Publié le 20 décembre 2019 à 7h43 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h29
L’UPE 13 a choisi de poser une main de fer sur la table du débat municipal… sans forcément enfiler le gant de velours. En effet, le Pacte économique qu’elle propose aux candidats au fauteuil de maire ne s’annonce pas comme une sinécure, tout au moins pour les amateurs en matière de gestion : elle entend notamment les challenger, tester leurs connaissances en économie, pointer les bons ou les mauvais élèves. Et leur transmettre ses propositions.
«Bousculer» les candidats
Enfin, interviendra la dernière phase, sans doute la plus délicate et décisive pour les candidats en lice. «Nous allons les challenger, les mettre face à leurs responsabilités. Il s’agit notamment de leur dire ce qu’attendent d’eux les entrepreneurs. Mais nous allons également suivre et médiatiser ce qu’ils font »… ou ne font pas. Cette dernière étape se concrétisera notamment par l’organisation de débats territoriaux retransmis via Facebook Live, avec possibilité pour les auditeurs de voir remonter en direct leurs questions et observations. Les challenger, ce sera aussi tester leur niveau de connaissance en économie sur des sujets précis. «Nous allons les bousculer», assure Philippe Korcia. Les candidats visant la tête de la Métropole le seront doublement. Le 5 mars prochain en effet, un autre grand débat sera organisé à l’UPE 13 avec ces derniers, «pour que la politique métropolitaine fasse partie des choix des électeurs dès le premier tour». L’ensemble de cette démarche visera l’ensemble des candidats, «sauf ceux qui n’ont rien à dire en économie. Je veux parler des extrêmes, qu’ils se situent à droite ou à gauche », assène encore Philippe Korcia. Et pour les autres, donc, il faudra être convaincant. Et flexible… Puisqu’en effet, en termes de timing, les propositions du Livre blanc seront rendues publiques d’ici début février, soit deux bons mois après celles du Livre bleu de la CPME 13, ou encore celles de la démarche Tous Acteurs initiée par la CCI Marseille Provence -à laquelle, pour mémoire, l’UPE 13 a choisi de ne pas adhérer pour «garder son indépendance de pensée et d’action», l’organe consulaire étant par essence «sous la tutelle de la préfecture», appuie Philippe Korcia-. Or, les élections, c’est presque demain : le premier tour aura lieu le 15 mars… Il y a donc fort à parier qu’un mois auparavant, les candidats auront plus que finalisé leur programme. Bien entendu, les points de bon sens et faisant consensus comme ceux liés à la mobilité corrélée à l’emploi, à la dynamisation des centres-villes auront sans doute été pris en compte par les candidats, bien avant février. Mais quid des propositions qui sortiront des sentiers battus et mériteront débat ? Auront-elles le temps d’être discutées et intégrées ? La question mérite d’être posée. Quoiqu’en y allant de son analyse comparative, on comprend bien que la plus-value de la démarche de l’UPE 13, ce n’est pas tant la réalisation d’une feuille de route que d’autres ont par ailleurs aussi élaborée… mais plutôt dans cette façon très ferme de montrer aux futurs élus ce que le monde économique attend d’eux. Ainsi, il ne faut pas être grand clerc pour déduire que les candidats qui n’auront pas eu d’existence professionnelle autre que politique – ou en tout cas ceux ayant une perception lunaire de ce que peuvent être le management ou la gestion – seront de plus en plus soumis à rude épreuve par les patrons lors des campagnes à venir.
Carole PAYRAU