On a vu à la Roque d’Anthéron : Mam’zelle Hendricks chante le blues

Publié le 25 juillet 2016 à  10h40 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h31

Barbara Hendricks : « Le blues, c’est la vie comme elle est vraiment » (Photo X.D.R.)
Barbara Hendricks : « Le blues, c’est la vie comme elle est vraiment » (Photo X.D.R.)

«Nous sommes plus nombreux, nous sommes plus forts et nous gagnerons», lance Barbara Hendricks au terme de son concert de ce dimanche à La Roque d’Anthéron. Tonnerre d’applaudissements, standing ovation, pour celle qui en mots clairs, précis, fédérateurs lançait un message de paix, et rappelait qu’il faut sans cesse marcher pour la liberté, comme le firent des milliers d’Américains noirs venus dans les années 1950-1960 défendre leurs droits dans les rues. Devant de nombreux élus de la Métropole, et face à un public venu massivement l’applaudir, (plus une place de libres au parc Florans), Barbara Hendricks a illustré ses propos en chantant le blues. Voilà plus de vingt ans que le jazz est à son répertoire, et une décennie qu’elle explore de sa voix magique les racines de cet art qui puise ses racines dans les négro spirituals, chants de travail chantés et même criés par les esclaves dans les plantations de coton. Avec un programme intitulé « Blues everywhere I go» et deux musiciens, Max Schultz à la guitare, et Mathias Algotsson au piano et à l’orgue, Mam’zelle Hendricks a ému le public, l’a fait chavirer de bonheur et l’a invité à battre la mesure. Il faut dire que la grande diva suédoise qui ne se comporte pas en diva justement connaît son affaire et sait installer entre elle et le public une complicité presque immédiate. Dès son entrée sur scène, la magie a opéré, et après avoir redit combien elle était heureuse de revenir pour la troisième fois à la Roque d’Anthéron elle a enchaîné, ses chants entrecoupés d’improvisations proposées par ses deux musiciens absolument impeccables et doués d’un sens du rythme hors du commun. Bien sûr la voix de la cantatrice n’est pas cabossée (au contraire) comme celle d’une Nina Simone à son zénith, mais celle qui chanta autrefois des lieder de Schubert sous la direction du pianiste Radu Lupu tient la distance, franchit les octaves sans difficulté et, rappelle ainsi d’un ton clair que le blues «exprime le désir de solidarité». Une soirée qui fera date !
Jean-Rémi BARLAND

Articles similaires

Aller au contenu principal