Marseille. «Périple criminel» du Tunisien et «légitime défense» pour les policiers selon le Procureur

Le procureur de la République de Marseille a tenu à organiser un point presse après le périple criminel orchestré par AldelKader Dibi, âgé de 35 ans. Les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux, où l’on voit les policiers neutraliser l’agresseur avec une demi-douzaine de tirs, y sont sans doute pour quelque chose.

Destimed Procureur
Nicolas Bessone, le procureur de la République de Marseille ©Joël Barcy

Une vie d’errance

Après avoir rappelé le périple, mercredi en début d’après-midi,  d’AldelKader Dibi qui a blessé mardi 5 personnes et traumatisé le gérant d’un snack cours Belsunce à Marseille, le procureur Nicolas Bessone a décrit la personnalité de l’agresseur. « Arrivé en 2019 en Charente Maritime, il s’est marié l’année suivante et sa femme a rapidement demandé le divorce en raison de son addiction à l’alcool et à la cocaïne. En mai 2025 il est condamné à 4 ans de prison dont 3 avec sursis pour violence avec arme sur son neveu. Il fait appel, ce qui suspend sa peine. Le même mois on le retrouve dans l’Hérault où il intervient en pleine prière dans une mosquée pour crier sa haine des juifs et des sionistes. Cette provocation publique à la haine et la violence lui a valu  une convocation en octobre prochain devant le tribunal. » Dans ce cadre un « criblage » sera effectué où l’individu «n’apparaît pas radicalisé mais souffrant de troubles psychiatriques».

Cap sur Marseille

On retrouve AldelKader Dibi le 22 août à Marseille où il loue une chambre dans un hôtel de Belsunce avec un colocataire. Le gérant leur demande de prendre chacun une chambre en raison de la violence verbale entre les deux hommes. Le 29 août, il est invité à quitter l’établissement faute de payer sa chambre. Il revient le 2 septembre pour porter un coup de couteau au cœur à son ancien colocataire. Il serait aujourd’hui hors de danger. Le réceptionniste puis le fils du gérant reçoivent ensuite des coups de couteaux. Abdelkader Dibi poursuit son périple en donnant coup de barre de fer ou coups-de-poing à deux autres personnes avant de menacer d’éventrer le patron d’un snack en criant: « Allahu akbar ». Des riverains tentent d’intervenir, en vain. C’est finalement une patrouille de la Police de l’air et des frontières, présente dans le quartier, qui s’interpose. L’homme reste menaçant les policiers tirent. L’agresseur est mortellement blessé.

Légitime défense

Une enquête est diligentée par l’IGPN après l’intervention de la patrouille et le décès de la victime pour vérifier les conditions d’intervention. Pour le procureur, sans attendre les conclusions définitives,  il considère qu’on peut évoquer la légitime défense. « Au regard des premiers éléments : les images filmées par des riverains et la caméra piéton d’un des policiers, la légitime défense semble évidente. Les policiers ne pouvaient pas utiliser leurs Tasers pour neutraliser l’agresseur. Quand il s’est fait menaçant, ils ont tiré…»

Reportage Joël BARCY

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