Publié le 19 avril 2013 à  10h00 - DerniÚre mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h07
Aucune offre de reprise pour le magasin de la rue Saint-Ferréol
Si cinq offres de reprise ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es auprĂšs du tribunal de commerce de Paris, aucun repreneur potentiel nâest intĂ©ressĂ© par le magasin ouvert depuis 23 ans dans la grande artĂšre commerçante marseillaise. Faute de solution, le magasin devra fermer ses portes en juin laissant en rade 40 salariĂ©s.
AprĂšs le dĂ©pĂŽt de bilan de Virgin MĂ©gastore le 9 janvier dernier, et le placement de la sociĂ©tĂ© en redressement judiciaire, câest un nouveau coup de massue qui est tombĂ© sur la tĂȘte des salariĂ©s du magasin de la rue Saint-FerrĂ©ol Ă Marseille le vendredi 5 avril. CâĂ©tait la date limite fixĂ©e aux Ă©ventuels repreneurs pour se manifester auprĂšs du tribunal de commerce de Paris. Or si cinq offres ont bel et bien Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es, on ne recense « aucune offre de reprise globale », dĂ©plore lâintersyndicale (CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, SUD). « De ces cinq offres, quatre sont franco-françaises et une Ă©mane dâune marque mondiale, mais aucune nâest issue des gens de notre profession », affirme Christine Mondollot, prĂ©sidente de Virgin, sâavouant « trĂšs déçue ». Ainsi, ni la Fnac, ni Cultura, ni France Loisirs/Chapitres, ni le PDG du label indĂ©pendant NaĂŻve, Patrick Zelnik, qui avait pourtant manifestĂ© son intĂ©rĂȘt, nâont formulĂ© dâoffre. Dans un communiquĂ©, Patrick Zelnik a toutefois indiquĂ© que NaĂŻve restait « plus que jamais intĂ©ressĂ©e », mĂȘme par le magasin des Champs-ElysĂ©es. Il a indiquĂ© que son offre Ă©tait « en cours dâĂ©laboration » et quâil appartiendrait Ă lâadministrateur judiciaire de lâestimer ou non « encore recevable ».
En attendant, si les noms des repreneurs potentiels dĂ©clarĂ©s Ă ce jour, tous partiels, nâont pas Ă©tĂ© divulguĂ©s, lâintersyndicale a cependant laissĂ© filtrer celui de la sociĂ©tĂ© Rougier et PlĂ© dont Ă©manerait « lâoffre la plus consĂ©quente ». Ce rĂ©seau, spĂ©cialiste des fournitures pour les mĂ©tiers dâart et les loisirs crĂ©atifs, possĂšde une cinquantaine de points de vente en France, sous les enseignes « Rougier & PlĂ© », « ArtĂ©ĂŻs », « Colorâi », « Graphigro » et « ArtâPro ». ProblĂšme et de taille : cette offre, pourtant la plus importante, ne propose de reprendre que 11 des 26 magasins de lâHexagone, et seulement 285 des 960 salariĂ©s. Et si le magasin de Plan de Campagne trouve grĂące aux yeux de cet Ă©ventuel repreneur – en compagnie de ceux de Rennes, Dunkerque, Paris-Grands Boulevards, Avignon, Paris-La DĂ©fense, Nice, Paris-BarbĂšs, CarrĂ©-SĂ©nart et Saint-Quentin -, ce nâest pas le cas de celui de la rue Saint-FerrĂ©ol. Ainsi, si ce plan de reprise pressenti Ă©tait validĂ© par le tribunal de commerce de Paris, le magasin ouvert depuis 23 ans dans la grande artĂšre commerçante phocĂ©enne devrait donc fermer ses portes en juin, laissant en rade ses 40 salariĂ©s.
Un premier plan social devait ĂȘtre prĂ©sentĂ© aux reprĂ©sentants des personnels ce vendredi 19 avril
Une situation dâautant plus alarmante quâaucune solution alternative pour le site phocĂ©en nâest contenue dans les autres offres de reprise. Ces derniĂšres sâapparentent dâailleurs Ă une vente par appartement. Une offre ne porte ainsi que sur la reprise du magasin de Bayonne, une autre que sur celle du magasin de Paris-BarbĂšs. Et dans ce florilĂšge, aucune offre nâa ainsi Ă©tĂ© reçue ni pour le magasin marseillais⊠ni pour celui des Champs-ElysĂ©es Ă Paris, le plus grand de lâenseigne en France.
ParticuliĂšrement inquiets pour leur avenir, les salariĂ©s du Virgin MĂ©gastore de la rue Saint-FerrĂ©ol ont exprimĂ©, ce mardi 16 avril, leur dĂ©sarroi face Ă la situation dans laquelle ils se trouvent aujourdâhui. Aux cĂŽtĂ©s des salariĂ©s de Fralib, venus leur exprimer leur soutien, ils ont tout dâabord fait part de leur incrĂ©dulitĂ© devant lâabsence dâoffre de reprise formulĂ©e pour un magasin situĂ© Ă un emplacement stratĂ©gique, alors que des repreneurs potentiels avaient fait part de leur intĂ©rĂȘt et sâĂ©taient mĂȘme rendus sur les lieux. Les salariĂ©s ont aussi manifestĂ© leur dĂ©termination pour que le site demeure un lieu culturel multiple. Salle dâexposition, concerts ou cafĂ© sont quelques-unes des pistes quâils explorent. Un combat dans lequel ils sollicitent des soutiens politiques. Si des rencontres avec des Ă©lus sont prĂ©vues dans les prochains jours, ils nâont pour lâheure enregistrĂ© que celui dâEugĂšne Caselli (PS), prĂ©sident de la communautĂ© urbaine Marseille Provence MĂ©tropole (MPM).
La prochaine Ă©tape de la mobilisation est fixĂ©e au 30 avril, date Ă laquelle les Virgin ont appelĂ© Ă une grande manifestation nationale. De son cĂŽtĂ©, la direction avait annoncĂ© le 12 avril son intention de soumettre un premier plan social aux reprĂ©sentants des personnels Ă lâoccasion du comitĂ© dâentreprise extraordinaire qui se tenait ce vendredi 19 avril. Les offres de reprise seront quant Ă elles examinĂ©es par le tribunal de commerce de Paris le 23 mai.
Serge PAYRAU