MPG Média Club. Nouveaux visages de l’agriculture en Provence: l’excellence ça se cultive

Dans le cadre du  Salon de l’Agriculture -qui a ouvert ses portes de manière houleuse ce samedi 24 février-  Provence Tourisme a organisé la veille son MPG Média Club chez Roquette, cantine paysanne, nichée rue Sainte, à Marseille. Il a été question de l’émergence de nouveaux visages de l’agriculture en Provence.

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C’est au restaurant La Roquette qu’Isabelle Brémond a présenté les nouveaux visages de l’agriculture (Photo Michel Caire)

Provence Tourisme, avec le département des Bouches-du-Rhône et la métropole Aix-Marseille Provence, ainsi que 8 offices du tourisme de communes rurales sont présents jusqu’au 3 mars  à la 60e édition du Salon de l’agriculture (stand G181- hall 3). « Il s’agit pour nous de mettre en avant le territoire exceptionnel qui est le nôtre avec ces 50% d’espace naturel protégé. 1/3 de la surface du département est agricole et le département est le 1er producteur national de salades, de tomates, de courgettes, de poires… C’est aussi le premier département cultivé en bio. Bref nous avons une agriculture incroyable », explique Isabelle Brémond, directrice générale de Provence Tourisme.

«Défendre ce que ce territoire a de meilleur »

Isabelle Brémond rappelle: « Provence Tourisme est là pour la défense de ce que ce territoire a de meilleur, pour la défense de ceux qui font l’excellence de ce territoire, de ces paysages ». C’est là tout ce qui fait l’originalité de la mission de Provence Tourisme : « A partir du travail que nous accomplissons sur la gastronomie nous travaillons sur toute une filière de la terre à l’assiette. Et là, nous montons des projets avec l’AP-HM pour les enfants malades, nous avons des actions en direction des collèges sachant que nous avons sur ce territoire des produits pour confectionner un repas de l’entrée au dessert ». Et ajoute-t-elle :  « On est ce que l’on mange. Cela fait appel à notre conscience, joue sur notre santé. Manger c’est aussi de la relation sociale. C’est tout ce que nous faisons avec les dîners insolites lors desquels les gens arrivent, ne se connaissent pas et créent des relations tout au long du repas. Et cuisiner c’est transformer le produit, c’est de la transmission auprès des plus jeunes, c’est un acte culturel ».

Isabelle Brémond annonce que durant toute la durée du Salon de l’agriculture, des dégustations culinaires sont proposées par des chefs de collèges du Département. Au menu, des recettes du quotidien avec des produits emblématiques et de saison. Charcuterie, légumes, miel, céréales, vin, huile d’olive… Chaque jour, quatre producteurs présentent le fruit de leur travail. Des animations ludiques permettent aux visiteurs de gagner des lots, de tester leurs connaissances œnologiques et d’éveiller leur sens de l’odorat.

Nous allons tous les jours chez les paysans

Le restaurant La Roquette est raconté par Delphine qui est accompagnée de Clément et JB qui viennent de lui succéder. « En 2015 nous avons créé une association pour venir en soutien à l’agriculture paysanne qui avait du mal à écouler ses produits à un prix équitable. Nous avons ainsi écoulé des produits sains aux Pissenlits, épicerie installée elle aussi à Saint-Victor avant d’ouvrir une 2e épicerie et de se dire pourquoi ne pas ouvrir une cantine où nous cuisinerions nos invendus et des légumes moches ». Elle ajoute :  « Nous allons tous les jours chez les paysans. On a d’abord travaillé avec des producteurs des pays d’Aix, de Salon et d’Aubagne. Mais, bonne nouvelle pour eux, ils se sont organisés et ont moins besoin d’écoulement. Ce qui nous conduit à aller maintenant plus loin ». Pour Delphine le temps est venu de passer à autre chose : « JB et Clément ont repris La Roquette et travaillent dans le même état d’esprit ».

De nouvelles filières

Magali Triano, journaliste et dirigeante de Bleu Tomate met en exergue  le travail accompli par les agriculteurs pour, en permanence, s’adapter : « De nouvelles filières se créent autour des pistaches, des câpres, de la grenade ou encore de la mangue ». Frédéric Olive, directeur de Cosens, cofondateur de l’épicerie Paysanne Adele, boulevard Chave à Marseille. Épicerie  pionnière dans l’univers des épiceries paysannes Marseillaises, associative sans aucun financement public, dont l’objectif est de promouvoir et renforcer une paysannerie locale  avec une charte qui oblige à sourcer les agriculteurs fournisseurs à 90 kilomètres maximum autour de Marseille. Frédéric Olive rappelle que Cosens- qui a vu le jour en 1998 à Marseille- est un incubateur d’entreprises qui propose formation et conseil en création d’entreprise, mais aussi des espaces de travail collaboratif, de coworking ou encore de tiers-lieu. « Nous accompagnons toutes celles et ceux qui veulent changer de vie en devenant entrepreneurs, mais aussi les collectivités qui veulent transformer leurs territoires par l’entrepreneuriat et la création d’activité ». Cossens , poursuit-il, « travaille également depuis 6 ans la thématique de l’agriculture et, dans ce cadre, dispose de 5 hectares à Pertuis où nous accompagnons des agriculteurs qui veulent s’installer en bio. On essaie de monter une chaîne vertueuse reliant ceux qui produisent, ceux qui transforment et ceux qui vendent». Et annonce une plantation d’oliviers, le 28 mars, au domaine Roustan.

Martine Tardieu est venue avec sa fille Alice. Avant de céder la parole à sa fille elle explique : « Je suis issue d’une famille d’agriculteurs. Mon père exploitait ses terres à Saint-Loup, à Marseille avant d’être expulsé.  Il part s’installer sur l’Etang de Berre. Comme le voulait l’époque il produit sous serre des tomates hors-sol mais aussi de l’huile d’olive. Cela se poursuivra jusqu’en 2008 où nous avons dû nous réinventer et avons décidé de produire du bio. Nous avons continué l’olive et nous avons aussi planté des figuiers que nous cultivons en bio ». Martine Tardieu est par ailleurs commerciale, elle travaille avec des grandes surfaces jusqu’en 2007 époque où elle décide de changer d’orientation et de créer « du goût dans mon panier ». « Je propose des produits locaux et si on mange du bio tant mieux mais au moins mangeons local ». Sa fille, Alice, travaillait dans l’hôtellerie « mais j’ai toujours eu envie de reprendre les terres de mon père et c’est ce que j’ai pu faire ».

Michel CAIRE

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