Inauguration de la Zone de Rejet Végétalisée repensée de la Station d’Épuration d’Aix-Ouest

Inaugurée en présence d’Eric Chevalier, Premier adjoint à la mairie d’Aix-en-Provence, administrateur de la Régie des Eaux du Pays d’Aix, vice-Président de Ménélik et de François Laurent, directeur général de la Régie des Eaux du Pays d’Aix, la Zone de Rejet Végétalisée (ZRV) repensée de la Station d’Épuration d’Aix-Ouest livre un véritable laboratoire de 15 000 m2 permettant, grâce à ce dispositif, «de développer un écosystème et une biodiversité tout à fait exceptionnels.» 

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La régie du Pays d’Aix vient d’inaugurer la Zone de rejet végétalisée rénovée de la station d’épuration d’Aix-Ouest ( Régie des Eaux du Pays d’Aix )

Créée initialement au printemps 2011, en même temps que la Station d’Épuration et aménagée en aval de celle-ci, la « ZRV » assure depuis sa conception un rôle d’espace tampon avant le rejet des eaux usées traitées dans la rivière l’Arc. Figurant parmi les premières ZRV construites en région, cette zone de rejet proposée en complément de la station d’épuration, se distingue aujourd’hui par l’exemplarité de sa rénovation, réunissant toutes les conditions favorables pour l’implantation et le développement d’une biodiversité végétale et animale riche, aussi bien terrestre qu’aquatique.

Outre son rôle en faveur de la biodiversité locale, la ZRV améliore également l’impact du rejet dans la rivière de l’Arc. Plus d’un mois de travaux et 100 000 € d’investissement porté par la Régie des Eaux du Pays d’Aix ont été nécessaires pour reconfigurer les berges, rééquilibrer l’écosystème et apporter de nouvelles méthodes de gestion: reprofilage des berges en pentes douces, diminution de l’emprise des zones de passage, création d’îlots et de risbermes, réintroduction d’espèces typiques de zones humides, gestion différenciée du site et réduction du fauchage/faucardage… Toutes ces modifications sont le fruit d’une réflexion d’ensemble, incluant un aménagement paysager tout à fait remarquable grâce à la plantation de plus de 5 200 végétaux parmi lesquels 400 pieds d’arbustes et 4000 hélophytes (plantes de marais).

« Une logique environnementale plus que paysagère »

Pour François Laurent, Directeur général de la Régie des Eaux du Pays d’Aix : « La ZRV poursuit aujourd’hui de nouveaux objectifs dans une logique environnementale plus que paysagère. Les changements structurels qui ont été apportés reposent notamment sur le remodelage et le terrassement des berges en pentes douces. Désormais deux lignes de bassins communicants, avec des réservoirs tous différents, favorisent la circulation de l’eau et évitent tout problème de stagnation. Une réimplantation et réintroduction d’espèces végétales permet par ailleurs de recréer, autour des bassins, un couvert végétal typique des zones humides, reconnu pour sa pertinence écologique. Tous ces travaux répondent à un enjeu environnemental fort, fixé par la Régie des Eaux du Pays d’Aix dès 2011, lors de la création de la Station d’Épuration et de la ZRV.»

Un des 5 points de rejet de la ZRV

Véritable vivier pour la biodiversité, la Zone de Rejet Végétalisée de la Station d’Épuration d’Aix-Ouest améliore chaque jour, en moyenne, la qualité de 3 300 m3 d’eaux usées traitées sur les ouvrages d’épuration et avant rejet dans l’Arc, issues des zones d’activité des Milles, de La Duranne et de l’Arbois ainsi que du village des Milles. En 2023, ce sont ainsi 1 180 000 m3 d’eaux usées qui ont été traités dans la station avant d’être rejetés de manière diffuse dans l’Arc, via 5 points de rejets. Cette solution locale est indispensable au soutien du débit du cours d’eau, notamment en été, et permet de préserver la qualité du milieu récepteur ainsi que la biodiversité.

Un corridor écologique de 1,5 hectare

Réalisés en 2021 et 2024, deux audits ont permis de conclure que l’écosystème de la Zone de Rejet Végétalisée de la Station d’Épuration d’Aix-Ouest pouvait être fortement amélioré et étendu afin d’offrir, entre autres, une zone d’intérêt aux espèces vulnérables présentes localement. Aménagée sous forme de bassins, la ZRV renforce aujourd’hui son rôle de réserve écologique du bassin de l’Arc. Tout a été étudié pour favoriser une biodiversité encore plus riche avec un fonctionnement le plus proche possible des milieux naturels dits humides, dans un contexte d’autant plus important que ces zones sont rares sur le territoire.

Parmi les principaux aménagements réalisés

Plusieurs travaux de terrassement comprenant notamment le remodelage des berges en pentes douces variables avec une connexion des bassins entre eux pour permettre une amélioration de l’écoulement et de la circulation de l’eau ainsi que la mise en place de seuils et de radiers. Autre étape importante, la création de risbermes -banquettes immergées – de profondeur variée.

« Les pentes autour des bassins de la ZRV étaient trop prononcées pour un développement optimal d’une végétation de type zone humide. Certains bassins étaient colonisés par des plantes invasives en surface et dans les fonds, limitant l’accès à la lumière. Un reprofilage des berges a été travaillé pour créer des zones à pente maximale de 30%, comportant une partie immergée et une partie émergée», précise François Laurent.

L’installation de seuils pour réguler le débit de l’eau et former des zones de turbulence ou encore cascades favorise par ailleurs la biodiversité en créant des zones d’habitat pour la faune et aident la réoxygénation de l’eau.

Un important travail de re-végétalisation et de création de strates végétales a été effectué reposant sur la création d’une mosaïque d’habitats (roselières, mégaphorbiaies, saulaies, hydrophytes) à laquelle s’ajoute la plantation d’arbres, arbustes et hélocytes.
« Cette réintroduction de végétaux a pour objectif de reconnecter la ZRV avec la continuité écologique offerte par l’Arc à l’aval. La sélection du couvert végétal, choisi pour sa pertinence écologique, a pour ambition de perdurer dans le temps. »

Enfin, de nouvelles méthodes de gestion ont été mises en place comme la réduction du fauchage/faucardage. Aucun fauchage ni faucardage ne sera effectué sur les berges afin de favoriser un développement plus important des espèces végétales inféodées aux zones humides autour des bassins. Il se limitera aux espaces de circulation entre bassins.

La rédaction

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