Publié le 4 février 2019 à 10h12 - Dernière mise à jour le 9 juin 2023 à 22h10
L’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) veut plus que jamais éviter «le gâchis de talents». Avec la 1ère semaine de l’entrepreneuriat pour tous, l’association entend une nouvelle fois enfoncer le clou et marquer les esprits : oui, créer son activité est à la portée de chacun… Mais outre l’événementiel, la structure multiplie les partenariats et donc, les portes d’accès. Pour preuve, elle vient de renforcer ses liens avec le Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables (Croec) Marseille-Paca. Cela se passait du 28 janvier au 1er février : l’Adie lançait il y a peu la 1ère semaine de l’entrepreneuriat pour tous.
Des conseils de comptables gratuits via Business Story
Mais l’Adie ne s’appuie pas seulement sur l’événementiel pour démocratiser l’entrepreneuriat. Pour ce faire, elle maille aussi, tisse sa toile de partenariat en partenariat. Ce 29 janvier, elle était également signataire d’un accord avec le Croec Marseille-Paca. Sébastien Chaze et Lionel Canesi ont donc renouvelé leur volonté de travailler de concert afin de mieux accompagner les porteurs de projets et de consolider leur parcours. «Pour nous, la création d’entreprise est cause nationale. Chaque année l’Adie permet à l’échelle nationale la création de 16 000 microentreprises. Ce sont 16 000 emplois non délocalisables ! Or, dans les faits, devenir entrepreneur relève du parcours du combattant. Il faut absolument des structures qui accompagnent pour limiter les abandons. Et soutenir financièrement les porteurs de projet. Parce que les banques demandent généralement leurs trois derniers bilans aux entrepreneurs pour leur prêter de l’argent. Or un créateur ne peut les avoir ! », illustre Lionel Canesi. Plus concrètement, c’est en proposant un dispositif créé depuis quatre ans, Business Story, que le Croec s’allie aujourd’hui à l’Adie. Le concept : «Un comptable rencontre un créateur au cours de trois rendez-vous gratuits. Les professionnels volontaires sont répertoriés sur un site internet dédié ». Les 25 salariés de l’Adie vont devoir dès à présent identifier les experts-comptables volontaires sur les divers territoires, afin de proposer le dispositif à leurs porteurs de projet.
Un futur levier de croissance ?
Par ailleurs, interpeller les pouvoirs publics, cela finit parfois par payer… Puisqu’une victoire a été obtenue auprès du ministre de l’Économie Bruno Lemaire. En effet, certaines barrières juridiques sont désormais levées et la limite d’âge des entreprises pouvant bénéficier d’un microcrédit a été supprimée. C’est effectif depuis début 2019 et pourrait jouer les effets leviers sur l’activité de l’Adie. «Nous pouvons donc aujourd’hui financer tout entrepreneur, quel que soit le nombre d’exercices de sa structure et pas seulement les jeunes créateurs d’activité », explique Sébastien Chaze. Un possible regain d’activité pour lequel l’Adie a renforcé ses moyens sur le territoire des Bouches-du-Rhône en créant un poste supplémentaire. L’association se fixe l’objectif d’une croissance de 10% chaque année, depuis 2017 ce jusqu’en 2019.
Ainsi l’Adie représente actuellement dans les Bouches-du-Rhône près de 25 salariés et 70 bénévoles. Ces derniers «interviennent en amont du crédit pour aider la personne à monter son projet. Ils suivent également les micro-entrepreneurs une fois que le crédit a été accordé en mettant à disposition si besoin leurs compétences, qui sont complémentaires au vu de la diversité de profils des bénévoles. Un suivi qui évite la solitude du créateur», explique Dominique Combes, responsable des bénévoles dans le 13. A savoir enfin pour finir avec quelques chiffres de bilan qu’en 2018, pour la 2e année consécutive, le cap symbolique des 1 000 personnes financées grâce au microcrédit en région Sud a été franchi ! 1 080 personnes ont été financées en 2018. Soit 802 pour un projet de création-développement d’entreprise et 278 personnes dans le cadre d’un retour ou maintien en emploi salarié. Les banques partenaires de l’Adie ont ainsi prêté quelque 3,5 M€ de fonds l’année dernière.
Carole PAYRAU