Chronique de Jean-Rémi Barland. «L’iris blanc» le nouvel album d’Astérix :  Hilarant et irrésistible

Publié le 6 décembre 2023 à  9h21 - Dernière mise à  jour le 8 décembre 2023 à  20h03

Rien ne va plus au sein des armées de César. Les mutineries et les désertions sont légion au sein de la Légion. Le moral des troupes comme celui de l’Empereur est en berne. Pas seulement parce qu’un petit village gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur mais en raison du fait que les solutions viennent à manquer.

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Tout à coup Vicévertus, médecin-chef des armées s’adresse à César en ces termes : « Pour éclairer la forêt, la floraison d’un seul iris suffit ». Interloqué par ce qu’il considère du charabia le chef impérial se voit expliquer la chose par son thérapeute imprévu : « Je travaille sur une méthode qui s’appelle « l’iris blanc », lui dit-il, car nous avons tous au fond de nous une fleur ne demandant qu’à s’épanouir dans la bienveillance… ma méthode est inspirée du philosophe grec Grandbienvousfas. » Et d’ajouter : « Un légionnaire heureux est un légionnaire combatif pour ça rien de tel que la pensée positive et une alimentation saine. » Réussissant à se voir confier par César une garnison comme terrain d’expérimentation, Vicévertus débarque en Armorique au camp de Babaorum, situé tout proche du village d’Astérix, que certains chefs des armées appellent « Le village des fous ».

Et sa méthode semble être efficace. Après une intrusion, très méthode douce, le marchand de poissons Ordralfabetix ne se dispute plus avec le forgeron Cétautomatix. Assurancetourix le barde du village peut chanter à tue-tête « Moi j’habite en Gaule.. » sans qu’on veuille le faire taire. La concorde règne, et les désirs d’emplette à Lutèce de Bonemine, la femme du chef la pousseront vers la capitale où on la verra courir les expositions d’art contemporain. Il n’y a que Obélix qui va s’en trouver chafouin car la cuisine nouvelle a fait son apparition dans les assiettes et comme dans « Le Tour de Gaule d’Astérix » il n’appréciera pas du tout l’atterrissage de portions de viande minuscules. La paix est partout, et bien entendu Astérix et Panoramix flairent l’arnaque. Les Romains après une période d’endormissement ont bien l’intention de dompter le village avec à leur tête ce fourbe de Vivévertus. Bien entendu les Romains déchanteront. Et tout finira par un festin gigantesque avec sangliers rôtis qui virevoltent et Assurancetourix de nouveau muselé et attaché dans son arbre.

Des préoccupations écologiques contemporaines

Hilarant et irrésistible « L’iris blanc » le nouvel album d’Astérix est une réussite absolue. Écrit pour cet épisode par Fabcaro, l’auteur de réussites telles que Le Discours, Gallimard, coll. Sygne  2018 – Broadway, Gallimard, coll.  Sygne , 2020 – Samouraï, Gallimard, coll. Sygne, 2022 et Journal d’un scénario, Gallimard, coll. Sygne, 2023, l’album (le 40e opus), garde intact l’esprit d’Astérix. Avec un respect des fondations de la maison Goscinny/Uderzo, un soin est apporté aux questions environnementales, et sociétales. Le tout dans une qualité d’écriture digne des vrais romans. Les dessins de Didier Conrad, adepte de la ligne claire donnent vie aux personnages comme s’il sortait des crayons d’Uderzo. C’est formidable, rempli de bons mots, et on s’est régalix !

Jean-Rémi BARLAND

Astérix : « L’iris blanc ». Texte de Fabcaro et dessins de Conrad. Éditions Albert René. 48 pages, 10,50 €

 

 

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