Marseille : le Centre Fleg rend hommage ce dimanche 13 octobre à celui dont il porte le nom à l’occasion du 50e anniversaire de sa mort

Publié le 9 octobre 2013 à  22h49 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h24

Edmong Fleg
Edmong Fleg

Le Centre Fleg rend hommage, ce dimanche 13 octobre, à l’écrivain, penseur, romancier, essayiste et homme de théâtre français du XXe siècle dont il porte le nom, et cela à travers une série de conférences données par Benjamin Bittane, Georges Weill et Marc Alain Ouaknin. Dès ce vendredi 11 octobre, et jusqu’au 13 novembre, une exposition relatera la vie et l’œuvre d’Edmond Fleg.
Fondateur avec Jules Isaac de l’amitié judéo-chrétienne de France, auteur d’une vaste fresque poétique en plusieurs volumes, on retient surtout d’Edmond Fleg l’une de ses œuvres les plus marquantes écrite en 1928, véritable acte de foi, « Pourquoi je suis juif ?».

Edmond Fleg contribua au relèvement du judaïsme français aux lendemains de la Shoah, intellectuel Juif français engagé dans les combats majeurs contemporains : contre l’antisémitisme, pour la création de l’Etat d’Israël, pour des relations égalitaires entre judaïsme et christianisme. Il devint le chantre du peuple juif, de sa culture et de ses traditions.
L’affaire Dreyfus ancre son rapprochement à la religion, et dès lors Edmond Fleg n’aura de cesse que de rechercher les marques de son identité. Il se lance dans l’étude de la culture et du passé juifs, ce qui lui permet de mener une réflexion conjointe sur le judaïsme et leur rapport au monde.
Né à Genève, en 1874, Edmond Fleg fit ses études au collège cantonal de cette ville. Sa famille paternelle était originaire d’Alsace et son père, qui avait épousé une juive française (elle-même alsacienne), exerçait le métier de soyeux. Le couple vouait un véritable culte à la France et à ses valeurs héritées de 1789.
Il s’établit en France en 1892 et compléta ses études à Paris (lycée Louis-le-Grand – rhétorique supérieure, puis à la Sorbonne une licence de philosophie); avant d’entrer à l’Ecole Normale Supérieure pour en sortir agrégé d’Allemand en 1900.
Il est difficile de le ranger dans un courant littéraire spécifique, puisqu’ il s’essaiera à toutes les formes d’expression littéraire. La poésie voisinant avec roman, le théâtre, la biographie romancée, avec les essais.

L’Affaire Dreyfus fut déterminante dans le parcours d’Edmond Fleg, facteur déclenchant de sa prise de conscience de sa judéité, de son appartenance, de son intérêt pour l’histoire et la littérature juives, et pour l’hébreu, d’où sa décision de faire une œuvre juive. Elle lui a permis aussi de s’interroger sur la « nationalité » juive, de là son intérêt pour le sionisme, influencé par Bernard Lazare.
Lorsque Dreyfus fut condamné la seconde fois à son retour de Rennes, il se sentit selon sa propre expression «banni de l’universelle fraternité» et se demanda pour la première fois avec angoisse : «Juif, quelle est ta place dans le monde ?».
Pendant le conflit 14-18, bien que Suisse, il combat en qualité de volontaire dans l’armée française et rapporte du front des souvenirs de fraternité humaine, de compréhension et de tolérance qui vont inspirer ses écrits.

Edmond Fleg est de ceux qui imaginent le nationalisme juif comme solution ultime à l’antisémitisme alors que la plupart des responsables communautaires pensent le sionisme politique contraire aux traditions de la France républicaine intégratrice.
Conscient que les succès du sionisme allaient poser désormais aux juifs de la Diaspora, le problème de la double allégeance, Fleg concluait que ce déchirement devait être assumé d’une manière positive car il devenait un élément irréductible de la condition juive. Faisant la somme de sa culture et le bilan de sa vie, le poète s’était appelé, lui et les siens : « Nous !les Juifs au double amour… .Deux cœurs, ai-je toujours pensé, c’est pour qu’il y en ait toujours un qui saigne ! Difficile harmonie, exigeante vocation … »
Il a été membre de la Ligue des amis du Sionisme créée par André Spire en 1918.
Co-fondateur de l’Amitié judéo-chrétienne avec Jules Isaac en 1948. On peut dire que le dialogue avec le Christianisme a été une constante de toute sa vie. Pour Fleg, « Juifs et chrétiens doivent être égaux. Ils doivent se parler d’égal à égal. Ce sont deux expériences qui sont deux voix d’accès. Christianisme et judaïsme sont, en définitive, une double phase pour arriver à la même chose »
J.E.

Au programme de ce dimanche 13 octobre de 10 heures à 17h30
-10 h : Ouverture de la journée – présentation de l’Exposition « Edmond Fleg »
-10h30 : Edmond Fleg et les éclaireurs israélites de France par Benjamin Bittane
-11 heures : Edmond Fleg par Georges Weill, archiviste, à travers sa vie et ses écrits.
-14 heures : Edmond Fleg traducteur de l’hébreu et anthologiste par Marc Alain Ouaknin en partenariat avec l’amitié judéo-chrétienne et les éclaireurs israélites de France.
Lecture de poèmes d’Edmond Fleg.

Centre Fleg au 4, impasse Dragon. Marseille (6e)

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