Tourisme. La fréquentation s’annonce exceptionnelle sur le territoire marseillais

En mai 2024, les images du Belém transportant la flamme olympique dans la rade de Marseille ont imprimé les rétines du monde entier. Si 2024 n’a pas été une année exceptionnelle sur le plan touristique, en 2025 Marseille et sa région semblent en récolter les fruits. Les visiteurs étrangers sont aux rendez-vous. L’agence Provence tourisme réfléchit à les accueillir au mieux en lissant la fréquentation sur l’année pour un tourisme durable.

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Les participants au séminaire organisé par Provence tourisme sur le tourisme durable ©Joël Barcy

Marseille, the place to be

« On voit que vraiment il y a un retour et une hausse de la fréquentation, beaucoup de clientèle étrangère, relève Isabelle Brémond, directrice générale de Provence tourisme. C’est vrai qu’on a fait la Une du New-York Times au niveau de Marseille. C’est clair qu’on a donné envie a des clients qui ne connaissaient pas notre territoire de venir ou à d’autres de revenir car on a su multiplier les offres notamment culturelles. Une bonne saison s’annonce pour nous. »

« Tout bonus »

 L’arrivée de la clientèle étrangère lointaine plus massivement est une manne pour la Région et Marseille en particulier. « Les touristes américains, canadiens ou asiatiques restent plus longtemps, ont un pouvoir d’achat plus élevé que les Français et viennent souvent hors saison donc oui c’est tout bonus pour notre territoire. » Pour l’heure, la directrice générale ne note pas de surtourisme. « Comme il fait beau presque toute l’année on peut développer un tourisme des 4 saisons et limiter les pics de fréquentation. On arrive à maîtriser l’équilibre entre les visiteurs et la population locale. »

Gérer la durabilité

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Dans le cadre du séminaire de gauche à droite Mathis Sojka, directeur général adjoint de Luniwave, Pierre Tognazzini, fondateur et directeur général de MooVert et une intervenante sur les prospectives liées au climat ©Joël Barcy

Comment gérer l’affluence touristique et gérer les 9 millions de personnes qui sillonnent déjà la Région chaque année. Provence tourisme s’est projetée en 2100 lors d’un séminaire afin de définir les pistes d’un tourisme durable. Des startups donnent le La. Luniwave équipe les hôtels avec un module qui permet de suivre sa consommation d’eau dans la douche. Pas de coupure en cas de dépassement, on ne sort pas encore plein de savon. Le système se veut ludique mais est efficace. « On des réductions de consommation de 30 à 40%, assure Mathis Sojka, directeur général adjoint de Luniwave. Les gens se prennent au jeu, vont se challenger, se fixer tel objectif à l’intérieur de la douche. On a envie de faire mieux que la personne avec laquelle on est. A l’arrivée on économise des millions de litres d’eau. »

L’exemple de l’Italie

 On a souvent un regard un peu condescendant sur l’Italie mais nos voisins sont en avance en matière d’agritourisme. Depuis près de 20 ans, le secteur institutionnel, le monde privé et les associations travaillent main dans la main pour développer l’agritourisme via une plateforme commune. « L’offre touristique authentique et écoresponsable est très facile d’accès en Italie, indique Pierre Tognazzini, fondateur et directeur général de MooVert. Qu’on soit Allemand, Néerlandais, Anglais ou Français c’est facile de trouver un agritourisme parce tout est rassemblé sur des plateformes uniques. » Résultat ce secteur pèse près d’1,5 Milliard d’euros.

Penser l’après

Provence tourisme prend en compte toutes ces pistes pour faire cohabiter touristes et habitants au mieux avec en filigrane la durabilité. « C’est un travail de fond qu’on mène depuis des dizaines d’années pour que ce territoire développe un tourisme durable, précise Isabelle Brémond. On essaie de lisser la fréquentation sur toute l’année, d’avoir un tourisme des 4 saisons et de ne pas concentrer tous les estivants au même endroit. »

Reportage Joël BARCY

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