Meeting RN à Marseille : un furieux air de FN

6 000 personnes ont participé, à Marseille, au meeting de lancement de la campagne des européennes du RN portée par Jordan Bardella et Marine Le Pen qui annonce, dans ce cadre, qu’elle occuperait la symbolique dernière place sur la liste aux Européennes.

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Marine Le Pen annonce qu’elle occuperait la symbolique dernière place sur la liste aux Européennes (Photo Joël Barcy)

 

Ce n’est pas une surprise mais toujours aussi étonnant, la jeunesse est présente en nombre à ce meeting où on fait des photos avec Marine Le Pen et des selfies avec Jordan Bardella pour des messages qui ne changent pas : c’était mieux avant, l’enfer c’est les autres, les élites et les migrants sont autant d’ennemis du bon peuple de France. Et, si, maintenant, le RN dit oui à l’Europe c’est celle des Nations. Et quand Marine Le Pen évoque les grands enjeux actuels c’est pour fermer la porte à une Europe de la défense en proposant l’inscription dans la constitution de la dissuasion nucléaire ; face au changement climatique elle dénonce l’écologie et l’Europe et lorsqu’elle parle de la guerre en Ukraine c’est pour s’attaquer à Emmanuel Macron. Avant de laisser la place à Jordan Bardella pour un discours manquant pour le moins de souffle et de propositions. Il est vrai qu’il est compliqué de faire autrement lorsque la seule stratégie est de l’emporter en agrégeant les colères, les peurs, en cultivant le populisme. Et, si le fond ne change pas, des citations de personnalités éloignées de l’idéologie RN -De Gaulle, Barbara, Malraux, Hugo – sont utilisées pour tenter d’attirer un nouveau public.

Le premier à intervenir est le local de l’étape, le député Franck Allisio qui, s’il parle d’européennes, n’oublie pas de prendre date pour les municipales marseillaises et les régionales. Le message ainsi passé il cède sa place à Marine Le Pen pour qui : « Il est des périodes en politique qui annoncent un grand basculement, la fin d’un cycle. Les temps que nous vivons sont de ceux-là ». Et de s’en prendre à Emmanuel Macron à propos de l’Ukraine : « Ses postures guerrières ont stupéfiait les Français, et la France en est sortie isolée ». Et cela, note-t-elle: « Alors que ni notre indépendance ni notre intégrité territoriale ne sont en jeu ». Comme une invitation à abandonner l’Ukraine. Puis de poursuivre ses attaques contre le président de la République : « Depuis qu’il est au pouvoir il n’a eu de cesse de déconstruire ce qui fut la France, de retirer à notre pays les atouts de sa puissance que sont notre dissuasion nucléaire et notre siège au Conseil de Sécurité de l’ONU qu’il veut mutualiser au bénéfice de l’Union Européenne ». Elle se propulse en défenseur de l’ouvrier français dénonçant : « Un système économique destructeur qui nous impose une immigration massive jusqu’au moindre village de France ». Un propos qui en rappelle d’autres, tenus en d’autres temps, un marqueur de l’extrême droite. D’en venir à la lutte contre le réchauffement climatique pour considérer : « La volonté de restaurer pourrait se traduire par effacer l’être humain ». Et l’augmentation du prix de l’énergie serait due « à un choix idéologique pour réduire l’activité industrielle et même individuelle des Français ».

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Jordan Bardella tête de liste RN aux européennes (Photo Joël Barcy)

Place est donnée à Jordan Bardella qui, très rapidement, tient à mettre en exergue le fait que les partis d’extrême-droite peuvent obtenir un très bon résultat en juin. Il cite notamment: « l’Italie, la Suède, la Hongrie, les Pays Bas, les Flandres… Le vent qui pousse souffle partout », se félicite-t-il avant de lancer : « Les élections du 9 juin seront un référendum contre la submersion migratoire » et, dans une ville qui pratique le sport bouliste il ne craint pas de pousser loin le bouchon en ajoutant : «Le véritable exil c’est d’être obligé de vivre dans son pays et de ne plus le reconnaître ». Il défend  alors l’idée « d’une double frontière nationale et européenne » ajoutant : «On ne veut pas gérer les flux migratoires en les régulant mais en les arrêtant. C’est là la différence fondamentale avec l’Europe de Macron » . Un discours marqué par la lutte contre un supposé effacement. Puis de conclure en appelant au vote utile à l’extrême droite…

Reportage vidéo Joël BARCY, rédaction Michel CAIRE  

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