La fin d’année 2025 s’annonce comme une période particulièrement sensible pour le système de soins dans les Bouches-du-Rhône. La conjonction de plusieurs facteurs -reprise des épidémies virales de type grippe et bronchiolite, congés entraînant la fermeture de certains cabinets médicaux, et afflux touristique- augmente fortement la pression sur les services de santé. Dans ce contexte, l’Agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d’Azur redoute une saturation des services d’urgence, dont l’activité connaît déjà une recrudescence importante.
Un département à part : plus de 50% de carences en permanence de soins
Le communiqué souligne un point marquant : les Bouches-du-Rhône sont le seul département de France métropolitaine où les carences de permanence de soins ambulatoires (PDSA) dépassent 50%. Autrement dit, sur une part importante des plages de garde, l’organisation censée permettre aux patients d’accéder à un médecin en dehors des horaires habituels n’est pas entièrement couverte. Depuis plusieurs mois, l’ARS alerte sur la non-complétude des tableaux de garde et sur le risque de devoir recourir à des réquisitions pour éviter que les urgences ne deviennent l’unique porte d’entrée.
Trois secteurs en tension : La Ciotat, Aubagne et Martigues
Les tensions concernent plus particulièrement trois secteurs : La Ciotat, Aubagne et Martigues. Une mobilisation de médecins volontaires s’est engagée, relancée par les alertes répétées de l’ARS, et a permis de créer “une nouvelle dynamique” d’inscription sur les tableaux de garde. Mais, malgré ces efforts, des carences persistent sur certains jours et soirs, notamment pendant les week-ends et les “ponts” des périodes de Noël et du Nouvel An.
Réquisition “ciblée” entre Noël et le Nouvel An
Face à ces manques, une procédure de réquisition est mise en œuvre exclusivement sur ces trois secteurs et uniquement pour la période comprise entre Noël et le Nouvel An. Le communiqué rappelle le cadre : « En cas de carences signalées par le Conseil départemental de l’Ordre des médecins (CDOM), si les appels au volontariat n’aboutissent pas, et après les consultations obligatoires, des réquisitions peuvent être proposées par l’ARS et signées par le préfet (sur la base d’articles du Code de la santé publique et du Code général des collectivités territoriales).»
Comment les médecins sont-ils désignés ?
Sur les secteurs concernés, les médecins coordonnateurs de la PDSA ont transmis à l’ARS les listes des médecins “effecteurs” du secteur. L’ARS indique avoir sélectionné des médecins non exemptés et n’ayant pris aucune ligne de garde sur l’année à venir, parmi ces listes.
Préserver les urgences
L’objectif affiché est d’éviter que les urgences, déjà sous tension, ne soient submergées par des demandes de soins non programmés durant une période où l’offre de médecine de ville est mécaniquement réduite.



