Le Printemps marseillais rêvait d’emporter la mairie en 2020. Il l’a fait, contre toute attente. L’objectif, aujourd’hui, est de poursuivre ce qui a été commencé. Militants et soutiens, venus en nombre, se sont retrouvés, ce samedi, pour préparer demain. A la tribune Benoît Payan. L’édile, sans jamais les nommer, a pris pour cible ceux qui ont déclaré leur candidature. Un discours marqué à gauche.

Une salle acquise

C’est dans une chaleur étouffante, tous debout, serrés comme des sardines, que les militants ont pu humer l’air de la campagne, politique s’entend. S’il n’est pas encore officiellement candidat, le maire de Marseille a donné le ton de la campagne maniant l’ironie à l’égard de l’opposition, donnant des coups de griffes à Martine Vassal, candidate de la droite et du centre ou affichant l’indignation face à la folie identitaire de certains.
Pas de candidature officielle

Les militants étaient dans la confidence, il ne fallait pas s’attendre à l’annonce d’une candidature officielle lors de cette rentrée comme avait pu le faire Martine vassal la semaine dernière lors des universités d’été. Benoît Payan a eu droit à des acclamations mais pas d’incitation directe à se représenter. Le travail sur le terrain d’abord c’est la consigne. Le maire a félicité son équipe pour le travail accompli en ironisant sur les commentaires de l’opposition après la victoire du Printemps marseillais. « Ensemble nous avons fait la promesse que nous pourrions, que nous allions changer la ville. Contre vents et marées ils nous avaient prédit, ils dureront le temps d’un printemps mais ils ne savaient pas que le printemps revient toujours. »
« La droite marchepied du RN »
Benoit Payan décide d’abandonner son long discours pour parler, dit-il: «Avec son coeur» et s’en prend à la droite et au RN. « Cette folie identitaire qui fracture la ville portée par le Rassemblement national à Marseille et pire encore par leur marchepied, par leur courte échelle, par ceux qui estiment qu’il n’y a pas de digue à mettre entre les héritiers de Vichy et les autres.»
« Nous ne sommes que des enfants d’immigrés »
Dans la foulée, le maire de Marseille répond à Martine Vassal qui s’en prenait récemment à l’immigration en parlant de se sentir «étranger dans son propre pays». Il rappelle la fondation de Marseille : « L’histoire de notre ville c’est une histoire d’amour impossible entre une princesse et un pauvre immigré, un marin grec qui traversait la Méditerranée pour survivre. En dépit de tout, leurs religions, leurs origines, ils ont fondé Marseille. C’est ça notre histoire. Nous ne sommes que des enfants d’immigrés, nous ne sommes que le fruit d’un métissage. »
« On va continuer »
Benoît Payan dénonce, entre autres, la Métropole sur la saleté à Marseille, le métro fermé en nocturne… «On va changer ça, assure-t-il. Attendez-vous à ce qu’on continue à changer cette ville. Soyez sûrs qu’ensemble nous le ferons. Soyez sûrs qu’ensemble nous réussirons.» Mon petit doigt me dit que cela flaire la candidature à la mairie.
En campagne
Chaque militant a pu récupérer sa petite bible rose avant de partir sur le terrain pour mener « une grande enquête ». Objectif : dresser, via un questionnaire à remettre aux habitants, le bilan de la mandature et savoir si le Printemps peut espérer leur soutien lors du prochain scrutin. Certains ont déjà mené la campagne de 2020, d’autres se lancent pour la première fois.
Reportage Joël BARCY