Premier débat des Primaires Citoyennes socialistes à Marseille : un vent de propositions force 6

Publié le 13 septembre 2013 à  11h34 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h18

Les six candidats engagés dans la course aux Primaires socialistes à Marseille, les 13 et 20 octobre, ont rivalisé d’imagination ce jeudi devant les caméras de France 3 pour remédier aux maux qui touchent la cité phocéenne sur lesquels les constats sont unanimes. Au-delà des propositions pas toujours incompatibles les unes avec les autres, chacun a tenté d’affirmer son style.

Les six candidats engagés dans la course aux Primaires socialistes à Marseille, les 13 et 20 octobre ont été force de propositions ce jeudi devant les caméras de France3
Les six candidats engagés dans la course aux Primaires socialistes à Marseille, les 13 et 20 octobre ont été force de propositions ce jeudi devant les caméras de France3
« Six pour une investiture » : s’il s’était agi d’une production cinématographique, c’est le titre que l’on aurait pu donner à ce premier débat des Primaires citoyennes socialistes qui s’est déroulé ce jeudi 12 septembre dans les studios de France 3 Provence-Alpes. Patrick Mennucci, député-maire du premier secteur de Marseille, Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux Personnes handicapées et à la Lutte contre l’exclusion et conseillère générale, Eugène Caselli, président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) et conseiller municipal, Samia Ghali, sénatrice-maire du huitième secteur de Marseille, Christophe Masse, vice-président du conseil général, conseiller municipal et conseiller communautaire, et Henri Jibrayel, député des Bouches-du-Rhône et conseiller général, sont donc les six socialistes officialisés candidats à la mairie de Marseille. Ils seront départagés les 13 et 20 octobre prochains par un corps électoral dont il est bien difficile de deviner les contours puisque le scrutin est ouvert à tous les électeurs marseillais âgés de plus de 18 ans, s’acquittant de la modique somme d’un euro. D’où la prudence avec laquelle il faut considérer les enquêtes d’opinion sorties ces derniers jours, auxquelles on ne peut objectivement accorder qu’un crédit extrêmement limité.
Pour tous, l’enjeu est le même : devenir celui qui aura le droit d’affronter le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (UMP) en mars prochain. Car même si ce dernier n’est pas encore officiellement candidat à un quatrième mandat, il ne s’agit là pour beaucoup, comme l’a d’ailleurs affirmé vendredi dernier son ancien lieutenant Renaud Muselier (UMP), que d’« un secret de polichinelle ».
Alors forcément à un mois du scrutin, ce premier débat télévisé, sur Internet d’abord dès 18h10, puis sur les antennes de France 3 Provence-Alpes et de France 3 Côte d’Azur à partir de 23h15, devait permettre à chacun de marquer les esprits à presque un mois jour pour jour du premier tour. « La campagne démarre vraiment. Elle va être médiatique à partir de maintenant. Les gens s’inspireront de nos idées et auront envie de venir vers nous », parie Henri Jibrayel. Aux yeux de Christophe Masse, « l’enjeu de ces débats et de cette campagne est de déterminer qui va conduire cette liste, qui va mener ce combat  ». Pour Samia Ghali, « peu importe qui sortira vainqueur de cette primaire, nous serons tous ensemble pour gagner et faire que la gauche puisse remporter la ville de Marseille ».

La sécurité et l’emploi, les priorités communes

Patrick Mennucci considère lui que « la question essentielle c’est comment on agit pour créer 50 000 emplois privés à Marseille, comment on travaille sur l’école communale ? Il faut agir pour que les gens viennent voter. » Eugène Caselli souhaite pour sa part « s’adresser aux 860 000 Marseillais qui ont tous la même priorité : la sécurité, l’emploi et l’unité de cette ville. Alors il faut se battre d’un côté pour la ville qui réussit et jouer sur nos atouts forts, mais de l’autre côté, travailler aussi sur cette ville qui s’enfonce, pour que cette ville soit enfin réunifiée » afin que « tous les quartiers soient logés à la même enseigne  ». Quant à Marie-Arlette Carlotti, elle juge que « les Marseillais vivent avec un système ancien qui ne fonctionne plus ». Une rupture est nécessaire qui prend, selon elle, deux formes : tout d’abord en finir avec « l’immobilisme incarné par Jean-Claude Gaudin qui a baissé  les bras et laisse des quartiers en déshérence  » et avec « ce que l’on n’aime pas trop à Marseille, qu’on appelle le clientélisme  » qui désigne « les petits arrangements entre amis  ».
Le ton étant donné, les présentations faites, il s’agissait ensuite de confronter les différents programmes sur les thèmes majeurs de cette campagne municipale à Marseille, ceux qui correspondent aux plus grandes attentes des Marseillais à savoir la sécurité, l’emploi, la propreté, sans oublier cette métropole Aix Marseille Provence, regroupant 92 communes, dont le gouvernement a programmé l’acte de naissance pour le 1er janvier 2016.
Globalement, les propositions des uns et des autres sont apparues bien souvent compatibles notamment sur la sécurité, où chacun a rivalisé de propositions en saluant les efforts déjà entrepris par le gouvernement sur le sujet tout en plaidant pour un renforcement des effectifs de la police municipale et une meilleure coordination de son action avec le police nationale ; sur l’emploi où chacun s’engage à incarner un futur maire de Marseille qui soit un « VRP de la ville  » afin d’attirer les entreprises, ou encore sur la métropole, où seule Samia Ghali affiche son scepticisme quant au montant de l’accompagnement financier de l’État. Finalement, c’est sur la propreté que l’affrontement a été le plus clivant entre Eugène Caselli et Patrick Mennucci. Là où le président de la communauté urbaine a défendu son bilan – « J’avais un héritage, celui de la municipalité Gaudin et le verre était très vide. Je pense qu’aujourd’hui, il est à moitié plein » – le député-maire du 1er secteur estime au contraire qu’il n’est pas sorti de la « cogestion avec FO », le syndicat majoritaire à la Ville comme à MPM, et plaide pour que la question de la propreté revienne sous le giron des maires de secteur car il s’agit à ses yeux d’« un problème de management  », une proposition sur laquelle il est rejoint par Henri Jibrayel. Autre clivage, tant Samia Ghali que Christophe Masse plaident quant à eux pour que la police municipale soit investie d’une mission de verbalisation sur ce sujet là où Eugène Caselli a mis en place une police spécifique de la propreté que Patrick Mennucci voudrait voir disparaître.

Patrick Mennucci joue la carte de l’offensive

Mais plus encore que les propositions, ce sont les postures et le ton adoptés par les uns et les autres qui ont été les plus révélatrices. A l’instar du comportement qu’il affiche lors des séances du Conseil municipal, où il n’hésite pas à répondre du tac au tac à la droite sans même attendre que la parole lui soit donnée, Patrick Mennucci a été le plus offensif, n’hésitant pas à interrompre les autres candidats et à afficher ses différences. C’est lui qui a ainsi fait remarquer à Marie-Arlette Carlotti qu’il faut armer la police municipale si elle est appelée à travailler la nuit, là où la ministre s’interroge encore pour savoir si le personnel a le niveau de formation requis pour la mise en œuvre d’une telle mesure. Il a également taclé la conseillère générale qui défend le triplement des effectifs de la police municipale là où il se propose de les doubler : « Je crois qu’on est dans un débat très sérieux. Il faut dire qu’est-ce qu’on ne va pas payer pour payer la police municipale. Parce que doubler c’est déjà compliqué. » Sur le même thème, il a aussi contesté les chiffres avancés par Eugène Caselli qui veut « un policier municipal pour 1 000 habitants » en s’appuyant sur les exemples de « Lyon, Nice, Lille ou Nantes », le député-maire du 1er secteur assurant que tel n’est pas le cas, sauf à Nice. Enfin, il s’est encore opposé à Samia Ghali qui assure que l’aide de l’État à la création de la Métropole se limite pour l’heure à 15 M€ par an là où Patrick Mennucci avance que la future loi de Finances acte déjà un engagement à hauteur de 52 M€. Et quand ses propositions convergent avec celles des autres candidats, il s’en prend à d’autres cibles comme Jean-Claude Gaudin sur l’emploi – « la discussion que nous avons là, elle se passe sous l’égide de la passivité, de l’immobilisme de M. Jean-Claude Gaudin durant 19 ans  » – ou le président du conseil général Jean-Noël Guérini (PS) sur la métropole – « Elle a été combattue par tous les conservatismes que l’on peut trouver dans cette ville et ce département, notamment ceux organisés par M. Guérini au conseil général des Bouches-du-Rhône. Le fait d’avoir pu avancer sur la métropole, c’est un coup très dur que nous donnons à un système clientéliste. »

Marie-Arlette Carlotti dans la droite ligne des priorités du gouvernement

Marie-Arlette Carlotti, l’autre favori de ces sondages auxquels il est bien difficile de donner foi, a été moins frontale avec ses concurrents. Tout juste a-t-elle affiché ses divergences avec Samia Ghali sur le recours à l’armée pour régler le problème de l’insécurité – « Ce que je n’ai pas compris et que je ne comprends toujours pas, c’est qu’on continue à en faire une proposition alors que ça repose sur du sable » – ou sur la question de la métropole – « On a l’outil maintenant. On l’a peut-être trop abordée de manière institutionnelle. Si on met de la politique là-dedans, ou les clivages vont disparaître, parce que c’est l’intérêt de tous, ou ils vont être tout à fait différents  ». La ministre marseillaise du gouvernement Ayrault a également été dans son rôle en appuyant les mesures prises par le gouvernement que ce soit en matière de sécurité, sur l’aménagement des rythmes scolaires, qu’elle s’engage à mettre en œuvre dès 2014 tout en s’attaquant à la scolarisation des moins de 3 ans où Marseille est « très en retard », ou encore sur cette question de la métropole. Elle se veut également innovante sur l’emploi où elle s’engage à œuvrer à « la création de 100 000 emplois privés sur 10 ans dans le cadre de la métropole ». Enfin, si elle a pris ses distances avec le bilan de la propreté d’Eugène Caselli, évoquant « l’encadrement, le management  » comme un élément « sur lequel on peut travailler  », elle a refusé de l’accabler reconnaissant que « des choses ont été faites  ». Sur ce thème, c’est davantage avec Jean-Noël Guérini, avec qui elle est brouillée, « un candidat qui disait: « Si vous votez pour moi dans six mois, Marseille sera propre »  » qu’elle a affiché sa rupture et pris ses distances avec Patrick Mennucci – « Quant au « fini-parti », je ne voudrais pas que ça devienne un slogan. A Lyon, il y a le « fini-parti » et la ville est propre ». Enfin, d’une manière générale, ses critiques les plus vives ont visé le bilan de la municipalité Gaudin – « être maire de Marseille, c’est porter son avenir, c’est travailler en direction de la jeunesse » alors que « 25% des jeunes sortent sans diplôme  » – et le système clientéliste. Elle se veut enfin « partie prenante » du développement du port, 40 000 emplois directs et induits, qui va dessiner une nouvelle stratégie en 2014-2018.

Eugène Caselli veut réunifier Marseille

Eugène Caselli, celui qui a dirigé la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) sans majorité durant six ans, a pour sa part ardemment défendu son bilan, notamment sur la propreté. « J’assume mon bilan. Je suis réaliste, je ne suis pas satisfait complètement. Durant les trois premières années de mon mandat, on ne m’a pas fait de cadeaux avec des grèves successives de sociétés privées qui ont été dures, longues, et qui ont été anormales, maintenant on le sait, les affaires l’ont prouvé. On a fait des progrès car on a mis en place une organisation qui commence à donner des résultats  », assure-t-il. Pour le reste, le président de la communauté urbaine a fait valoir sa vision globale de la ville, cette fracture Nord-Sud qu’il veut s’atteler à résorber. Un fil conducteur dont il ne se départit pas, même en matière de sécurité où il soutient que « la sécurité des quartiers Sud passe par le développement économique des quartiers Nord  ». C’est d’ailleurs sur le plan économique que ses propositions se distinguent le plus de celles des autres candidats à l’investiture socialiste avec la création de « zones socialement prioritaires  », une idée chère à Jean-Luc Chauvin, le président de l’UPE 13, l’antenne locale du Medef, et d’un Euromed III du centre-ville, dont le périmètre irait de la gare Saint-Charles à Belsunce en passant par Noailles « car Marseille est la seule grande ville qui a un centre-ville paupérisé  ». Un domaine économique où il se voit comme d’autres VRP de Marseille allant « sur les grands salons internationaux avec les chefs d’entreprise  ». Pour le reste, l’heure des critiques à l’encontre de Jean-Claude Gaudin viendra plus tard, même s’il évoque « l’héritage » de la propreté et qu’il martèle que « Marseille n’accélère pas, Marseille décélère  ». Pas de griefs non plus à l’encontre des autres candidats aux primaires, à l’exception de Patrick Mennucci où les oppositions portent sur la forme – « Si M. Mennucci se comporte comme au conseil municipal, on ne s’en sortira pas » – que sur le fond. « C’est voté à la communauté urbaine depuis 2009  », a-t-il ainsi asséné au sujet de la possibilité d’inscrire « une clause dans les marchés publics pour embaucher nos jeunes », une proposition où le député-maire du 1er secteur se voulait novateur.

Samia Ghali fait résonner sa différence

Samia Ghali a quant à elle fait entendre sa différence. La maire de secteur des 15e et 16e arrondissements a ainsi réaffirmé son désir de voir l’armée venir en renfort pour régler le problème de l’insécurité à Marseille. Une proposition qu’elle avait formulée l’an dernier et sur laquelle elle a été rejointe par Ségolène Royal (PS), l’ancienne candidate de la rue de Solferino à la présidentielle de 2007, et par six Français sur dix si l’on en croit un sondage publié ce jeudi. « Je suis réellement en phase avec les Français et les Marseillais. La situation est arrivée à un stade qui est insupportable. A Paris, on voit l’armée sur les grands boulevards, dans les gares, dans les grands magasins. Pourquoi Marseille ne serait-elle pas la France, pourquoi n’aurait-elle pas le même traitement ?  », s’interroge-t-elle à haute voix. Un modèle parisien qui motive aussi les réserves que la sénatrice des Bouches-du-Rhône formule sur la métropole. « Quand je suis intervenue, j’ai bien dit que je n’étais pas contre le principe de la Métropole mais que cette Métropole-là n’apporterait pas de réponses aux questions des Marseillais et à la détresse des Marseillais. Elle nous ramènera 15 M€/an. Si on veut rattraper le retard de Marseille rien que sur la question des transports, c’est 3 Mds€. Il faut que l’État abonde, lui qui a dit qu’il fallait aider Paris à hauteur de 30 Mds€ », explique-t-elle. Différence qu’elle fait aussi résonner sur l’emploi en plaidant pour la formation des jeunes. « Prenons les choses par le début : on pourrait avoir toutes les entreprises du monde à Marseille, si nous ne préparons pas cette jeunesse, les demandeurs d’emploi, à ces métiers, on n’aura pas davantage d’emplois. Certaines entreprises marseillaises qui embauchent aujourd’hui vont chercher de la main d’œuvre à l’étranger : ça existe car nous n’avons pas anticipé la formation ni de cette jeunesse, ni des chômeurs, qui ne sont pas préparés à ces métiers de demain  », souligne-t-elle. Samia Ghali se veut également l’ardente défenseure du port de Marseille, souhaitant un « Sofia-Antipolis de la mer avec de la réparation navale » en s’appuyant sur la forme 10, la plus grande de Méditerranée. Elle endosse avec force et conviction son costume d’élu de proximité : « Je n’ai pas besoin d’un sondage pour savoir ce que veulent les Marseillais », n’a-t-elle pas manqué de marteler.

Christophe Masse, « le candidat de l’ordre juste »

Dans les accents rappelant par moment ceux de Ségolène Royal lors de la campagne de l’élection présidentielle de 2007, Christophe Masse s’est, quant à lui, présenté comme « le candidat de l’ordre à Marseille, de l’ordre juste ». « Pour ces élections municipales, nous allons tous être dans l’obligation de travailler à une révision des consciences  », affirme-t-il. Car, à ses yeux c’est d’un patron dont manque Marseille. « Le maire ne peut plus être celui qui se contente de regarder ce qui se passe ailleurs et de commenter l’actualité. Il faut être ce capitaine d’équipe, ce chef d’orchestre », souligne-t-il. Un rôle qu’il se fait fort d’assumer dans tous les domaines, la sécurité, pour « organiser une police municipale digne de ce nom  », la propreté, pour s’attaquer à bras le corps à « l’incivilité  » avec le concours de la police municipale, « une police d’autorité » qui verbalisera, ou encore l’emploi où « le maire peut créer un environnement favorable à l’accueil des nouvelles entreprises  » ce qui passe par « une politique de transports adaptée, une politique de logement équilibrée, un développement des services publics », afin d’être « un maire moteur, un maire VRP pour Marseille ». Quant à la métropole, elle doit permettre à Marseille de retrouver « une place dans ce concert euro-méditerranéen ». « Cela va permettre de mutualiser les moyens et de bénéficier de fonds importants. Et l’État sera, j’en suis certain, au rendez-vous  », parie-t-il. Ses critiques, il les réserve à la municipalité sortante, tant sur la sécurité – « On ne peut pas dédouaner l’échec du maire de Marseille sur la politique sécuritaire » alors qu’« aucun maire d’une grande ville ne peut s’exonérer de la tranquillité publique » – et sur l’emploi – « Un maire qui enfin se lève pour aller à Gênes, à Barcelone, à Tunis, à Alger  ». Enfin, il ne perd pas de vue l’après Primaires. « Je pense qu’on servira Marseille quand on ne se servira plus de l’enjeu de la sécurité. C’est un enjeu républicain qui réclame une mobilisation générale et des propositions. Il faut arbitrer ça : c’est le rôle de l’après 20 octobre  », explique-t-il notamment.

Henri Jibrayel innove en matière de lutte contre l’insécurité

Enfin, le fait d’être le moins bien placé dans les sondages n’a pas fait perdre son sens de l’humour à Henri Jibrayel. « Je me demande où sont passés les électeurs, ceux qui m’ont fait confiance 4 fois et m’ont élu quatre fois sur mon nom. Ceux qui m’ont fait confiance le 17 juin 2012 et qui m’ont élu (député ndlr) avec 63% des voix. J’ai l’impression que les Marseillais, mes amis, ceux qui me font confiance, ont disparu sur une île déserte. Cela fait beaucoup d’avis de recherche  », ironise-t-il. Ainsi pas question de se retirer de la course pour l’élu des quartiers Nord qui souhaite que « les Marseillais sachent ce que je veux dire pour Marseille  ». Et des propositions, le conseiller général n’en manque pas notamment en matière de sécurité où il plaide pour l’implantation de 20 commissariats municipaux, un par arrondissement, deux dans les plus importants, et d’« une compagnie d’opération spéciale  », un peu à la manière des « Bopé », brigades d’élite qui intervenaient dans les favelas à Rio. « Toute proportion gardée, à New York et à Rio, on est arrivé à résoudre et à résorber la délinquance, à faire diminuer les meurtres de 37 à 40%. Vous n’allez pas me dire que sur un territoire de 10 km, du 13e au 16e arrondissement, on n’arriverait pas à résorber si on mettait une COS avec un changement du Code Pénal de procédure. Il s’agirait d’une brigade de gendarmerie, c’est la police, une brigade spéciale qui aurait droit de palper et de résoudre tout ce qui se passe dans les cités  », étaye-t-il. Pour le reste, Henri Jibrayel n’hésite pas à afficher ses convergences, avec Eugène Caselli en matière de sécurité – « Quand on parle d’insécurité, il faut parler emploi  » -, avec Patrick Mennucci sur la propreté – « Il faut à tout prix que les maires de secteur aient la main sur les cantonniers  » -, avec Christophe Masse sur la vision de la fonction de maire – « Il faut qu’un maire de Marseille VRP, mais si de grandes entreprises nous regardent, au vu de l’insécurité, la saleté, elles ne viendront pas. C’est pour ça qu’il faut une équipe qui ait une volonté politique », et avec Samia Ghali en matière de formation professionnelle – « On a installé les zones franches en 1997 malheureusement on n’a pas formé en amont les jeunes aux emplois qui allaient s’installer ». Pour y remédier, il nommera deux délégués à l’emploi afin de bâtir une « plate-forme  » pour trouver, dès la première année, « les 10 000 emplois qui dorment sur Marseille ».
Serge PAYRAU  

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