précise, accompagné d’un plan de continuité pédagogique, en cas d’enseignement à distance. Au-delà, selon Bernard Beignier, le président Macron devrait annoncer un Plan pour les écoles lors de son prochain déplacement à Marseille. Entretien.


«Je pense que nous pourrons faire face»
Après ces deux années, est-ce que vous voyez cette rentrée plus sereine ? C’est vrai que le terme de sérénité qui a été employé correspond assez bien à la vision de moi-même, Recteur et des Dasen qui sont mes adjoints. D’abord parce qu’on a eu du temps pour préparer tout cela. Nous n’avons pas été dans la précipitation, et nous maîtrisons davantage de sujets, par exemple, le Cned (Centre National d’Enseignement à Distance), a été adapté pour permettre une plus grande facilité et, c’est désormais un instrument exceptionnel. Il faut bien insister là-dessus, le Cned est quelque chose de pratiquement unique au monde grâce à ce qui s’est passé dans notre pays. Nous maîtrisons également, plus finement, les questions de mise en confinement des élèves qui ont été « cas contact » et de leur suivi à distance. Donc, globalement, je ne suis pas inquiet notamment aussi parce que les professeurs sont vaccinés à près de 90 %. Les élèves des collèges et des lycées sont parfaitement au courant de la situation, les parents également, donc, très sincèrement, je pense que nous pourrons faire face à tout cela. Après, y aura-t-il de nouveaux variants qui pourraient surgir et bouleverser la donne…? Est-ce que le décrochage scolaire a augmenté au cours de ces années de crise ? D’abord, le décrochage, malheureusement, n’est pas une nouveauté. Simplement la crise l’a davantage souligné. Depuis maintenant une décennie, nous luttons contre le décrochage scolaire. Ce à quoi il faut réfléchir c’est que l’enseignement à distance peut être un moyen pour faire revenir des élèves qui, en fait, ne sont pas vraiment hostiles à l’éducation, ils sont hostiles au système éducatif, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Nous pouvons sans doute travailler à faire revenir ces élèves en utilisant d’autres moyens. Je suis absolument convaincu qu’il y a des élèves pour lesquels il faut inventer un système éducatif qui leur soit approprié. Nous avons un exemple, à Marseille, au micro lycée du lycée Diderot. Une petite structure intérieure au lycée qui accueille des décrocheurs. Des jeunes qui ont claqué la porte, qui sont partis et qui s’aperçoivent que ne ce n’est pas une solution et qui reviennent. Nous avons 100 % de succès avec ces élèves. Il faut faire, encore une fois, de la personnalisation, comme la ministre l’a rappelé, et vraiment corriger ce petit défaut que nous avons mais qui n’est pas propre à la France et qui est de dire dans telle classe, tout le monde fait à peu près la même chose: non, les élèves ne sont pas tous les mêmes, il faut s’adapter à cela, notamment dans la lutte contre les décrochages qui est vraiment d’actualité. C’est vrai la crise nous a encore plus sensibilisé à tout cela. Croyez bien que nous en avons une très vive conscience, un élève qui décroche, aujourd’hui, il ne décroche pas simplement de l’Éducation nationale, il décroche de la société. Il n’aura plus aucune place dans la société, parce qu’il n’aura reçu aucune formation, avec tous les dangers qu’il encourt, pour lui-même d’abord et pour le reste de la société, c’est une mission vraiment impérative. Pour le département vous avez étendu un arrêté préfectoral ? C’est le préfet qui a pris un arrêté pour le département des Bouches-du-Rhône, étendant le port du masque dans certains secteurs publics, à l’extérieur et, en particulier, dans les 50 mètres qui entourent un établissement scolaire. C’est la raison pour laquelle, en concertation avec le préfet j’ai décidé que, à l’intérieur de ces établissements, les masques seraient obligatoires dans la cour de récréation alors même que le protocole n°2 ne rend pas les masques obligatoires. Il faut que nous soyons cohérents, on ne peut pas avoir une mesure dans les cours de récréation et une autre mesure pour les 50 mètres, plus personne n’y comprendrait rien. 210827-000_b_beignier_partie_1_le_protocole_sanitaire.mp3Une campagne de vaccinations, pour les élèves, entre 12 et 17 ans
Dès le mois de septembre, l’école organise une campagne de vaccinations, pour les élèves, entre 12 et 17 ans, dont les modalités varient suivant les départements de l’académie de région. Dans les Bouches-du-Rhône, la campagne vise à rattraper le retard pour cette tranche d’âge. Les centres de vaccination nombreux accueilleront les jeunes qui s’y rendront, à pied (pour 87 établissements) ou en transport en commun (pour 110 établissements), pour les 123 établissements restant, des discussions, sont en cours, avec la région Provence-Alpes-Côte d’Azur notamment, pour savoir s’il y aura une équipe mobile ou une mise à disposition de transport scolaire. Dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, les centres de vaccination seront dans les écoles, tandis que dans les Hautes Alpes, la vaccination des jeunes sera sans rendez-vous ou sur une équipe mobile.38 250 enseignants pour 544 259 élèves
Le rectorat, en dehors de ce protocole sanitaire, présente une rentrée normale, avec des prévisions chiffrées, 38 250 enseignants pour 544 259 élèves, 292 353 du premier degré, 251 906 du second degré et 20 127 élèves en situation de handicap, dans 2439 établissements scolaires. Une nouveauté annoncée le «carré régalien» qui ambitionne de mieux traiter des violences à l’école, en particulier avec un renforcement des liens avec la procureure de la République. Le recteur attend avec confiance la visite prochaine du Président Macron à Marseille. Selon lui, il devrait annoncer deux plans, un pour les écoles et l’autre pour le logement. Enfin, le recteur appelle à de la générosité pour l’accueil de jeunes réfugiés Afghans.
Nous avons une diminution très visible de 2 000 élèves dans le premier degré
