Présidentielle: Marseille dynamise la campagne de Benoît Hamon

Publié le 8 mars 2017 à  1h35 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h31

C'est un Benoît Hamon offensif qui a tenu un meeting à Marseille (Photo Robert Poulain)
C’est un Benoît Hamon offensif qui a tenu un meeting à Marseille (Photo Robert Poulain)
3 000 personnes ont participé au meeting de Benoît Hamon à Marseille (Photo Robert Poulain)
3 000 personnes ont participé au meeting de Benoît Hamon à Marseille (Photo Robert Poulain)

C’est un Benoît Hamon offensif qui a tenu un meeting à Marseille, s’en prenant vivement à l’extrême-droite, François Fillon et Emmanuel Macron avant de développer la politique qu’il veut mener principalement en direction des seniors, de la jeunesse. Concernant le FN, il lance: «Il parle de France apaisée mais s’en prend à la police, aux juges, à la presse. Vous imaginez s’ils gagnaient? Nous aurions la violence au sommet de l’État, le rejet de l’Autre. «La Droite, poursuit-il, veut incarner l’autorité mais son leader remet en cause l’indépendance de la justice, prétend échapper aux fautes qu’il a commises» Il a notamment évoqué, à propos de ceux qui sont tenté, à gauche, par Macron: «Ce sont des oiseaux migrateurs… avec une différence, les oiseaux cherchent la chaleur tandis que eux cherchent des places au chaud». Assurant : «Nous, nous sommes là pour conduire une politique de gauche claire, limpide, qui réussisse, qui propose un futur désirable». Une campagne qui met en lumière une jeune économiste, marseillaise, Julia Cagé, enseignante-chercheuse à Sciences Po après un doctorat à Harvard. Quel que soit le résultat de la campagne, elle devrait s’inscrire durablement dans le paysage politique. Jérôme Guedj, porte-parole de Benoît Hamon évoque pour sa part «la constance et la cohérence des propositions de Benoît Hamon», parle de «la gauche vivante, républicaine et laïque qui sait se rassembler, de l’égalité Homme/Femme, de la transition écologique».

«Le revenu universel d’existence sera reconnu comme un des acquis sociaux majeurs du XXIe siècle»

Julia Cagé insiste sur l’école publique, son rôle d’ascenseur social, en vient au revenu universel d’existence: «qui sera reconnu comme un des acquis sociaux majeurs du XXIe siècle.» «Il va redonner, décrit-elle, de la liberté et de l’autonomie aux jeunes en formation, aux jeunes entrepreneurs qui veulent s’insérer sur le marché du travail, aux jeunes qui échouent car il est permis d’échouer, c’est cela la protection sociale du XXIe siècle». «Il faut croire dans la jeunesse, insiste-t-elle, investir en elle. Il faut se préoccuper de la planète que nous allons laisser à la jeunesse mais aussi de la jeunesse que nous allons laisser à la planète». S’en prend à la Droite: «Elle est nulle en économie, à l’exception de François Fillon qui gère si bien sa petite entreprise familiale». Parle d’Emmanuel Macron, celui «qui invente un impôt et une CSG régressifs… Il aime la régression, nous allons le faire régresser dans les sondages».
Benoît Hamon abordera en premier lieu la question du travail: «Nous sommes confrontés à l’impact du numérique sur le travail. Les études les plus optimistes envisagent 10% d’emplois détruits. S’il s’agit de voir les travaux pénibles ne plus être effectués par des Hommes mais des robots c’est une bonne nouvelle… à condition d’avoir une meilleure répartition du travail. Le travail est la question centrale, c’est pour cela que Julia Cagé, Thomas Piketty et de nombreux économistes travaillent sur le revenu universel dont les conditions de financement surprendront». Puis de dénoncer les politiques d’austérité «qui échouent, font prospérer le nationalisme, l’extrême-droite, préparent le pire, la guerre du tous contre tous». En vient à l’écologie: «On peut toujours renégocier la dette financière, en revanche, on ne peut pas renégocier la dette écologique, c’est irréversible».
Benoît Hamon souligne la situation des seniors, de l’allongement de la vie. «En 2030 nous aurons 8 millions de citoyens de plus de 75 ans. La Droite, face au vieillissement de la population, se prononce pour cotiser plus longtemps, voit une opportunité pour le marché. Emmanuel Macron remet lui en cause les retraites, remet aussi en cause le compte de pénibilité. Nous, nous le renforcerons. Il n’y a pas plus grande injustice que de voir ceux qui ont exercé les métiers les plus durs recevoir les retraites les plus faibles et avoir l’espérance de vie, en bonne santé, la plus courte». Il se réjouit de constater que «la France connaît un allongement de la durée de vie tout en continuant de faire des enfants. (…) Ce sera une chance dans l’Europe de demain, une chance de bénéficier de 15 millions de seniors qui ont tant à donner». «Combien d’associations, poursuit-il, seraient exsangues sans le bénévolat de 4 millions de retraités. Combien de mairies tiennent grâce à l’investissement de seniors. Sans eux comme élus, nombre de communes ne connaîtraient plus de démocratie locale ». Au-delà, considère-t-il: «L’investissement dans la société du bien-vieillir bénéficiera pleinement à l’économie nationale avec la création de 90 000 postes de personnels soignants».

«J’augmenterai de 10% le minimum vieillesse dès juin 2017»

Il annonce vouloir améliorer les conditions de vie des retraités: «Raison pour laquelle j’augmenterai de 10% le minimum vieillesse dès juin 2017». De plus, «un milliard d’euros sera affecté sur cinq ans à l’Assurance maladie afin d’augmenter la présence des aides-soignants en EHPAD». Il annonce également la création de 250 000 places d’accueil pour la petite enfance: C’est bien pour la petite enfance, cela l’est aussi pour celles qui doivent renoncer à travailler au moment de l’arrivée d’un enfant. Il fait le point sur l’école qui est celle, dans l’OCDE, «où le destin de l’enfant est le plus lié à ses origines sociales». Il entend sortir de cette logique. Pour cela, propose-t-il: «Nous créerons 40 000 postes supplémentaires dans l’Éducation nationale sur le quinquennat là où Emmanuel Macron propose d’en créer 4000. Nous savons désormais qui porte une politique éducative de gauche ambitieuse et égalitaire». Après avoir subi le feuilleton Fillon, Benoît Hamon semble vouloir se faire entendre dans la campagne.
Michel CAIRE

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