Vers un traité mondial pour mettre fin à la pollution plastique

Publié le 21 juin 2023 à  10h12 - Dernière mise à  jour le 22 août 2023 à  10h08

La pollution plastique est une problématique mondiale aux conséquences néfastes pour la santé humaine et l’environnement. Chaque minute, 15 tonnes de plastiques sont rejetées dans l’océan.

Destimed Plastique Photo hagay sobol
(Photo Hagay Sobol)

Afin de lutter contre ce fléau, le Programme des Nations unies pour l’environnement a organisé du 29 mai au 2 juin à Paris une deuxième session de négociations en vue d’adopter, avant fin 2024, un traité mondial contre la pollution plastique. La Coalition de la Haute Ambition pour mettre fin à la pollution plastique (HAC EPP), représentée par un groupe de 58 pays, dont la France fait partie, souhaite obtenir un traité le plus ambitieux possible.

Le traité mondial contre la pollution plastique : qu’est-ce que c’est ?

Le traité mondial contre la pollution plastique est directement issu d’une résolution de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, adoptée en mars 2022. Celle-ci ouvre la voie à une négociation, étalée sur deux ans et mobilisant 193 États, qui aboutira à un texte contraignant et comportant des mesures prenant en compte l’ensemble du cycle de vie des plastiques, depuis leur production, leur consommation et jusqu’à leur fin de vie. Une fois le texte finalisé, les États seront invités à le ratifier.
Pour parvenir à un accord final en 2024, cinq sessions de négociations ont été identifiées :

-la première étape des négociations a eu lieu en Uruguay en novembre 2022 ;
-la deuxième étape à Paris, du 29 mai au 2 juin ;
-trois autres réunions se tiendront fin 2023 et à deux reprises en 2024.

 

La pollution plastique marine en chiffres

● Dans le monde, l’équivalent d’un camion-poubelle de plastique par minute se retrouve dans l’océan. (Source : L’Atlas du plastique, 2020, publié par le Mouvement Break Free From Plastic)
● Environ 4,8 à 12,7 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans chaque année. (Source : Service de recherche du Parlement européen)
● On retrouve aujourd’hui plus de 150 millions de tonnes de plastique dans les océans. (Source : Service de recherche du Parlement européen)
● Recycler 1 million de tonnes de plastique équivaut à retirer 1 million de voitures de la circulation, en termes d’émissions de CO2. (Source : Service de recherche du Parlement européen)

Quelle est l’ambition de ce traité ?

● La première session de négociations, en Uruguay, a permis de poser les jalons des discussions à venir, les délégations précisant leurs attentes et ambition. Cette réunion a également permis à toute une série d’observateurs et organismes représentant la société civile de s’exprimer en présentant leur vision du traité.

● La deuxième étape a eu lieu à Paris entre le 29 mai et le 2 juin. Elle a permis d’identifier les éléments principaux à inscrire dans le traité.

Dans l’optique de ces négociations, 58 pays soucieux d’obtenir un traité à l’ambition maximale se sont rassemblés au sein de la Coalition de la Haute Ambition pour mettre fin à la pollution plastique (HAC EPP). La France membre de cette coalition, a été particulièrement motrice dans les discussions, et continuera à l’être, afin de tenir l’objectif de 2024.

En amont de la première session de négociations en Uruguay, les membres de cette coalition ont publié une déclaration ministérielle, appelant à l’adoption d’un traité le plus ambitieux possible et réaffirmant l’objectif politique de mettre fin à la pollution plastique d’ici 2040.

La coalition rappelle la nécessité de disposer d’un texte incluant des mesures contraignantes, reposant sur des principes existant au niveau international dont ceux de précaution, du pollueur-payeur ou encore de hiérarchisation des déchets. La coalition défend l’insertion, dans le futur traité, d’obligations et de mesures de contrôle sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques, afin de remplir un objectif triple :
● limiter la consommation et la production de plastiques à des niveaux durables ;
● promouvoir une économie circulaire des plastiques qui protège l’environnement et la santé humaine ;
● assurer une collecte, une gestion et un recyclage efficaces des déchets plastiques.

Le plastique, un paradoxe : une exposition à découvrir

Depuis le 25 mai, le Conseil économique social et environnemental (Cese) propose une exposition dédiée à la pollution plastique. Elle est à découvrir sur les grilles du Conseil, avenue Albert de Mun, Paris 16e arrondissement – métro Iéna (ligne 9) ou Trocadéro (ligne 6). En savoir plus sur l’exposition.

 

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