Cinéma: Jean-Michel Ribes présente son dernier film « Brèves de comptoir » en avant-première au Cézanne d’Aix accompagné de Samir Guesmi et de Didier Bénureau

Publié le 17 septembre 2014 à  21h35 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h11

le réalisateur Jean-Michel Ribes entouré des acteurs Samir Guesmi et de Didier Bénureau lors de la présentation en avant-première à Aix-en-Provence de
le réalisateur Jean-Michel Ribes entouré des acteurs Samir Guesmi et de Didier Bénureau lors de la présentation en avant-première à Aix-en-Provence de

«Brèves de comptoir» est désormais une expression que l’on trouve dans le dictionnaire. Elle désigne des propos tenus dans les cafés où des anonymes ne se satisfaisant pas de la réalité, refond le monde aux couleurs de leurs utopies. C’est souvent savoureux, irrésistible même, et c’est en librairie un ensemble de phrases qui, collectées par Jean-Marie Gourio ont donné naissance à un épais volume, drôle, et d’une force poétique rare. Après l’avoir adapté au théâtre (on a pu voir une représentation au Gymnase de Marseille le 2 juin 2010), Jean-Michel Ribes en a fait un film choral où 75 comédiens viennent apporter leur pierre à l’édifice très arrosé de l’ensemble. Ils ont nom Didier Bénureau, fabuleux en patron de bar, et Samir Gusmi, André Dussollier, Olivier Saladin, François Morel, Yolande Moreau, Christine Murillo, Chantal Neuwirth, quelques membres de la Comédie Française, Valérie Mairesse, l’incroyable Michel Fau (habitué des pièces d’Olivier Py), Marcel Philippot (ici bouleversant) et tant d’autres dont Émeline Bayart qui a donné en Avignon cet été un formidable spectacle de chansons intitulé «D’elle à lui». On y croise aussi les silhouettes furtives de Sébastien Thiéry dramaturge auteur de «L’origine du monde» que Ribes a mis en scène, de Jean-Marie Gourio, auteur du livre et co-scénariste, et Reinhardt Wagner, le compositeur de la musique qui fut également celui de «René l’énervé» spectacle bouffe écrit et mis en scène par Ribes lui-même, et qui est aussi celui qui écrit les musiques de nombre de chansons de François Morel. Pour dire que l’on est en famille. Ça se voit, ça se sent, l’évidence s’impose. Avec intelligence, Jean-Michel Ribes a su éviter l’écueil du catalogue de petites phrases mises bout à bout, pour dessiner au final le portrait de «gens de peu», comme dirait Pierre Sansot. Ainsi «Brèves de comptoir» propose de s’intéresser à des destins individuels, avec un mélange de drôlerie et de gravité, de burlesque et d’émotion. Un grand film, avec un travail précis sur le son et les décors. Un film touchant, sincère, où l’on partage le verre de l’amitié, reprenant ainsi le propos d’un des participants : «Le blanc, le rouge, le rosé, je bois tout, je suis polyglotte».
Jean-Rémi BARLAND
« Brèves de comptoir », le film de Jean-Michel Ribes sera sur les écrans le 24 septembre prochain.

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