MARSEILLE PROVENCE METROPOLE

Publié le 22 mars 2013 à  11h00 - Dernière mise à  jour le 10 août 2023 à  10h49

Dernier budget, premier débat des municipales

Ce 22 mars, Marseille Provence Métropole a voté son budget (abstention de l’opposition de droite, UPAC) à la suite d’un débat qui a clairement montré que la campagne des municipales était lancée. Une tension qui se sentira tout au long de la plénière. Un budget qui s’élève à 1 041, 204 million d’euros, dont 671,115 en fonctionnement et 370, 089 en investissement.

L'hémicycle de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) a abrité, ce vendredi 22 mars, le premier débat de la campagne des municipales 2014 à Marseille. (Photos S.P.)
L’hémicycle de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) a abrité, ce vendredi 22 mars, le premier débat de la campagne des municipales 2014 à Marseille. (Photos S.P.)
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C’est Jean-Pierre Giorgi, vice-président (UMP) de MPM en charge du budget qui présente ce dernier, conforme aux orientations. « Cet avant-dernier budget de la mandature traduit en premier lieu la volonté de MPM de continuer, après les actions déjà menées ces dernières années, à tout mettre en œuvre pour la réussite de MP2013 avec en particulier la poursuite du plan propreté et le renforcement de l’offre de transports. Plus largement, MPM souhaite prolonger et accentuer l’effort d’équipement nécessaire pour doter le territoire métropolitain des grandes infrastructures qui lui font encore défaut, notamment en matière de transport : BHNS-bus à haut niveau de service-, extensions des lignes de métro et du tramway. »
Pour l’élu : « En période de stagnation économique, ce choix de maintenir un haut niveau d’investissements est crucial : il vise aussi à soutenir l’activité sur le territoire, pour ne pas influer négativement sur une croissance déjà faible, et à parier sur son avenir et son attractivité. La gestion rigoureuse des budgets de la communauté urbaine résulte de l’effort constant depuis 2008 qui a permis de poursuivre et d’accentuer les réalisations indispensables à ce développement. »

« Pour l’exercice 2013, le renforcement des contraintes provient de facteurs nationaux et internationaux »

Pour l’exercice 2013, il est expliqué que « le renforcement des contraintes provient de facteurs nationaux et internationaux qui pèsent sur l’économie en général et sur les finances de l’État. Le contexte économique national et international est tendu, la croissance française a été révisée récemment à la baisse et les contraintes pesant sur les collectivités locales devraient se durcir dans les années à venir – la réfaction sur les concours financiers de l’État aux collectivités, initialement fixée à 750M€ pour 2014 et 2015 a été rehaussée à 1,5 milliards d’euros sur chacune des deux années ; s’agissant de MPM, la montée en puissance du Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC) ne devrait compenser que partiellement la baisse anticipée qui devrait se cumuler à la limitation des recettes fiscales induite par la crise économique. »
Dans ce contexte, MPM a maintenu dans tous les domaines les objectifs affichés dès 2008 « et, en premier lieu, celui de ne pas augmenter les impôts « ménages » (Taxe d’Habitation et impôts fonciers) d’ici la fin de mandature. En découle un rétrécissement des marges de manœuvre envisageables s’agissant des recettes de la communauté urbaine ; le second de ces choix résulte de la volonté exposée de miser sur l’attractivité à court, moyen et long termes du territoire communautaire, en le dotant d’équipements et d’infrastructures structurants, au travers d’un programme d’investissement d’un niveau ambitieux. »
Vincent Coulomb insiste sur quatre points : le poste personnel, passe de 17% à 15%, « un ratio particulièrement faible » ; le contrat pluriannuel avec la RTM « offre une lisibilité pour les années à venir » ; les investissements ne cessent de s’accroître « malgré une situation moins favorable » ; et une dette qui, non seulement baisse, -5%, avec un taux d’intérêt passé de 4,6% à 3,17% si bien que « 94% de l’emprunt bénéficie de la meilleure cotation ».

« Paris : 30 milliards, Marseille : 0 »

Laure-Agnès Caradec, pour le groupe UPAC, lance les hostilités : « Votre budget s’annonce terne et sans aucune perspective susceptible de dynamiser le présent et préparer le futur ». Elle estime : « concernant les transports votre bilan se résume à l’inauguration de ce qui a été engagé par Jean-Claude Gaudin, concernant la propreté, Marseille est toujours aussi sale, s’agissant des frais de fonctionnement, nous avons vu déraper la subvention à la RTM, nous avons également vu déraper la masse salariale avec la création de 150 postes depuis le début de votre mandat auxquels s’ajouteront, à n’en pas douter, les 50 emplois d’avenir que vous nous proposez et qui pèseront en charge pleine au terme du contrat avec l’État ».
Elle conclut par une charge : « Avec Nicolas Sarkozy, Marseille a obtenu 1,600 millions d’euros. Avec le gouvernement socialiste, nous avons eu de nombreuses visites mais, au final, c’est Paris : 30 milliards, Marseille : 0. »

« A Marseille, vous avez augmenté deux fois les impôts et retouché une fois les bases »

Le président de MPM, Eugène Caselli, rétorque : « J’entends votre réquisitoire depuis 2008, mais, depuis cette époque, nous prouvons notre capacité à faire avancer les dossiers, à maintenir un fort taux d’investissement malgré la crise et, cela sans augmenter les impôts ménages alors que, dans le même temps, à Marseille, vous avez augmenté deux fois les impôts et retouché une fois les bases. En revanche, concernant les 30 milliards d’euros, comme d’autres, j’ai écrit à Jean-Marc Ayrault pour demander un apport supplémentaire de l’État ». Il pointe : « Avec 7% du budget du Grand Paris nous pourrions avoir le métro jusqu’à Saint-Loup ce qui ferait plaisir à monsieur Teissier et jusqu’à Saint-Antoine ce qui sera plaisir à madame Ghali ».
Joël Dutto, Front de gauche, votera le budget, ce qui ne l’empêche pas de dénoncer : « Aujourd’hui les collectivités locales sont devenues des variables d’ajustement, des sources de ponctions budgétaires au nom d’une sacro-sainte règle d’or de réduction drastique de la dépense publique, critère proclamé de la bonne gestion, mais surtout moyen renforcé de drainer toujours plus les parts de richesse vers la sphère du privé et des actionnaires ». Selon lui : « Dans tous les cas de figure et à tous les échelons territoriaux, le projet de loi du gouvernement propose de décentraliser un peu plus l’austérité ». Alors, à ses yeux : « Au lieu de contraindre les collectivités et penser une Métropole de partage de l’austérité, il serait temps de mettre en chantier les réformes fiscales nationales et locales tant attendues ».
Pierre Semeriva, Europe Ecologie les Verts, entonne lui aussi l’air de la campagne, en avançant que « nos priorités d’élus écologistes divergent de celles des autres conseillers communautaires, et que nos positions fondamentales sur la gestion des flux, ne sont pas vraiment prises en compte ». Il considère également que « la part dédiée aux grands aménagements de voirie routière est encore trop lourde par rapport au développement des transports publics et des modes doux ; même si les travaux d’aménagement du Vieux-Port représente une belle avancée dans ce domaine ». Il considère : « Ce budget ne paraît pas suffisant pour porter toutes les actions qui concernent notre environnement ». Contrairement au précédent intervenant, il considère: « La métropole, avec le concours de l’État, apportera, nous l’espérons, des moyens supplémentaires et des dotations qui nous placeront au même niveau de péréquation que les autres grandes métropoles ».
Bref, dans le cadre d’une politique d’économie, nous avons eu deux débats, celui sur le dernier budget et le premier de la campagne des municipales, chacun mettant en place les thèmes qu’il développera alors.

Luc CONDAMINE

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