C’est un monument qui est dédié à Bernard Tapie, l’ancien président de l’OM, un monument voulu par son fils. Le « Boss » est porté par six joueurs après la victoire du club en finale de la Ligue des champions. Un titre que seul l’OM possède.


Un monument imposant
L’ensemble de la structure en bronze pèse sept tonnes. Il a fallu le concours d’un bureau d’études pour savoir où on pourrait l’installer sur l’esplanade car il y a un parking souterrain. Il fallait que l’ensemble repose sur des piliers ad hoc. La souscription lancée par Laurent, le fils de Bernard Tapie a fonctionné et la sculpture en bronze a pu voir le jour en deux ans.
Il fallait être là

Ils sont des centaines sous le soleil à attendre le dévoilement du monument en hommage à Bernard Tapie. C’était important d’être là pour ces supporters. «On avait tous des frissons, parce qu’il y a trop de souvenirs, indique cette femme. Moi j’étais une minote mais on est là, c’était un moment clé, 26 mai 93: à jamais les premiers. » Parmi les supporters la mascotte des Winners, Colette Cataldo: « On se languissait de l’avoir la statue parce qu’en Angleterre dans tous les grands stades elles y sont les statues et il y en a qui ne sont pas morts.» « Cela fait chaud au cœur, clame ce duo de supporters. C’est la cerise sur le gâteau, il le mérite et de là-haut il nous entend.»
18 mois de travail
L’artiste, Jean Vergne, a mis 18 mois pour concevoir cette sculpture composée de Bernard Tapie porté par six joueurs (Di Meco, Boli, Sauzée, Barthez, Desailly et Deschamps). Une œuvre colossale de 4,5 mètres de haut pour un poids de 7 tonnes. Une œuvre pour l’éternité où l’artiste a travaillé chaque portrait. « Il y a des visages qui sont faciles c’est Boli, parce qu’il est caractérisé tout de suite. Sauzée, non, c’est un visage générique, il pourrait être monsieur tout le monde. Deschamps c’est facile, on ne le dira pas mais je l’ai quand même amélioré un peu », confie-t-il avec un sourire. Joël vergne n’a pas façonné des héros mais « une famille que le public pourra s’approprier. Ce n’est pas comme les autres monuments. Là on a une attente des supporters.»
« Un hommage à mon père »
« Sa combativité légendaire, je l’ai vue pendant son cancer, confie, ému, Laurent Tapie. J’ai vu des choses que je n’ai jamais vu chez personne. Après sa chimio je l’ai vu faire des pompes sur son lit d’hôpital en m’expliquant qu’il fallait continuer le sport pour garder de l’énergie. Je l’ai vu refuser des anti-douleurs car ils allaient anesthésier son cerveau et qu’il n’aurait plus la détermination et la clairvoyance qu’il fallait. » Il revient aussi sur son engagement et sa détermination. « Il a été une source d’inspiration. Il n’y a pas une semaine qui passe sans que je croise quelqu’un qui me dise c’est à grâce à votre père que j’ai été entrepreneur, que j’ai fait tel ou tel projet. Je crois qu’avec la Ligue des champions, la seule que la France n’avait jamais gagnée, c’est probablement ma plus grande fierté.»
Jean Bouin: un héros oublié
Après 12 années dans un entrepôt de la municipalité, la statue de Jean Bouin a été restaurée. Elle est installée à l’opposé du monument dédié à Bernard tapie. Juste de retour des choses pour ce héros de la grande guerre mort au combat en 1914. Médaillé d’argent sur le 5000 m en 1912, il a gagné à trois reprises le cross des nations, l’équivalent du championnat du monde de la discipline. Il a également été détenteur de plusieurs records du monde sur diverses distances. Il retrouve sa place, en majesté, sur l’esplanade du Vélodrome
Reportage Joël BARCY