Les six partitas de Bach sont au programme du dernier enregistrement de Céline Frisch. Des suites qu’elle affectionne particulièrement et qu’elle va donner en récital dans quelques jours. L’occasion de partager en sa compagnie cette passion qu’elle nourrit depuis de nombreuses années pour la musique du Cantor.
Céline Frisch est claveciniste. Née à Marseille, son port d’attache est, aujourd’hui, Aix-en-Provence d’où elle rayonne un peu partout dans le monde pour se produire en soliste ou en compagnie de l’ensemble Café Zimmermann dont elle est co-directrice artistique. Étudiante en son temps à la très célèbre Scola Cantorum de Bâle, ses professeurs furent Andreas Staier et Jesper Christensen. Elle enseigne elle-même désormais le clavecin à l’Institut de musique ancienne de l’Université de Vienne – Universität für Musik und darstellende Kunst Wien.
Entre Céline Frisch et la musique de Bach c’est une longue histoire d’amour. La claveciniste était âgée de quatorze ans lorsqu’elle séjournait en Allemagne dans une famille de musiciens qui l’a invitée à chanter avec eux l’Oratorio de Noël à Noël et La Passion selon Saint-Jean pendant la Semaine Sainte. Coup de foudre, révélation : «C’est cela qui a planté en moi les gênes de mon grand amour pour la musique de Bach», confie-t-elle. Depuis, les partitions du Cantor font partie de sa littérature préférée qu’elle joue régulièrement et enregistre. Son dernier CD, consacré aux Partitas, sort actuellement chez Alpha. A cette occasion, la claveciniste propose quatre rendez-vous dans le cadre de « Baroque en balade » au cours desquels, sur deux récitals, elle donne l’intégrale de ces suites de Bach, premier opus de la clavierünbung.
Toute l’émotion de la musique de Bach
« Ces six partitas témoignent de la charge émotionnelle de la musique de Bach. Tout peut y être ressenti : la détresse, la joie, l’innocence, la jubilation, la méditation, la sérénité… Dans ce premier volet de la clavierünbung qui en compte quatre, le dernier étant les variations Goldberg, on sent que Bach veut montrer toute l’étendu des possibilités de son écriture pour clavier. Chacune des danses qui composent les partitas : allemande, courante et autres, vont dans les directions les plus diverses possibles comme s’il avait envie d’aller à la limite de la forme», décrit Céline Frisch qui a mis plus de deux ans à travailler ces œuvres avant de les donner en concert et de les enregistrer. « L’intégrale des partitas, nous dit-elle, c’est plus de deux heures et demi de musique ; soit un immense chantier. Et personnellement, lorsque j’aborde un tel cycle, j’aime prendre le temps d’intégrer, de digérer, de laisser infuser et incorporer le discours…» Le résultat est à découvrir au disque, mais aussi en live.
Un nouveau clavecin
Les rendez-vous que fixe Céline Frisch aux mélomanes sont d’autant plus importants qu’à l’occasion de ces récitals, elle jouera pour la première fois sur son nouvel instrument réalisé par le facteur italien Andrea Restelli d’après le clavecin Christian Vater de 1738 exposé au Musée des Instruments de Nuremberg. « Mon nouveau clavecin sonne à la perfection pour ce répertoire allemand que je joue fréquemment, confie la claviériste. Mais je n’abandonne pas pour autant l’instrument que m’avaient offert mes parents pour mes quinze ans et dont l’esthétique musicale est plutôt orientée sur des sons pour les compositions du 18e siècle français.» Deux claviers, désormais, sont à sa disposition, comme un choix de reine pour servir au mieux les programmes qu’elle offre au public. Sympa, non ?
Michel EGEA
Céline Frisch donnera les partitas de Bach (intégrale sur deux récitals consécutifs)
- le 22 mai à 20h30, Temple du Portail-Coucou à Salon-de-Provence,
- le 23 mai à 20h30 à la Maison des Arts à Cabriès,
- le 24 mai à 20 heures, en l’ Église Sainte-Croix au Tholonet,
- le 25 mai à 20h30 en l’Église Saint-André à Meyrargues.
Les 22 et 23 mai Céline Frisch donnera les partitas 1,2 et 4 et les 24 et 25 mai les partitas 5,3 et 6.
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