Festival de Cannes. Du souffle et du thriller dans « Le Comte de Monte- Cristo »

On a hésité à aller voir cette 24e adaptation, depuis 1908, du Comte de Monte-Cristo, le roman d’Alexandre Dumas.  Après « Les 3 Mousquetaires », Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte  scénaristes et réalisateurs choisissent de rempiler et de s’attaquer à un classique des classiques. Mission réussie avec des ressorts psychologiques puissants.

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Les scénaristes et réalisateurs Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière   (Photo Joël Barcy)

 Une histoire connue

 En 1815, au début du règne de Louis XVIII, le jeune Edmond Dantès est la cible d’un complot. Il est arrêté, le jour de son mariage, pour un crime dont il est innocent. Emprisonné au château d’If, il parvient à s’évader après quatorze années. Légataire d’un fabuleux trésor révélé par un compagnon de captivité, l’abbé Faria, il regagne Paris sous l’identité du comte de Monte-Cristo. L’heure de la vengeance a sonné.

« Version moderne, noire, tragique »

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Pierre Niney, dans le rôle d’Edmond Dantès, apporte une nouvelle jeunesse mais aussi une version, plus tragique, plus tourmentée… (Photo Joël Barcy)

 Cette 24e adaptation au cinéma valorise la dimension psychologique des personnages. Pierre Niney, que l’on n’attendait pas nécessairement dans le rôle d’Edmond Dantès, apporte une nouvelle jeunesse mais aussi une version, plus tragique, plus tourmentée du Comte de Monte-Cristo. Le sociétaire de la Comédie française impressionne. Il passe de la candeur (Dantès) à la vengeance (Monte-Cristo) avec une élégante facilitée. « C’est un grand cadeau pour un acteur d’incarner un héros de la littérature française », confie Pierre Niney, « on passe de l’innocence à la trahison. Je suis un héros, un justicier, un dieu, un diable qui confère à la maladie mentale. C’est une version moderne, noire, tragique du comte de Monte-Cristo ».

« J’ai travaillé l’apnée »

Pour jouer ce rôle, Pierre Niney a dû ajouter quelques compétences à son arc. « J’ai travaillé l’escrime pour les différentes scènes notamment le duel avec Bastien Bouillon (Le comte de Mortcef) et puis l’équitation. Je ne monte pas aussi bien que Laurent Laffite (le procureur, Gérard de Villefort)». Sourire. Restait une scène qui demandait un travail sur soi, celle où Dantès s’échappe de la prison en s’enfermant dans le linceul de son compagnon de cellule. Deux gardes jettent le sac lesté d’une pierre à la mer. Dantès doit s’en extirper. « Je me suis entraîné avec un champion du monde d’apnée. Il m’a donné quelques secrets. Je suis passé de 1 minute à 3’45 sans respirer. Grâce à cela on a pu faire un plan séquence sans truquage ».

Vengeance organisée

Une fois que Dantès est sorti des abysses et a récupéré le trésor, tout est mis au service de la vengeance. Le comte de Monte-Cristo recrée son propre monde avec décors et masques. C’est un théâtre de représentation avec lequel il va piéger ceux qui l’ont trahi et contraint à 14 ans de bagne. A ses côtés deux « complices », les enfants qu’il a sauvés d’un piètre avenir : Haydée et Andréa. Le comte de Monte-Cristo s’enferme alors dans sa folie meurtrière et conduit Andréa à tuer le procureur et à être abattu sur le champ. Haydée, gagne en épaisseur dans cette version. Elle finit par chasser les démons qui obsèdent le comte pour sauver Fernand, son amour (le fils du comte de Mortcerf et de Mercedes, la femme qu’il devait épouser).

Lonesome sailor

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Anaïs Demoustier dans le rôle de Mercedes (Photo Joël Barcy)

Monte-Cristo, ex-capitaine Dantès, repart seul voguer sur les flots mais laisse une lettre une lettre d’adieu à Mercedes. Une lettre d’espoir sur des retrouvailles possibles.

Joël BARCY

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