Publié le 23 février 2016 à 22h59 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h31
Le débat sur la révision constitutionnelle occupe l’espace médiatico-politique – j’aurai bientôt l’occasion de m’exprimer sur le sujet- dans le même temps, des Lois qui grignotent doucement mais sûrement l’égalité républicaine sont votées … Les périodes agitées fournissent toujours un paravent et un terreau propice à l’amenuisement des droits, jugez plutôt.
Le principe qui semblait acquis de « L’égalité du temps de parole des candidats à l’élection présidentielle » durant la période intermédiaire -il s’agit des 3 semaines avant le second tour, donc après la déclaration de leurs noms par le conseil constitutionnel- vient d’être transformée par l’Assemblée nationale en « équité » dite bonifiée (sur des critères de représentation, sondages, résultats électoraux et d’animation du débat électoral) qui sera appréciée par le CSA [[pour information et de même que pour nombre d’institutions dont le Conseil Constitutionnel, les membres du CSA sont nommés par cooptation politique]] en l’occurrence juge et partie….
Après un débat assez houleux en commission des lois, le Sénat, en Séance le jeudi 11 février, votait un amendement de compromis permettant certes de conserver le terme « d’égalité » …. Mais avec une réduction drastique de sa portée puisque parallèlement, il proposait et votait un autre amendement, diminuant de moitié la période durant laquelle « l’égalité du temps de parole » serait applicable…
L’honneur est sauf ? le terme est conservé…
Une commission mixte paritaire dont la date est à venir devrait permettre de graver la solution retenue dans le marbre devenu bien friable de notre République. Le débat sera circonscrit : remplacer l’égalité par l’équité ou réduire de moitié la période où l’égalité du temps de parole s’exercera. Quel que soit la formule retenue, les candidats à l’élection présidentielle pourront donc être traités, avec la bénédiction de la loi, de manière plus inégalitaire qu’auparavant ceci bien sûr en accord avec les deux partis majoritaires… Qui ont évidemment voté le texte sans sourciller.
Et pourtant, n’est-ce pas l’extrême-droite qui pourrait exister au premier plan demain ?
Et si les « petits » candidats présentaient des idées et programmes propres à créer une alternative plus adéquate aux espoirs de nos concitoyens fatigués des « politiques » ?
S’ils représentaient la majorité de demain ?