Nice.  3e Conférence des Nations unies pour l’Océan (UNOC) du 9 au 13 juin

Après deux premières éditions, à New York (2017) et à Lisbonne (2022), la France et le Costa Rica coorganisent la 3e Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC 3) à Nice, du 9 au 13 juin 2025. La société civile, les universités, la communauté scientifique, le secteur privé, les organisations philanthropiques, les peuples autochtones, les communautés locales et d’autres acteurs seront également présents afin de collaborer et agir ensemble
à la protection de l’Océan.

(Photo Hagay Sobol)
(Photo Hagay Sobol)

Ce sont donc plusieurs dizaines de milliers d’acteurs qui s’engageront ainsi à Nice et participeront à de nombreux événements :
• différentes sessions onusiennes dont la session plénière, les panels d’action pour l’Océan, les évènements satellites en zone bleue (9 au 13 juin) ;
• les événements spéciaux organisés par la société civile (jusqu’au 13 juin) ;
• les sommets régionaux sur l’Afrique, la Méditerranée, les Deltas et les îles (9 et 10 juin) ;
• de nombreux événements culturels dans La Baleine jusqu’au 13 juin accessible à tous, gratuitement.

Trois ans après le One Ocean Summit à Brest, la France accueillera des chefs d’État et de gouvernement du monde entier, les organisations internationales et les grands acteurs internationaux pour œuvrer ensemble à la protection de l’Océan, notre bien commun.

Retour sur le droit de la mer et l’objectif de développement durable n° 14 des Nations unies

L’objectif de développement durable n° 14, qui vise la conservation et l’utilisation durable des océans, des mers et des ressources marines, est le seul des 17 ODD à être entièrement consacré à l’Océan. Il couvre des enjeux aussi variés que la lutte contre la pollution plastique, la réduction de la surpêche, la création d’aires marines protégées, ou encore le soutien aux petits pêcheurs artisanaux.
Adopté en 2015, dans le cadre de l’Agenda 2030 des Nations unies, l’ODD 14 fixe une boussole politique mondiale pour la santé de l’Océan. Pourtant, il reste à ce jour l’un des moins financés et des moins avancés. Son application concrète passe par un renforcement du droit international de la mer.
Ce droit repose sur un socle juridique fondamental : la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), dite « Constitution des océans», signée à Montego Bay en 1982 et entrée en vigueur en 1994. Elle définit les droits et obligations des États en matière de navigation, de ressources, de protection de l’environnement marin et de juridiction.
Mais jusqu’en 2023, il n’existait aucun traité international spécifique pour protéger la biodiversité en haute mer, soit les deux tiers de l’Océan mondial. C’est pourquoi l’adoption du traité BBNJ (biodiversité au-delà des juridictions nationales) marque un tournant historique. Il offre enfin un cadre légal pour la conservation et l’usage durable de ces zones vitales et complète l’architecture juridique de la CNUDM.
En rendant opérationnels les outils de gouvernance marine, de partage des ressources et de création d’aires marines protégées en haute mer, le traité
BBNJ incarne une mise en œuvre concrète de l’ODD 14. L’enjeu aujourd’hui : sa ratification par 60 États pour entrer en vigueur et donner un véritable souffle juridique à la protection de l’Océan.

Qu’est-ce que l’UNOC 3 ?

La Conférence des Nations unies sur l’Océan vise à accélérer la mise en place de coopérations et d’actions, de permettre la bonne mise en œuvre d’instruments multilatéraux. Contrairement au climat et à la biodiversité dont la gestion commune repose sur des conventions internationales dont les États parties se réunissent régulièrement lors des Conférences des Parties (COP), la protection de l’Océan par la communauté internationale s’appuie sur plusieurs traités et conventions internationales, mais ne dispose pas de gouvernance unifiée sur l’ensemble des espaces marins. Les deux premières éditions de l’UNOC ont cependant permis une prise de conscience croissante des enjeux spécifiques liés à la mer et aux océans, et de mobiliser l’ensemble des acteurs pour agir au service des océans.

Depuis 2017, les précédents sommets internationaux sur l’environnement (UNOC, COP) ont en effet permis des engagements volontaires substantiels des États, notamment la mise en place de coalitions de pays leaders en termes de protection de la biodiversité marine, la mise en place d’aires marines protégées.

Retour sur les grands événements et les avancées en matière de protection des océans

2015 – COP 21, Paris

La France obtient la commande d’un rapport spécial du GIEC sur les océans et la cryosphère (publié en 2019), première reconnaissance du rôle central de l’Océan dans la régulation du climat mondial. 2021 – COP 15, Kunming-Montréal (Biodiversité)
Adoption de l’objectif de protection de 30 % des terres et des mers d’ici 2030. L’Océan est pleinement intégré dans les stratégies nationales de conservation.

2022 – One Ocean Summit, Brest

Annonce d’une coalition pour le traité BBNJ sur la haute mer, appel à un moratoire sur l’exploitation des grands fonds, soutien à une diplomatie
scientifique bleue. Début d’une dynamique collective vers l’adoption d’un traité international.

2022 – COP27, Charm el-Sheikh

La France se prononce publiquement contre l’exploitation minière des grands fonds marins. Plus de 32 États rejoignent la coalition pour un moratoire ou une pause de précaution. Le principe de précaution devient une norme diplomatique émergente.

2023 – Adoption du traité BBNJ à New York

Signature du premier accord international dédié à la protection de la biodiversité marine au-delà des juridictions nationales. Le traité permet enfin de créer des aires marines protégées en haute mer et de réguler les activités humaines dans 60 % de l’Océan mondial.

2023 – Accord climatique à l’OMI : Décarbonation du transport maritime engagée

L’OMI fixe un objectif de neutralité carbone pour le transport international à l’horizon 2050. Accord soutenu activement par la France et ses partenaires européens.

Pour cette troisième édition, la France souhaite s’appuyer sur ces importants résultats et élever encore le niveau d’ambition des engagements qui seront annoncés à Nice. Depuis près de deux ans, un travail important a été engagé pour permettre à Nice l’adoption d’un cadre de gouvernance international de la haute mer avec la ratification du traité BBNJ, des engagements pour la gestion régionale des déchets plastiques et une meilleure protection des écosystèmes. L’UNOC 3 vise également à renforcer le rôle de la science et de la connaissance pour guider nos politiques, et développer l’économie bleue durable.

 

Une nouvelle étape dans la gouvernance de l’Océan : Le Plan d’Action de Nice pour l’Océan

L’UNOC 3 vise à renforcer la mise en œuvre de l’objectif de développement durable 14 (ODD 14) sur l’environnement marin avec trois priorités, afin d’aboutir à des actions ambitieuses des parties prenantes :

1. Renforcer et mieux diffuser les connaissances liées aux sciences de la mer pour une meilleure prise de décision politique.
2. Œuvrer à l’aboutissement des processus multilatéraux liés à l’Océan pour rehausser le niveau d’ambition pour sa protection. L’entrée en vigueur du traité BBNJ sera l’un des enjeux majeurs de l’UNOC 3 .
3. Mobiliser des financements pour conserver et exploiter de manière durable l’Océan, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable (ODD 14) et soutenir le développement d’une économie bleue durable.
Le Plan d’Action de Nice pour l’Océan sera composé d’une déclaration politique et d’une liste d’engagements volontaires de la part des parties prenantes et de nombreuses coalitions.

Programme de la Conférence des Nations unies sur l’Océan (9-13 juin)

En parallèle de la session plénière du 9 au 13 juin, des séquences de dialogues réuniront les États membres, les organisations des Nations unies et les
représentants de la société civile (ONG, scientifiques, entreprises). Ces dialogues, les panels d’action pour l’Océan, ouverts aux gouvernements, à la société civile et aux entreprises, permettront de mettre en lumière les coalitions et initiatives adoptées en faveur de l’Océan et d’ancrer la conférence dans l’action en proposant des solutions concrètes avec l’ensemble des participants. Elle sera l’occasion pour les décideurs politiques d’échanger avec toutes les parties prenantes de la gestion de l’Océan, pour assurer une meilleure préservation du bien commun qu’est l’Océan

Adoptés par consensus par les 193 pays membres des Nations unies en juillet 2025, les panels d’action pour l’Océan sont structurés autour de dix thèmes :
1. Encourager la gestion durable des pêches et soutenir la pêche à petite échelle.
2. Conserver, gérer durablement et restaurer les écosystèmes marins et côtiers, y compris les écosystèmes des fonds marins.
3. Exploiter toutes les formes de coopération, en particulier au niveau régional.
4. Lutter contre la pollution marine sous toutes ses formes.
5. Tirer parti des liens entre l’Océan, le climat et la biodiversité.
6. Permettre des économies durables basées sur l’Océan, qui ne laissent personne de côté.
7. Promouvoir une production alimentaire durable à partir de l’Océan pour parvenir à la sécurité alimentaire.
8. Améliorer les connaissances scientifiques et l’interface science-politique.
9. Renforcer la conservation et l’utilisation durable de l’Océan et de ses ressources en appliquant le droit international tel qu’il est édicté par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS) et de ses accords d’application.
10. Mobiliser des financements pour les actions relatives à l’Océan à l’appui de l’ODD 14

Programme

Lundi 9 juin

9 h – 13 h: Plénière d’ouverture
9 h – 10 h: Segment d’ouverture
10 h – 13 h: Panel d’action pour l’Océan – Conserver, gérer durablement et restaurer les écosystèmes marins et côtiers, y compris les écosystèmes des grandes profondeurs.
15 h – 18 h:  Panel d’action pour l’Océan – Accroître la coopération scientifique, les connaissances, le renforcement des capacités, la technologie marine et l’éducation en lien avec l’océan pour renforcer l’interface science-politique en faveur de la santé de l’océan.

Mardi 10 juin
10 h – 13 h:  Plénière
10 h – 13 h: Panel d’action pour l’Océan – Mobiliser des financements pour les actions en faveur de l’océan, en soutien à l’ODD 14.
15 h – 18 h:  Panel d’action pour l’Océan – Prévenir et réduire de manière significative la pollution marine de toutes sortes, notamment celle issue des activités terrestres.

 Mercredi 11 juin
10 h – 13 h:  Panel d’action pour l’Océan- Favoriser une gestion durable des pêcheries, y compris en soutenant les pêcheurs artisanaux.
15 h – 18 h:  Panel d’action pour l’Océan – Faire progresser les économies durables basées sur l’océan, le transport maritime durable et la résilience des communautés côtières sans laisser personne de côté.

Jeudi 12 juin
10 h – 13 h: Panel d’action pour l’Océan – Tirer parti des interconnexions entre l’océan, le climat et la biodiversité.
15 h – 18 h:  Panel d’action pour l’Océan – Promouvoir et soutenir toutes formes de coopération, en particulier au niveau régional et sous-régional.

Vendredi 13 juin
10 h – 13 h:  Panel d’action pour l’Océan – Promouvoir le rôle de l’alimentation durable issue de l’océan pour l’éradication de la pauvreté et la sécurité alimentaire.
15h – 18h:  Panel d’action pour l’Océan – Renforcer la conservation et l’utilisation durable de l’océan et de ses ressources par la mise en œuvre du droit international tel que reflété dans la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.
15 h – 18 h:  Plénière de clôture

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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