La Région Sud affiche le succès de son plan « Guerre du Feu » : les surfaces incendiées divisées par cinq depuis 2018

Alors que l’été 2025 a encore durement sollicité les pompiers, notamment lors des incendies des Pennes-Mirabeau, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a présenté, ce mercredi à l’Hôtel de Région, le bilan de son plan « Guerre du Feu ». Lancée en 2018, cette stratégie régionale visait à renforcer la prévention, les moyens de lutte et la reconstruction après incendie.

Destimed Lara BALAIS
Renaud Muselier a présenté le bilan du plan régional « Guerre du Feu » (Photo Lara Balais)

« Nous avons tenu bon. Grâce à un engagement collectif, nous avons divisé par cinq le nombre d’hectares brûlés en sept ans », a affirmé le président Renaud Muselier, entouré de son vice-président François de Canson et de nombreux partenaires (ONF, Entente Valabre, ENSOSP, SDIS, CCFF, Garde régionale forestière, Hynaero).

40 millions d’euros investis en sept ans

Le bilan est jugé « encourageant » par la Région : de 8 474 hectares brûlés en 2017, les feux ont été contenus à 1 426 hectares en 2025. Cette réduction s’appuie sur une enveloppe de près de 40 millions d’euros, mobilisée sur trois volets : prévention, intervention et reconstruction.

La prévention s’est traduite par le déploiement chaque été de la Garde régionale forestière. En 2025, 250 jeunes de 18 à 25 ans ont patrouillé dans 22 territoires emblématiques -du Mercantour aux Calanques- pour informer et sensibiliser le public. En parallèle, la Région a soutenu les Comités Communaux Feux de Forêts (CCFF), qui rassemblent 9 000 bénévoles, à hauteur de 4 M€ depuis 2018 (équipements, formation, 122 véhicules).

La collectivité a aussi renforcé les dispositifs de Défense des Forêts Contre l’Incendie (DFCI) : ouverture et entretien de pistes, création de points d’eau, sylviculture préventive. Plus de 950 projets ont été financés pour un montant de 11 millions d’euros.

Des moyens opérationnels renforcés

Côté lutte, la Région a misé sur des équipements structurants. Le pélicandrome de Hyères, inauguré en 2024 après un investissement régional de 2,67M€ (70 % du coût total), a multiplié par quatre les capacités de ravitaillement des avions Dash.

En parallèle, le Fonds “Nos Soldats du Feu”, doté de 5M€, a permis de moderniser le matériel lourd des SDIS et des marins-pompiers : véhicules, postes de commandement et équipements spécialisés.

La Région accompagne également le développement d’un nouvel avion amphibie avec l’entreprise Hynaero, destiné à remplacer les Canadair à l’horizon 2030. Ce projet, implanté en Provence-Alpes-Côte d’Azur, doit renforcer la filière aéronautique locale et ouvrir de nouvelles perspectives pour la sécurité civile.

Reconstruire après l’incendie

Au-delà de l’urgence, le plan met l’accent sur la reconstruction. Le fonds RESPIR a déjà soutenu 40 projets post-incendie depuis 2018, en lien avec l’ONF, Fibois, les communes et des mécènes privés.

Les interventions vont de la sécurisation immédiate des zones sinistrées à la réhabilitation des terrains: lutte contre l’érosion, recépage de chênes, régénération naturelle et plantations ciblées. Plusieurs exemples illustrent ces efforts : 4 000 arbres replantés à Carros après 2021, 2 400 jeunes plants à Sisteron, ou encore un vaste reboisement à Verdaches.

D’autres chantiers sont en cours ou programmés : 15 000 arbres dans le Massif des Maures après l’incendie de Gonfaron, 10 000 aux Pennes-Mirabeau après les feux de 2025.

Une stratégie durable face au changement climatique

Avec son plan « Guerre du Feu », la Région Sud revendique une vision globale, intégrée à sa stratégie environnementale « COP d’avance ». « Prévenir, combattre, reconstruire : telle est la logique qui guide notre action », a résumé Renaud Muselier.

Si les résultats affichés témoignent d’un recul net des surfaces détruites, la collectivité reste prudente face à l’évolution du climat et à l’intensification des sécheresses. « Nous continuerons à protéger nos habitants, nos villages, notre biodiversité et nos forêts, sans jamais baisser la garde », a insisté le président de Région.

Patricia CAIRE

 

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