Marseille. 13e Assises nationales de la biodiversité

Publié le 8 juillet 2023 à  19h06 - Dernière mise à  jour le 1 août 2023 à  14h05

Nouveau record mondial de température ces deux derniers jours. Les 1 500 congressistes présents jusqu’à ce jeudi 6 juillet à Marseille n’avaient pas besoin de cette information pour mesurer l’ampleur des dégâts en matière de biodiversité. Si le climat n’est pas le premier facteur de dégradation de la biodiversité il y contribue.

(Photo Joël Barcy)
(Photo Joël Barcy)

PIB = destruction de l’environnement

Le premier congrès sur la protection de l’environnement s’est tenu à Paris en 1923. Un siècle s’est écoulé depuis ce premier sommet. Des dégâts semblent irrémédiables même si des animaux et des plantes ont été sauvés en nombre grâce à ce type de sommet. «Notre système économique est basé sur la destruction de l’environnement» dénonce Rémi Luglia, président de la société nationale de la protection de la nature (SNPN). «Ce qui créé la richesse économique c’est le PIB or la préservation ne rentre pas dans le PIB. Vous protéger un espace naturel, ça ne créé pas de richesse au niveau du PIB pourtant vous protéger un patrimoine commun!». Rémi Luglia dénonce aussi les pseudo verdissements : «On couvre nos prés de panneaux photovoltaïques au lieu de les mettre sur les parkings et les toits, on détruit la biodiversité et on habille ça de vert. Même chose pour les parcs d’éoliennes en mer. Les oiseaux qui migrent d’Afrique vont arriver en Camargue et être hachés par les immenses pales. On l’a dit mais les lobbies industriels sont plus puissants». <video45679|center>

Le gouvernement ne suit pas

En ouverture de ces Assises des politiques locaux sont intervenus. Martine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille Provence et du conseil départemental des Bouches-du-Rhône évoque les zones protégées qui vont s’agrandir. «On va passer progressivement de 18 000 ha actuels à 20 000 pour renforcer la biodiversité». Christophe Madrolle, conseiller régional, en charge de la biodiversité évoque l’action de la région Sud en faveur de l’environnement: «Toutes les aides de l’institution sont conditionnées à un impact environnemental positif. C’est un effort colossal». Parallèlement, il regrette «le report sine die par le gouvernement de la question de la planification écologique et les propos du président de la République qui a évoqué de faire une halte sur la question de la protection environnementale. Ce sont des signaux qui ne vont pas dans le bon sens». <video45680|center>

Une législation à trouver

La protection de l’environnement suppose aussi d’améliorer le droit en matière environnementale. «Le droit de l’environnement est sans doute le droit qui est le plus difficile à manier», concède Jean-Pierre Bouquet, Président délégué des Eco Maires et maire de Vitry-le-François (Haute-Marne). «Il faut aller chercher des textes partout. Il faut que ce droit fasse beaucoup de progrès. On le voit avec le non-lieu dans le chlordécone aux Antilles qui a pourtant généré un grand nombre de cancers de la prostate». Ces Assises rassemblent des associations, des ONG. Elles sont là pour faire entendre leur voix auprès des fonctionnaires de l’environnement présents dans la salle. «Ce sont des éclaireurs d’opinion. On a besoin de ces Assises pour pousser la société, mieux comprendre et agir ensemble», conclut Jean-Pierre Bouquet. <video45677|center> La région Sud compte 4 parcs nationaux, 9 parcs naturels régionaux et 17 réserves naturelles. La mer Méditerranée abrite 10% des espèces mondiales mais l’une des plus grandes quantités de déchets plastiques avec un million de particules au km². Cela méritait bien de faire ces 13e Assises à Marseille. Reportage Joël BARCY

(Photo Joël Barcy)
(Photo Joël Barcy)

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