Publié le 21 janvier 2020 à 12h25 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h45
Selon l’étude annuelle réalisée par les notaires des Bouches-du-Rhône à partir des données de leur base Perval, c’est le moment rêvé pour acquérir un bien immobilier dans le département. Un climat qui pourrait perdurer au premier semestre 2020 à la faveur de taux d’intérêt toujours historiquement bas.
Une fracture Nord-Sud qui se creuse
A Marseille, les prix et les volumes des transactions sont restés relativement stables dans l’ancien entre 2018 et 2019. L’augmentation du prix médian au mètre carré atteint ainsi 1,1 % pour les appartements et 1,6 % pour les maisons. «Comme en 2018, le prix médian pour un appartement se situe autour de 2 330 euros le mètre carré», précise Me Stéphanie Viguier. Et pour une maison ancienne, il faut compter en moyenne 315 000 euros dans la cité phocéenne. Mais, «cette moyenne lisse en réalité des écarts de prix considérables selon les quartiers», souligne la notaire. D’autant que cette fracture «ne cesse de se creuser entre des quartiers résidentiels, plutôt au sud de la ville, et ceux manifestement défavorisés et qui se paupérisent, plutôt au nord».
Ainsi, le curseur descend jusqu’à un prix médian au mètre carré de 1 270 euros à la Belle de Mai dans le 3e arrondissement, 1 190 euros en moyenne à Bon Secours dans le 14e arrondissement, et même 1 080 euros à Saint-Antoine dans le 15e arrondissement. A l’autre bout du spectre, c’est à Endoume dans le 7e arrondissement que la moyenne des prix est la plus élevée (3 940 euros le mètre carré), un chiffre qui progresse de 5 %. «Le 7e arrondissement enregistre une hausse de 7,5 %, et l’on retrouve cette tendance à la hausse dans tous les quartiers : Bompard, Endoume, le Pharo, Saint-Lambert et Saint-Victor, où l’on oscille entre 3 010 euros et 3 940 euros le mètre carré», détaille Stéphanie Viguier. Ces très fortes disparités de prix sont également observables au sein d’un même arrondissement, comme par exemple le 2e où le prix médian au mètre carré peut varier de 1 000 euros «selon les quartiers, et même selon la rue».
Des prix parisiens à Aix-en-Provence
Du côté d’Aix-en-Provence, la cité du Roy René confirme sa réputation de «21e arrondissement de Paris » tant les prix pratiqués sont parfois comparables à ceux de la capitale. Ainsi, dans le «pur centre-ville», le prix médian au mètre carré s’affiche à 5 000 euros. Un secteur dont l’attractivité repose sur différents facteurs, comme le souligne Me Benoît Vacher. Il capte tout d’abord une forte demande étudiante pour les locations, si bien que «les investisseurs prennent peu de risques en achetant sur Aix». Les taux d’intérêt historiquement bas incitent quant à eux «les primo-accédants les plus jeunes à se lancer». Enfin, le secteur bénéficie de la «surenchère entre institutionnels qui visent des immeubles entiers avec les rez-de-chaussée». Les familles optent pour leur part pour la couronne urbaine où elles dénichent des biens plus spacieux. Cette forte demande maintient un niveau de prix moyen élevé, «à peine inférieur aux 5 000 euros du centre-ville pur ». Une uniformité des prix qui n’est en revanche plus la règle lorsque l’on se penche sur le sud et le nord de la ville. C’est particulièrement vrai sur le créneau des maisons anciennes : là où le sud enregistre une hausse de 3 %, le nord connaît une baisse de même ampleur. Enfin, on observe un manque de mandats. Une raréfaction de l’offre qui profite aux villes périphériques. Parmi elles, Venelles et Éguilles «ont vu leur marché exploser ces dernières années», relève Benoît Vacher. Le prix des maisons connaît ainsi une forte hausse de 8 % à Éguilles, alors que Venelles «tire son épingle du jeu sur les appartements ».
Carole PAYRAU