Français/espagnol/anglais. Tribune de José Fernandez Alcalde. Vers un budget de l’UE plus efficace et simplifié : clés pour l’avenir

La Cour des comptes européenne (CCE) a publié son analyse 03/2025, un document essentiel qui examine les opportunités pour le prochain cadre financier pluriannuel (CFP) après 2027. Cette analyse, qui précède la proposition de la Commission européenne, souligne la nécessité d’un budget de l’Union européenne (UE) plus ciblé, percutant et simplifié.

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José Fernandez Alcalde ©DR

L’une des principales recommandations de la CCE est axée sur la mesure de la performance. Le rapport indique que, bien que le budget de l’UE ait progressé dans l’harmonisation des objectifs stratégiques, le cadre actuel a tendance à se concentrer sur les réalisations plutôt que sur les résultats et l’impact réels.

Cela pourrait signifier que l’argent est dépensé pour des choses utiles : la performance. Il semble que, au contraire, l’on se contente de dépenser le budget et de dire : « Nous avons dépensé pour ceci et pour cela… » sans tenir compte de l’utilité de la dépense.

On pourrait argumenter que le secteur public ne doit pas rechercher le profit dans ses opérations, mais il ne doit pas non plus dépenser sans bon sens. Il est plus que souhaitable, voire impératif, que l’exécution budgétaire ait un fil conducteur.

Par conséquent, la Cour suggère de concevoir un nouveau cadre de mesure de la performance qui donne la priorité aux résultats et à la fiabilité des données, d’améliorer l’information sur les objectifs d’intégration et d’établir des mécanismes de suivi des dépenses pour les priorités horizontales.

Un autre aspect fondamental est la définition et l’application de la valeur ajoutée européenne. La CCE souligne l’absence d’une définition claire de ce concept dans la législation actuelle de l’UE, ce qui rend sa mesure et sa recherche effective difficiles. Il est proposé de la définir clairement et de l’appliquer de manière cohérente dans les décisions de financement, en plus de garantir une évaluation ex post de la valeur ajoutée des programmes de l’UE. Cela permettrait de s’assurer que les fonds européens sont alloués à des défis communs où les dépenses au niveau de l’UE génèrent le plus grand bénéfice additionnel.

La valeur ajoutée européenne est une nécessité qui, malheureusement, n’est pas encore une valeur commune et reconnue sans discussion. L’Europe n’est pas une machine à dépenser de haut niveau, c’est une centrale de direction économique – non unique, non exclusive – qui est là pour apporter quelque chose… à ce niveau de pertinence européenne au-dessus des désirs nationaux. L’Europe ne devrait pas se plier aux propositions nationales de dépenses.

Enfin, le rapport met l’accent sur la simplification du budget de l’UE. La fragmentation, la complexité et la rigidité actuelles affectent l’efficacité du financement. Bien que la simplification soit la bienvenue, la Cour des comptes européenne avertit qu’elle ne doit pas se faire au détriment de la reddition de comptes.

Le rapport plaide pour l’intégration de nouveaux instruments dans le budget de l’UE afin de rationaliser le paysage financier, de réduire la complexité des systèmes de gestion et de contrôle, et de simplifier les accords de marchés publics pour diminuer la charge administrative et les irrégularités.

L’adoption tardive des cadres réglementaires et l’application parallèle de multiples flux de financement ont également empêché une absorption rapide des fonds, ce qui renforce l’urgence de ces mesures de simplification.

L’article souhaite insister sur la reddition de comptes : il faut une reddition de comptes. Il ne doit pas y avoir de lacunes où les « unités de dépense du budget communautaire » ne disent pas ce qu’elles ont fait de l’argent reçu. Qu’elles l’emploient pour ce pour quoi il a été accordé. Et que cela ait un mécanisme de contrôle pendant le processus de dépense et  a posteriori de la part de la Commission européenne.

En résumé, la Cour des comptes européenne propose une feuille de route claire pour un CFP post-2027 qui soit plus efficace, transparent et facile à gérer, jetant les bases d’une utilisation plus efficiente et responsable des fonds de l’UE.

Information additionnelle : eca.europa.eu

D’origine espagnole, José Fernandez Alcalde a débuté sa carrière en tant que fonctionnaire en Espagne avant de rejoindre les institutions européennes, où il a exercé pendant 22 ans dans le domaine du contrôle financier. Cette expérience internationale, enrichie par des missions dans plusieurs pays dont la Belgique, lui a permis de développer une expertise de haut niveau au sein des structures européennes. Parallèlement, il a travaillé comme consultant en droit commercial et fiscal auprès d’entreprises à Madrid pendant plus de cinq ans. Titulaire d’une licence en droit de l’Université de Madrid, il demeure une référence en gestion financière et conseil stratégique.

Hacia un Presupuesto de la UE Más Eficaz y Simplificado: Claves para el Futuro

El Tribunal de Cuentas Europeo (TCE) ha publicado su Análisis 03/2025, un documento crucial que examina las oportunidades para el próximo Marco Financiero Plurianual (MFP) posterior a 2027. Este análisis, que precede a la propuesta de la Comisión Europea, subraya la necesidad de un presupuesto de la Unión Europea (UE) más centrado, impactante y simplificado.

Una de las principales recomendaciones del TCE se centra en la medición del rendimiento. El informe destaca que, si bien el presupuesto de la UE ha avanzado en la armonización de objetivos estratégicos, el marco actual tiende a enfocarse en las realizaciones en lugar de en los resultados y el impacto reales.

Esto podría querer decir, nada más y nada menos que el dinero se gaste en cosas que sirvan para algo: rendimiento. Y parece entenderse que, por el contrario llevándolo al extremo – sin que quiera decirlo plenamente – , lo que se hace es gastar el presupuesto y decir: “Hemos gastado en esto y en esto …” con independencia de que eso sirva para algo.

Podría argüirse de que el sector publico no debe perseguir el beneficio de sus operaciones … pero tampoco gastar sin sentido común. Y el que la ejecución presupuestaria tenga un leitmotif es más que deseable … Más que “opcionable” …

Por ello, el Tribunal sugiere diseñar un nuevo marco de medición del rendimiento que priorice los resultados y la fiabilidad de los datos, así como mejorar la información sobre los objetivos de integración y establecer mecanismos de seguimiento para el gasto en prioridades horizontales.

Otro aspecto fundamental es la definición y aplicación del valor añadido europeo. El TCE señala la ausencia de una definición clara de este concepto en la legislación actual de la UE, lo que dificulta su medición y persecución efectiva. Se propone definirlo claramente y aplicarlo de manera coherente en las decisiones de financiación, además de garantizar una evaluación ex post del valor añadido de los programas de la UE. Esto permitiría asegurar que los fondos europeos se asignen a desafíos comunes donde el gasto a nivel de la UE genere el mayor beneficio adicional.

El valor añadido europeo es una necesidad que lamentablemente no es ya un valor común … y reconocido sin discusión alguna. Sin discusión alguna. Europa no es una maquinaria de gasto de alto nivel … es una central de dirección económica – no única, no exclusiva – que está para aportar algo … a ese nivel de relevancia europea por encima de los deseos nacionales …  Europa no se debería plegar a las propuestas nacionales de gasto.

Finalmente, el informe enfatiza la simplificación del presupuesto de la UE. La fragmentación, complejidad y rigidez actuales afectan la eficiencia de la financiación. Aunque la simplificación es bienvenida, el Tribunal de Cuentas Europeo advierte que no debe ir en detrimento de la rendición de cuentas.

Se aboga por la integración de nuevos instrumentos dentro del presupuesto de la UE para racionalizar el panorama financiero, reducir la complejidad de los sistemas de gestión y control, y simplificar los acuerdos de contratación pública para disminuir la carga administrativa y las irregularidades. La adopción tardía de marcos reguladores y la aplicación paralela de múltiples flujos de financiación también han impedido una absorción oportuna de los fondos, lo que refuerza la urgencia de estas medidas de simplificación.

No quiero pasar esta ocasión por pujar por la rendición de cuentas: si rendición de cuentas.  Que no haya huecos en que las “unidades gastadoras del presupuesto comunitario”  digan que han hecho con el dinero recibido. Que lo empleen en aquello para lo que se les concedió. Y que eso tenga un mecanismo de control durante el proceso de gasto y a posteriori por parte de la Comisión Europea.

En resumen, el Tribunal de Cuentas Europeo ofrece una hoja de ruta clara para un MFP post-2027 que sea más eficaz, transparente y fácil de gestionar, sentando las bases para un uso más eficiente y responsable de los fondos de la UE.

Información adicional:  eca.europa.eu

De origen español, José Fernandez Alcalde comenzó su carrera como funcionario en España antes de unirse a las instituciones europeas, donde ejerció durante 22 años en el ámbito del control financiero. Esta experiencia internacional, enriquecida por misiones en varios países, incluida Bélgica, le ha permitido desarrollar una destacada experiencia en las estructuras europeas. Paralelamente, trabajó como consultor en derecho mercantil y fiscal para empresas en Madrid durante más de cinco años. Titulado en Derecho por la Universidad de Madrid, sigue siendo una referencia en gestión financiera y asesoramiento estratégico.

 

Toward a more effective and simplified EU budget: keys for the future

The European Court of Auditors (ECA) has published its analysis 03/2025 , a crucial document that examines opportunities for the next Multiannual Financial Framework (MFF) after 2027. This analysis, which precedes the European Commission’s proposal, highlights the need for a more focused, impactful, and simplified European Union (EU) budget.

One of the main recommendations of the ECA is focused on performance measurement. The report indicates that, although the EU budget has made progress in harmonizing strategic objectives, the current framework tends to focus on achievements rather than on real results and impact. This could mean that the money is spent on useful things: performance. It seems that, on the contrary, one is content to just spend the budget and say: “we have spent on this and that…” without taking into account the usefulness of the expenditure.

One could argue that the public sector should not seek profit in its operations, but it should not spend without common sense either. It is more than desirable, even imperative, that budget execution has a common thread.

Therefore, the Court suggests designing a new performance measurement framework that prioritizes results and data reliability, improving information on integration objectives and establishing mechanisms for monitoring spending for horizontal priorities.

Another fundamental aspect is the definition and application of European added value. The ECA highlights the absence of a clear definition of this concept in current EU legislation, which makes its effective measurement and pursuit difficult. It is proposed to define it clearly and apply it consistently in funding decisions, in addition to ensuring an ex post evaluation of the added value of EU programs.

This would ensure that European funds are allocated to common challenges where spending at the EU level generates the greatest additional benefit. European added value is a necessity that, unfortunately, is not yet a common and recognized value without discussion.

Europe is not a high-level spending machine; it is a center of economic direction – not unique, not exclusive – that is there to contribute something… at that level of European relevance above national desires. Europe should not bend to national spending proposals.

Finally, the report emphasizes the simplification of the EU budget. Current fragmentation, complexity, and rigidity affect the efficiency of funding. Although simplification is welcome, the European Court of Auditors warns that it must not be at the expense of accountability.

The report advocates for the integration of new instruments into the EU budget to streamline the financial landscape, reduce the complexity of management and control systems, and simplify public procurement agreements to decrease the administrative burden and irregularities.

The late adoption of regulatory frameworks and the parallel application of multiple funding streams have also prevented a rapid absorption of funds, which reinforces the urgency of these simplification measures.

The report wishes to insist on accountability: accountability is necessary. There should be no gaps where the “spending units of the community budget” do not say what they have done with the money received. That they use it for what it was granted for. And that this has a control mechanism during the spending process and a posteriori on the part of the European Commission.

In summary, the European Court of Auditors proposes a clear roadmap for a post- MFF 2027 that is more effective, transparent, and easy to manage, laying the foundations for a more efficient and responsible use of EU funds.

 Additional information :  eca.europa.eu

 Originally from Spain, José Fernandez Alcalde began his career as a civil servant in Spain before joining the European institutions, where he worked for 22 years in the field of financial control. This international experience, enriched by assignments in several countries including Belgium, allowed him to develop high-level expertise within European structures. At the same time, he worked as a consultant in commercial and tax law for companies in Madrid for more than five years. Holding a law degree from the University of Madrid, he remains a reference in financial management and strategic consulting.

 

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