Sans eux, les chefs étoilés ne seraient rien. Les producteurs, qu’ils soient pêcheurs, vignerons, «potagistes» , paysans, concourent à la gloire des étoilés. Or, ces travailleurs de l’ombre, qui œuvrent main dans la main avec les stars du piano, n’ont aucun guide pour les illustrer. Heureusement durant trois jours, quelque 140 chefs vont les célébrer à Saint-Tropez.
« Sans eux ont est rien »
Le parrain de la manifestation, Gérald Passédat ne donne pas dans la litote quand il parle des producteurs. «Sans eux on n’est rien », assène le chef triplement étoilé Michelin. « A Saint -Tropez, nous sommes là pour eux. Une fois par an nous sommes là pour eux alors qu’ils sont présents 12 mois sur 12 pour nous. Grâce à eux, nous sommes sur le devant de la scène culinaire. A Saint -Tropez on prend cause pour ce métier qui est assez dur. On magnifie leurs produits mais ils sont à la base de notre réussite ».
Un événement unique
140 producteurs vont se rassembler à Saint-Tropez et proposer ce qu’ils ont de meilleur. Ensuite aux 140 chefs de valoriser avec talent tout cela. « On est mis en avant, on n’a pas trop l’habitude alors ça nous rend un peu nerveux», confie Sydney « potagiste » dans la plaine de Grimaud. Il ne travaille qu’avec cinq chefs, est toujours dans la recherche de nouveaux produits à proposer comme cette moutarde indienne qui s’apparente à de la roquette. Pour 2024, une nouvelle courgette viendra garnir son potager. « Je lis beaucoup, regarde plein de choses et ça m’inspire. En tant que producteur, on a la même exigence que les chefs, c’est sans doute pour cela qu’il y a du respect ». Et Saint-Tropez ? « Je ne connais pas une seule manifestation de cette importance qui nous mette sur le devant de la scène. Cela nous fait plaisir et nous donne notre petit quart d’heure de gloire, on fait le plein d’énergie ».
Mise en avant
Pour Mathieu Chapel, pêcheur au Grau du Roi, Saint -Tropez « c’est vraiment le lieu en France où le producteur est mis en avant et le chef ensuite. Nous, on n’a aucun moyen d’être valoriser dans le Michelin ou le Gault et Millau, cette manifestation nous met sous les projecteurs ». Le pêcheur considère : « Trop souvent encore le petit producteur est lié au folklore dans les cuisines or la mer n’est pas un supermarché, c’est elle qui guide la carte. Chez Gérald (Passédat) j’ai été surpris de voir comment on respectait la mer cuisinant des poissons moins nobles pour sauvegarder les fonds marins ».
Des métiers de passion
Du 4 au 6 mai l’excellence et le respect des produits seront au rendez-vous avec des démonstrations culinaires, des battles entre chefs, et un marché des producteurs pour faire la différence avec votre alimentation quotidienne.
Reportage Joël BARCY
