Publié le 2 janvier 2018 à 22h00 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h51

Un échange de princesses permettrait de consolider la paix avec l’Espagne
Ici nous sommes en 1721. Une idée audacieuse germe dans la tête de Philippe d’Orléans, Régent de France… Louis XV, 11 ans, va bientôt devenir Roi et un échange de princesses permettrait de consolider la paix avec l’Espagne, après des années de guerre qui ont laissé les deux royaumes exsangues. Il marie donc sa fille, Mademoiselle de Montpensier, 12 ans, à l’héritier du trône d’Espagne, et Louis XV doit épouser l’Infante d’Espagne, Anna Maria Victoria, âgée de 4 ans. Mais, l’entrée précipitée dans la cour des Grands de ces jeunes princesses, sacrifiées sur l’autel des jeux de pouvoirs, aura raison de leur insouciance. Tout est dit.
On sacrifie les unes pour s’accommoder du rapport avec les autres, Marc Dugain réussissant un modèle de film historique. Avec une volonté de montrer par le film la violence faite aux enfants, renforcée par la manière de les diriger comme s’il s’agissait d’adultes. Défi que de les choisir Il fallait trouver quatre enfants à la hauteur. Non sans humour Marc Dugain explique avoir rencontré Igor Van Dessel, qui joue Louis XV, alors que ce dernier tournait au Cap Ferret. Le metteur en scène qui habite Bordeaux se rappelle : «Je l’ai emmené déjeuner, on a discuté, et du haut de ses treize ans à la fin du repas, il a sorti son portefeuille : “Vous voulez que je vous invite ?”. Igor est hyper photogénique. Il a une façon de prendre la lumière, avec ses yeux et son air un peu angélique. Et comme les grands acteurs, il est capable d’une grande concentration mais quand il a fini sa prise, il déconnecte immédiatement». Juliane Lepoureau, qui joue l’infante, a été choisie au terme d’un casting ; Anamaria Vartolomei, qui incarne Marie Elizabeth, avait été repérée par le directeur de la photographie Gilles Porte dans «L’Idéal» de Frédéric Beigbeder dont il avait fait la lumière ; enfin, Kacey Mottet-Klein, qui campe don Luis, «est tombé un peu du ciel», s’amuse Dugain. Et comme Olivier Gourmet, Lambert Wilson, et Catherine Mouchet sont exceptionnels d’intensité le casting prend du poids. 
Décors splendides dans des châteaux belges
Tourné dans des châteaux de Belgique le film bénéficie de décors splendides, dont le grandiose tranche avec la dureté d’une époque rongée par l’omniprésence des épidémies. Tout y est pour faire de ce film un grand spectacle populaire. On ajoutera enfin que l’on trouve beaucoup d’éléments narratifs chers à l’auteur, et notamment les rapports au père. C’était la première fois que Marc Dugain adaptait pour le cinéma un livre qui n’est pas de lui. La réussite est totale.
Jean-Rémi BARLAND



