Retour sur…. La langue française à droit de cité à Villers-Cotterêts

Lors d’une cérémonie inscrite dans un engagement pour la francophonie, Emmanuel Macron, président de la République, a inauguré la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts (Aisne).

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Emmanuel Macron a inauguré la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts (Photo Capture d’écran)

Située dans une ville emblématique de l’histoire de la langue française, la Cité internationale de la langue française se positionne comme un centre dédié à la promotion de la francophonie à l’échelle internationale. Lors de son discours inaugural, Emmanuel Macron a souligné l’importance de la langue française en tant que vecteur d’échange culturel, de dialogue et de diversité.

Cette initiative, conçue pour célébrer la langue française, vise à encourager son utilisation et son rayonnement à travers le monde. La Cité propose des programmes éducatifs, culturels et linguistiques destinés à renforcer les liens entre les pays francophones et à promouvoir une vision commune de la langue.

«Je m’étais engagé à le restaurer, à en faire la Cité internationale de la langue française. Nous y sommes », déclare le président de la République. Ce projet culturel présidentiel a été engagé en 2017 alors que le château est à l’état d’abandon. Le chef de l’État lance la restauration de ce monument, patrimoine historique,  pour y faire naître une Cité internationale, première institution culturelle dédiée à la langue française, c’est également le premier projet culturel, porté par un président de la République, implanté au cœur du territoire.

Cinquième langue parlée à travers le monde, le français rassemble une communauté internationale composée de 88 pays. «La francophonie favorise la création culturelle, artistique et économique en offrant à chacun de ses locuteurs, de naissance ou d’adoption, des opportunités au-delà de leurs frontières», explique  Emmanuel Macron qui a tenu, dans son discours inaugural à répondre à trois questions «simples» . La première est «Pourquoi, dans ce lieu et ce château aujourd’hui, faire une Cité internationale de la langue française ?» La deuxième c’est «en quelques mots essayez de dire ce que sera cette cité.» Et enfin la troisième, «est d’essayer de dire ce que la langue française a d’essentiel pour nous tous et toutes aujourd’hui ».

Le Chef de l’État  rappelle ainsi la signature de l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539 par François Ier. Ce joyau de la renaissance abrite désormais cette ordonnance. Un écrit historique qui a établi «l’usage officiel du français dans les actes administratifs et juridiques, remplaçant ainsi le latin et les dialectes locaux.» Contribuant à son développement et à sa diffusion à travers le pays. Le français devient alors une langue  «symboliquement et réellement ouverte à la compréhension de tous et non plus réservée simplement aux clercs et aux lettrés ». Il met également en avant Joachim Du Bellay, qui, 10 ans plus tard, allait mener combat: « En expliquant que cette langue n’était pas la langue des barbares et qu’elle avait quelques mérites, y compris par rapport au grec et au latin, conduisant à nouveau une de ces aventures entre les anciens et les modernes. C’est ça l’aventure de la langue française. Et elle fut toujours animée par ces tensions. Et durant cinq siècles, le français s’est imposé progressivement langue du royaume, langue forgeant la nation, puis langue de la République ». Et il faut attendre 1992 pour que soit inscrit dans la constitution : «La langue de la République est le français».

« Jamais une institution n’avait été consacrée à l’histoire de notre langue »

Ce lieu, ne manque pas de rappeler Emmanuel Macron, est unique « car jamais une institution n’avait été consacrée à l’histoire de notre langue. Aucun projet culturel porté par un président de cette ampleur n’avait encore été implanté en dehors de Paris. Et jamais de tels investissements n’avaient bénéficié en matière de culture au département de l’Aisne ». Il tient également à signaler : « C’est bien une cité et non pas un musée. Car le parcours permanent s’enrichit de lieux de vie, de rencontres, de loisirs et de savoirs où se tiendront des formations, des ateliers, des résidences d’artistes, des chercheurs, un auditorium, un laboratoire de technologie linguistique. Chacun doit s’y sentir chez lui ». Un projet qui se veut à la fois patrimonial et de culture vivante, une cité « à travers laquelle nous irons de mot en mot, de livre en livre, interactive, immersive, salle de spectacle également, qui permettra ici de partager l’expérience de la langue (…). Ce sera un lieu pour les enseignants et leurs élèves, pour venir apprendre, découvrir, étudier la langue française, pour venir se former également au français et à la littérature. Un lieu pour les traducteurs, un lieu pour les artistes, et donc lieu de spectacle ouvert à la ville.»

Puis Emmanuel Macron en vient à son troisième point : « Maintenant, dans un moment aussi difficile, grave, lourd, pour la nation et pour le monde, pourquoi venir parler de la langue française et pourquoi est-ce si important ? » Il avance deux raisons: « Parce que la langue française bâtit l’unité de la nation et parce que la langue française est une langue de liberté et d’universalisme. Et ces deux raisons dans le moment que nous vivons, suffisent à justifier l’importance de ce projet et du moment que nous partageons ».

« La langue française est un ciment »

Concernant l’unité, le Président considère : « A un moment où les divisions reviennent, les haines ressurgissent où on voudrait renvoyer les communautés dos-à-dos, les religions, les origines ; la langue française est un ciment ». D’inviter : « Choisissez-la et adoptez-la où vous en êtes. Nous sommes un pays qui a adopté tant et tant d’écrivains, qui n’étaient pas nés dans cette langue, mais l’ont fait vivre. Mais surtout, nous sommes un pays qui s’est unifié par la langue. C’est le cœur même du choix politique fait par François Iᵉʳ en 1539. Face à tous ses royaumes et ses duchés, unifier la langue dans ses textes administratifs, c’était en quelque sorte lutter contre toutes les forces centrifuges, tous les irrédentismes et tous celles et ceux qui voulaient bousculer le royaume. A chaque moment important, la langue a joué ce rôle». D’évoquer l’Abbé Grégoire qui « n’a pas une autre volonté au moment de la Révolution française et au moment où le maître étalon est décidé, la langue française avec sa force unificatrice, normalisatrice diraient certains, est là pour bâtir, dans un moment si difficile pour le pays où tout menaçait de s’effondrer, d’éclater, l’unité au cœur de la révolution et de la République naissante ». Il précise immédiatement : «Est-elle si simple, si unificatrice, si unilatérale ou uniforme ? Pas une seule seconde. Ductile et rigoureuse, souple et ordonnée, elle est figée, mouvante, centralisée et décentrée, métisse et unifiée. Les oxymores manquent pour décrire les contrastes de cette langue qui est rétive à toute étiquette. On a souvent tenté de définir le génie de la langue française par la clarté, la précision. Un des fondements de ce travail de l’Académie, c’est la langue de Racine – mais Rabelais, Mallarmé et tant d’autres. On l’a cherché dans la concision – mais Proust, Huysmans et tant d’autres. Dans la raison – mais Ionesco, Queneau, les Oulipos et tant d’autres ».

Une langue française qui « nous rassemble dans notre unité et notre diversité »

Il invite à accepter que «la langue de Corneille soit aussi celle de Césaire, celle de Beauvoir, de Baudelaire, des surréalistes et du slam. Celle de tous les écoliers, en tout cas grands ou petits, qui ont un jour inscrit « cahier de français » avec application en tête d’une page vierge, comme de tous ceux qui ont cueilli au détour de l’existence un français buissonnier. Tous ceux qui l’ont reçue et tous ceux qui l’ont choisie ». Une langue française qui « nous rassemble dans notre unité et notre diversité. À travers les voyelles ouvertes des Parisiens, les infections chantantes des Outre-mer, les « A » du Nord qui s’arrondissent en « O », les « R » rocailleux de l’Est, les « E » muets du Sud qui se font sonores et solaires. La langue se colore aussi de nos climats, des régions, des humeurs, des traditions, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, mais une et indivisible comme la République, comme notre peuple, comme son socle de valeurs. Une, car unique, car unie, mais non pas excluante. Elle a vécu avec tant de langues vernaculaires, de patois, d’argots. Surtout, elle peut, elle doit cohabiter harmonieusement avec nos 72 langues régionales, dont le breton, le basque, le béarnais, le gascon, le provençal, tous les occitans, le catalan, le corse, les parlers romans ou créoles, les langues kanakes, polynésiennes ».

« Je veux que nos langues régionales soient encore mieux enseignées et préservées »

Ainsi, pour Emmanuel Macron : « Un français peut parfaitement se réclamer de plusieurs appartenances linguistiques. Chacun a le droit de connaître, parler, transmettre sa ou ses langues, et c’est un droit non négociable. Toutes les langues sont égales du point de vue de la dignité. C’est pourquoi je veux que nos langues régionales soient encore mieux enseignées et préservées, qu’elles trouvent leur place dans l’espace public en un juste équilibre entre leur rôle d’ancrage de langue régionale et le rôle essentiel de cohésion de la langue nationale ». Car, considère-t-il : « Nous avons besoin de toutes ces langues et d’une langue qui soit la même de Lille à Nouméa, de Marseille à Pointe-à-Pitre, pour nous sentir appartenir à la même entité nationale en nos différences. Nous avons besoin du français pour former la France ». Une langue qu’il veut vive : « Il faut permettre à cette langue de vivre, de s’inspirer des autres, de voler des mots, y compris à l’autre bout du monde (…), de continuer à inventer, mais d’en garder aussi les fondements, les socles de sa grammaire, la force de sa syntaxe, et de ne pas céder aux airs du temps ».

« Dans cette langue, le masculin fait le neutre »

Langue vivante et donc changeante mais, pour le Chef de l’État : « Dans cette langue, le masculin fait le neutre. On n’a pas besoin d’y rajouter des points au milieu des mots ou des tirées ou des choses pour la rendre visible». Il développe: « La France est une œuvre née de volonté, de volontés plurielles, contrastées, contraires parfois bouillonnant dans le grand creuset tricolore. On y lit tous ces tiraillements, ceux d’un peuple à la forge de sa nation. L’unité, donc. C’est important, la langue. Et c’est important parce que chercher ce qui nous divise le plus, les malentendus, ce qui fait qu’on peut parfois aller jusqu’au pire, monter jusqu’aux plus grandes tensions, c’est quand la langue fait défaut, lorsque les malentendus naissent et que les quiproquos deviennent des sujets de conflit, et plus encore, lorsqu’on considère que la langue n’est plus l’expression des désaccords et que la violence peut se substituer. La langue est un trésor d’unité, surtout en France, à commencer par la France ».

Puis il aborde l’universalité : « Le français est la langue de l’universalité, de la liberté et dans le moment que nous vivons, c’est sans doute plus qu’utile de le rappeler. L’accent immortel de la langue française, sa vibration la plus intime, c’est sans doute la révolte de la pensée face à l’arbitraire, l’effort d’une sensibilité vers l’idéal. C’est d’avoir été la langue du doute cartésien, de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, de « J’Accuse », d’avoir forgé le Traité sur la tolérance et Le Dernier jour d’un condamné, il lui restera toujours quelque chose dans son architecture comme une facilité à offrir ses résonances à la veuve, l’orphelin et l’opprimé, une invitation à prêter ses échos au chant universel de la liberté ».

« il ne faut pas avoir une seule seconde d’angélisme »

Tout de suit,  il précise : « En disant cela, il ne faut pas avoir une seule seconde d’angélisme. La propagation du français dans nos régions comme à travers le monde, dans nos colonies, s’est faite aussi par la contrainte. Son sacre s’est aussi fait contre ses valeurs. Mais la grande force de ceux auxquels on a imposé cette langue, ce fut d’adopter ses valeurs et de les y réinsuffler. Ce fut souvent de prendre à leur compte la langue des dominateurs et la dominer à leur tour en la possédant et la retourner en outil d’émancipation. C’est la métaphore de Toussaint Louverture. C’est lui le plus beau rapport à la langue, à la République. Enfant de la colonisation et de l’esclavage, émancipé par la République, qui se retourne contre l’Empire quand il veut revenir sur la colonisation, lui, qui reste fidèle à la vraie promesse de la France et de la République. Il est la métaphore de ce chemin de la langue, de la colonisation à la décolonisation ».

« La possibilité de dissocier l’opprobre des colonies et la beauté du français »

Pour le président de la République : «En choisissant pour langue de leur création artistique le français, ils abolissaient et continuent d’abolir le rapport subi, ils l’anoblissaient, ils retournaient l’humiliation en fierté, c’est par Senghor,  Césaire, Kateb Yacine, Mariama Bâ, Maryse Condé tant d’autres qu’a été fondée morale la possibilité de dissocier l’opprobre des colonies et la beauté du français.  « La langue française, cet outil merveilleux dans les décombres de la colonisation. » Ces mots sont de Senghor. Et d’ailleurs, tous les grands discours de décolonisation n’ont-ils pas été pensés, écrits et dits en français ? Et la Francophonie ne fut-elle pas cette organisation inédite défendant une langue, la paix, la liberté, la démocratie et ses valeurs voulues par des présidents qui n’étaient pas français : Bourguiba, Senghor, Diori, Sihanouk. Aventure d’émancipation par le français ».

« Notre langue compte plus de locuteurs en dehors qu’en dedans de nos frontières »

Au-delà, Emmanuel Macron tient à souligner que «la plus vaste capitale francophone du monde aujourd’hui, celle où le français compte le plus grand nombre de locuteurs, n’est pas Paris, mais Kinshasa. Oui, le français nous élargit aux dimensions de l’histoire et aux dimensions du monde. Il n’appartient pas aux seuls Français. Notre langue compte plus de locuteurs en dehors qu’en dedans de nos frontières. Plus de 320 millions de femmes et d’hommes l’ont en partage dans des dizaines et des dizaines de pays sur cinq continents, du Vanuatu à l’Acadie, des bords de la Loire au fleuve Congo jusqu’au Mississippi. Tant d’autres prononcent sans le savoir des mots enchâssés dans leur langue natale. Des éclats de cette langue française qui a donné 5 000 mots aux turcs, 30 000 mots à l’anglais. Quel plus bel hommage à cette force toujours ardente de la langue française que l’élection, il y a quelques semaines, du premier secrétaire perpétuel de l’Académie française qui ne soit pas né en France ». Et de célébrer cette langue « qu’on peut apprendre à 4 ans, comme Hélène Carrère d’Encausse ou Amin Maalouf, ou même à 20 ans passés comme François Cheng. Ils ont cependant trouvé en elle l’hospitalité, toutes portes ouvertes jusque dans ses plus hauts cénacles. Langue élue entre toutes par l’irlandais Beckett ou le japonais Akira Mizubayashi pour leurs œuvres, pour écrire, pour créer. Langue refuge choisie par Julia Kristeva ou Milan Kundera pour échapper à l’étau de fer qui broyait leur pays ».

«  Francophonie que nous défendons, la voilà »

A propos de  la francophonie, il signale: « La francophonie que nous défendons, la voilà. Elle est celle qui ouvre des portes aux étudiants du nouveau campus franco-sénégalais depuis 2018. Celle qui a développé, à travers le réseau des Alliances françaises, des lieux d’échanges, de création, de rencontres, riche de 829 implantations qui en font le plus grand réseau culturel international du monde. Celle qui finance de 350 millions d’euros chaque année les systèmes éducatifs des pays francophones sur d’autres continents. Celle qui a ouvert depuis mars 2018, 72 nouveaux établissements français à l’étranger, changeant le quotidien de 40 000 élèves supplémentaires, dont les deux tiers sont étrangers. Celle qui ne cesse d’irriguer le français, d’alimenter les échanges de tous les horizons, de l’Asie aux Caraïbes. Celle qui invente, ironise, façonne, s’amuse, avec une fécondité à nous faire pâlir, nous autres métropolitains ». Il poursuit« Tout le monde ne connaîtra pas ici le mot « ziboulateur » ou « tataouiner » ou « camembérer », mots qui sont inscrits en bonne place sur la verrière de la cour du jeu de paume et dont la signification pourrait vous surprendre, mais je ne veux ici rien vous « divulgacher » pour employer une autre belle invention québécoise ».

Le dictionnaire des francophones

Occasion pour le chef de l’Etat de mettre en exergue le dictionnaire des francophones : « Lancé depuis deux ans, il a déjà 600 000 entrées et peut tutoyer le million. Les Rencontres alternées des Premiers ministres québécois et français ne cessent de porter leurs fruits. Les médias, plateformes en ligne, la bibliothèque numérique francophone émergent, touchant un public immense. Et je pourrais énumérer longtemps tous les salons, labels, états généraux du livre francophone, universités d’été et d’hiver, expositions qui fleurissent à travers le monde».  «La francophonie c’est cela, ajoute-t-il,  un lieu de célébration, d’invention, de création qui rassemble les forces vives autour d’un dynamisme créatif, culturel, économique aussi. Et cette vitalité économique et entrepreneuriale sera au cœur aussi de ce prochain sommet. Nous le savons car c’est aussi une langue qui permet de commercer, d’échanger à travers le monde ».

« Cinq figures essentielles»

Puis d’ honorer cinq figures essentielles pour poursuivre ce grand travail d’unité et d’universalité de la langue française : les professeurs, les écrivains et créateurs, les comédiens, les bibliothécaires et les traducteurs. «Ces figures essentielles, ce sont toutes celles et ceux qui transmettent et font vivre le français dans cette pulsation constante qui fait que le français, comme toute langue, se transmet par ses règles, son carcan diraient certains, mais la sédimentation de tout ce qui nous a précédés et se libère, se crée, se réinvente ».

Il aborde ensuite l’Intelligence artificielle (IA), parlant d’une bataille «qui peut paraître sibylline, complexe». Car , indique le Chef de l’Etat « se joue, là aussi, une partie de la création en langue française et dans notre français. L’intelligence artificielle repose sur des algorithmes, mais on ne donne à cette intelligence que la base, en quelque sorte, sur laquelle elle se nourrit. Elle a aujourd’hui un biais formidable, elle est anglo-saxonne. À juste titre, nous avons raison de défendre le droit d’auteur dans l’intelligence artificielle. Mais il y a ce qu’on appelle les modèles fondationnels, qui sont les modèles d’apprentissage de l’intelligence artificielle, son socle, sa structure d’esprit, si je devais le dire en des termes simples. Si on y laisse les biais culturels, cognitifs, de la langue anglaise, alors nous sortirons des chemins que l’intelligence artificielle est en train d’inventer. C’est pourquoi nous devons mettre nos œuvres, notre corpus au cœur de ces modèles dits fondationnels pour pouvoir corriger ces biais. Travailler aussi sur les intraduisibles qu’il y a, corriger les biais qui continueront d’exister pour que l’intelligence artificielle et les algorithmes qui en procèdent soient les plus interlinguistiques, plurilinguistiques possible et qu’ils permettent de voyager d’une langue l’autre ».

Emmanuel Macron concluera son intervention en s’adressant aux enfants de Villers-Cotterêts «qui pourront ici se perdre dans la langue et, qui sait, découvrir les odeurs qu’il y a sur le long du fleuve Maroni ou entendre le bruit de la pluie dont parle Jacques Brel aux îles Marquises. C’est la même langue, la même pluie, pas tout à fait, mais ils compareront les impressions grâce à vous toutes et tous. Cet ultime lieu de l’utopie réalisée, faites-le vôtre, emparez-vous en, faites-le vivre, continuez de le transformer, de le réinventer, faites-le plus grand, plus beau, formez des enfants, apprenez à des adultes, créez ici des écrivains, des comédiens, des traducteurs, des interprètes, faites-les voyager, accueillez ! Soyez une langue hospitalière et voyageuse, la langue française, la nôtre ».

Michel CAIRE

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