Cet événement n’était pas prévu dans l’échéancier des travaux. Jamais la couronne qui ceint la Vierge n’avait quitté le sommet de la basilique depuis 1870. Mais sa détérioration était telle qu’elle ne pouvait pas être restaurée sur place. La couronne sera visible dans la basilique jusqu’au 18 août. Reste à trouver les 400 000 euros manquants pour tout terminer.


Événement historique

Pour la première fois dans l’histoire (1870), la couronne a quitté la Vierge pour rejoindre l’atelier d’un chaudronnier. Elle sera auparavant visible quelques jours dans une chapelle de la basilique. Pour les touristes et les fidèles c’est l’occasion de la voir de près; d’admirer ses fleurons, sa forme légèrement ovoïde, son 1,50 m de diamètre et ses 150 kg de cuivre, doré à l’or fin. Marie Aubert, bénévole à la basilique y décèle le plus beau moment de sa vie : « Pour moi c’est une journée historique, de la voir sur ce socle puis la procession. Cela m’a remémoré tout ce que j’ai appris, tout ce que j’ai lu. Quand on a vécu tout ce que je viens de vivre, on ne peut pas ne pas croire. C’est quelque chose qu’on ne reverra sans doute pas d’ici 100 ans, c’est une chance extraordinaire. »
Pas au programme
Cette descente de la couronne n’était pas au programme. Habituellement on la restaurait via un hublot au sommet de la Vierge en passant par l’escalier central. Mais l’ajout de paratonnerre et de balisages aériens ces dernières décennies et un coup de tonnerre ont entraîné une trop sérieuse détérioration des fleurons. Impossible de réaliser les travaux sur place. « Ces rajouts ont fait que les blessures, l’eau qui s’infiltre a fait exploser les fers à l’intérieur, tout est rouillé, décrypte Arthur Rafine, l’architecte. Le travail va consister à démonter la couronne de cuivre, la restaurer, la reconstruire en reprenant tous les éléments un par un par un artisan chaudronnier. Ensuite il va la redorer entièrement. »
Surcoût
Actuellement le coût de cette restauration n’est pas évalué mais elle se fera « quoi qu’il en coûte », selon Édouard Detaille, responsable du mécénat. Ces travaux font partie des surprises du chantier. Au départ, le coût de l’ensemble des travaux était estimé à 2,8 millions d’euros mais « on sera plutôt autour des 3,2 millions d’euros. Il nous manque encore 400 000 euros », confirme-t-il. «On a, poursuit-il, 1,8 million de dons en caisse de 40 000 donateurs et un million attendu notamment via des subventions des collectivités. » Actuellement la majorité des dons provient de l’achat de feuilles d’or pour parer la vierge et de nombreuses petites sommes entre un et 20 euros. Chacun est bien sûr invité à poursuivre son œuvre pour les 400 000 euros espérés.
Remercier les donateurs
Rendre visible la couronne quelques jours avant sa restauration est « une façon de remercier les donateurs, de toucher du doigt la Bonne Mère», estime le père Olivier Spinosa, le recteur de la basilique. Tout en offrant un rappel de la Bible. « Le couronnement de la Vierge Marie dans l’Église symbolise Dieu qui couronne les humbles, qui couronne les simples, qui couronne les personnes ordinaires. C’est un message. »
Retour le 7 octobre
Si le calendrier est respecté, la couronne reviendra ceindre la Vierge Marie le 7 octobre prochain. Pas de vulgaire ascenseur cette fois, elle devait emprunter la voie des airs et être déposée en hélicoptère sur le sommet de la basilique. La date est choisie, l’Église célèbre Notre-Dame du Rosaire ce jour là.
Reportage Joël BARCY