Cabaret emblématique de Paris, « Madame Arthur » exporte ses « créatures » pour une tournée majuscule à cheval sur deux années… Point de départ de cette chevauchée lyrique, l’Odéon de Marseille pour quatre soirées sulfureuses. La première fut mucho caliente…

Madame Arthur est une femme qui fit parler, parler, parler d’elle longtemps… Sans journaux, sans rien, sans réclames, elle eut une foule d’amants, chacun voulait être aimé d’elle, chacun la courtisait, pourquoi? La chanson ne dit pas si elle eu des enfants mais une chose est certaine elle à eu des héritières. Et quelques-unes d’entre eux, pardon, d’entre elles font perdurer l’univers si particulier du cabaret créé par Monsieur Marcel en 1946. Ne les appelez pas « drag » car elles ne sont ni queen, ni king, mais elles préfèrent le vocable de créatures.
Et lorsqu’elles pénètrent dans le monde de l’opéra, mieux vaut laisser de côté toutes les idées reçues pour jouir d’un spectacle décapant et délicieusement irrévérentieux. Nul doute que nous n’aurez jamais entendu l’air de la Reine de nuit avec de telles paroles ou encore l’air du génie du froid aussi torride. Bref, dans un délire de paillettes et de tulle rose ou noir, Martin Poppins en meneur de revue qui a besoin d’air pour pousser les aigus, Androkil, qui n’arrête pas d’envoyer des œillades au clapman choisi dans la salle, Odile de Manville, délicieuse nymphe, la baronne du Bronx, reine du périnée chantant et Cosme Mc Moon, pianiste hors pair, vous entraînent dans le désordre ordonné du cabaret. Et lorsque tombe le rideau, chacun(e)s déshabille son cœur pour livrer son secret, celui qui pousse à chanter… Car «chanter c’est vivre ! » Laisser les chanter, tout l’été et même plus…
Michel EGEA
Représentations à l’Odéon à 20 heures jusqu’à samedi 11 octobre. Réservations sur lestheatres.net ou sur place le soir de la représentation.